Trente-six ans après sa création, Fase est devenue une archive vivante de l’histoire de la danse sans rien perdre de son épure minimaliste. Ces quatre mouvements façonnés sur la musique de Steve Reich, faits de quelques gestes qui se répètent, s’entremêlent et se déphasent, forment les quatre points cardinaux de l’œuvre d’Anne Teresa De Keersmaeker. Dans le cadre du Festival Séquence Danse Paris 2024.
Dans le cadre du Festival Séquence Danse Paris 2024.
Monument de la danse contemporaine aujourd’hui transmis à une nouvelle génération, Fase déploie une écriture minimaliste avec une énergie sans pareille. La rigueur et la simplicité des gestes, costumes et lumières ont traversé intactes les décennies.
À sa création en 1982, Fase donne le coup d’envoi d’un nouvel âge de la danse contemporaine, où la rigueur du minimalisme se conjugue à une physicalité intense. La pièce impose Anne Teresa De Keersmaeker comme une chorégraphe majeure, douée d’une inventivité rare. En quatre mouvements pour deux danseuses, sur des pièces du compositeur new-yorkais Steve Reich, elle associe un vocabulaire simple (tourner, sauter, balancer) à une impressionnante science de la mise en lumière et en scène. Corps et mouvements se dédoublent jusqu’au vertige, en jeux d’ombres et ressemblances entre interprètes.
Anne Teresa De Keersmaeker met ici à l’épreuve un jeu sur la géométrie des déplacements (cercle, demi-cercle, ligne droite) et la répétition de phrases simples recombinées, qui deviendra sa signature. Comme elle l’a déjà fait avec Rosas danst Rosas, autre pièce emblématique du début des années 80 présentée au CENTQUATRE-PARIS en 2018, la chorégraphe a transmis Fase, dont elle était initialement l’une des deux interprètes, à une nouvelle génération de danseuses.
Trente-six ans après sa création, Fase est devenue une archive vivante de l’histoire de la danse sans rien perdre de son épure minimaliste et de son intensité. Ces quatre mouvements façonnés sur la musique de Steve Reich, faits de quelques gestes qui se répètent, s’entremêlent et se déphasent, forment les quatre points cardinaux de l’œuvre d’Anne Teresa De Keersmaeker.
Fase marque le début : l’origine d’une œuvre chorégraphique toute entière consacrée à redéfinir la danse à partir de ses ressources propres, dans un dialogue constant avec la musique. Ce qui frappe à la vision de Fase – en ayant en tête l’ampleur du territoire musical exploré depuis plus de trente ans par Anne Teresa De Keersmaeker –, c’est à la fois la rigueur, la simplicité et l’extraordinaire variété que déploie cette œuvre inaugurale. Fase marque le début, et tous les éléments sont déjà là : la répétition, la clarté des formes, l’art mathématique dans l’agencement des figures.
Les quatre mouvements qui constituent cette pièce – le piano, le violon, la voix et le rythme – sont autant d’éléments qu’Anne Teresa De Keersmaeker ne cessera de reprendre et de réagencer tout au long de son œuvre. Le principe de décalage progressif d’une phase, clé de voûte des premières œuvres minimalistes de Steve Reich, lui a servi à inventer ce langage débarrassé de toute emphase ou préciosité, creusant le sillon d’un mouvement remodelé par la durée. Dans Piano Phase, deux silhouettes identiques tournent jusqu’au vertige, dans un jeu de miroir épousant le déphasage de la ligne mélodique. Les scansions de la voix de Come Out se répercutent dans une grammaire de gestes minimalistes, tandis que Clapping Music propulse les corps dans un élan rythmique en perpétuelle mutation. Seul solo, Violin Phase – qui pourra également être vu, seul, à Lafayette Anticipations, interprété par Anne Teresa De Keersmaeker elle-même – concentre en un cercle l’ivresse d’un mouvement remodelé par la durée.
Pour la première fois dans la longue histoire de ce spectacle, Anne Teresa De Keersmaeker transmet la pièce qu’elle a toujours interprétée elle-même à deux nouvelles danseuses.
Chorégraphie : Anne Teresa De Keersmaeker
Musique : Steve Reich, Piano Phase (1967) ; Come Out (1966) ; Violin Phase (1967) ; Clapping Music (1972)
Distribution en alternance
Lumières : Rémon Fromont
Costumes (1981) : Martine André, Anne Teresa De Keersmaeker
Très beau travail des danseuses mais pas assez d'émotion et la musique est difficile à écouter car trop répétitive.
J'avais vu cette pièce dansée par sa créatrice et les danseuses qui ont pris la relève pour nous redonner ce chef-d'oeuvre sont époustouflantes. La musique de Reich colle parfaitement à la perfection des mouvements. Grand moment de danse et hommage mérité...
Fabuleux!
Pour 3 Notes
Très beau travail des danseuses mais pas assez d'émotion et la musique est difficile à écouter car trop répétitive.
J'avais vu cette pièce dansée par sa créatrice et les danseuses qui ont pris la relève pour nous redonner ce chef-d'oeuvre sont époustouflantes. La musique de Reich colle parfaitement à la perfection des mouvements. Grand moment de danse et hommage mérité...
Fabuleux!
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