Présentation
Naissance d'une langue
Intentions de mise en scène
La presse
La fée, séduite par la beauté d'Arlequin, l'enlève dans son sommeil et l'enferme chez elle pour s'en faire aimer. Lorsqu'Arlequin se réveille, elle s'aperçoit qu'il est simple d'esprit, un idiot quasi. Elle le désire pourtant et espère que l'amour qu'il va lui porter le rendra intelligent. Arlequin rencontre Silvia, la bergère. Ils s'aiment tous deux immédiatement et l'amour, en effet, " polit l'âme d'Arlequin qui, de brute qu'il était, devient un homme. La Fée, jalouse, tente par tous ses moyens de Fée, même les plus violents, d'empêcher cet amour imprévu. Trahie par les ruses de Trivelin, son valet, qui prend le parti des jeunes gens, elle sera vaincue. Triomphe de l'amour.
Il me semble qu' il y aurait une façon de mettre en scène Arlequin poli par l'amour qui, à la fois s'amuserait de la naïveté joyeuse de la pièce et en même temps, plongerait au plus profond de l'uvre de Marivaux. Il me semble que ce n'est pas contradictoire.
On dit Marivaux et on voit salon avec futilités, comédie (à la) française. On voit bon goût, distraction de choix, cruautés habillées de babillages, mais très chic le tout.
Moi, je vois d'emblée une langue et des corps qui l'extraient d'eux-mêmes, la sonnent. Et plus précisément je vois une langue en train de s'inventer. Arlequin poli par l'amour est-ce Marivaux poli par le théâtre, qui invente sa langue, celle qui le mènera jusqu'à nous ?
Arlequin poli par l'amour est un Conte de Fée. Au sens propre. Les personnages n'y sont pas tout à fait des hommes (comme ceux de la télé), mais déjà des mythes, des figures, des dieux. C'est à dire des hommes (comme en réalité). Il y a, au centre, une fée, et puis de la magie, et puis ça finit bien. Il y a une morale, qu'on pourrait résumer : " vivre avec délicatesse les excès de l'amour est la clé du bonheur de l'homme ". Il y a un jardin enchanté, une baguette puissante, des bergers, des moutons, des lutins, de l'invraisemblance totale, très peu de " psychologie des personnages ", beaucoup de profondeur masquée de simplicité, et puis la trace de l'animal dans l'homme, la menace du chaos ancestral, qui se résout dans le plaisir de la langue.
Nous serons dans un théâtre, une sorte de théâtre dérisoire. C'est à dire toiles peintes, cordages, suspensions, pirouettes, roulements de tambour et autre fanfare.
Mais à la naïveté triviale, rigolarde, fantastique et grotesque du théâtre ambulant s'entremêle une autre langue, celle de Marivaux. Ruses des mots, méandres, complexités, retenues.
Théâtre aussi qui du " pour de faux " du conte aborde les rives du " pour de vrai ", touche à l'être, à l'humain.
Sous le clown, l'homme.
Jean-Michel Rabeux et Sylvie Reteuna
Ca commencera (probablement) comme ça : La Fée arrive sur Terre, venant des cieux (des cintres), avec Arlequin endormi, quasi nu, dans ses bras de fée " C'est la figure la plus charmante du monde. Il dormait quand vous le vîtes ". Elle est belle comme le jour, comme la nuit " en habit de conquête ".
Elle jongle avec le corps d'Arlequin qui dort, elle l'envoie en l'air, le recueille debout sur une main, puis sur l'autre, enfin elle le pose délicatement au sol, le contemple. Magiquement lui fait prendre des poses, comme un objet de désir qu'il est. Un bras d'Arlequin se lève par la force des yeux de La Fée, se replie gracieusement derrière la nuque qui ploie comme le col d'un oiseau etc etc...
La Fée s'égare et puis rit rit rit du plaisir de cette beauté qu'elle boit des yeux, elle repart en riant dans les cieux, laissant Arlequin posé endormi au milieu du plateau. Et débute la pièce.
Jean-Michel Rabeux et Sylvie Reteuna
On s'amuse, on bat des deux mains. Déguisé en Dionysos, ce Marivaux là enchante. Et les comédiens, agiles comme des cabris dans le jardin d'Eden, s'en donnent à cœur joie : vieux serviteurs en tutu blanc, bergères en pourpoint de peau de mouton, fée en reine de la nuit… Le plaisir est entier. Une friponnerie pleine de grâce à vous réconcilier avec cette bonne fille, mère Nature ! Laurence Liban, L'Express
Incroyable, haut en couleur, c'est une pièce où l'on ne s'ennuie pas!
Incroyable, haut en couleur, c'est une pièce où l'on ne s'ennuie pas!
41, avenue des Grésillons 92230 Gennevilliers
Voiture : Porte de Clichy, direction Clichy-centre. Tout de suite à gauche après le Pont de Clichy, direction Asnières-centre.
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