Aspect extérieur

Présentation
Résumé
Extrait
Intention de l'auteur
Intention de mise en scène
Sur la musique

Présentation

Musique - Dominique Pifarély
Un spectacle - Théâtre - Musique - Danse - Acrobatie aérienne

Les Musiciens :
L’accordéoniste : Stéphane Puc
et successivement 12 musiciens - improvisateurs invités pour 2 représentations
Guillaume Orti, saxophone. 22, 23 janvier
Louis Sclavis, clarinettes. 24, 25 janvier
Marc Ducret, guitare. 26, 27 janvier
Yves Robert, trombone. 29, 30 janvier
Hélène Labarrière, contrebasse. 31 janvier, 1er février
Garth Knox, viole d’amour. 2, 3 février
Vincent Courtois, violoncelle. 5, 6 février
Bruno Chevillon, contrebasse. 7, 8 février
François Corneloup, saxophone baryton. 9, 10 février
Michel Godard, tuba, serpent. 12,13 février
Dominique Pifarély, violon. 14, 15 février
Eric Groleau, percussions. 16, 17 février

Voyageur et attaché au mélange des gens et des genres, Gilles Zaepffel a rassemblé pour sa première mise en scène à l’Atelier du Plateau une douzaine d’artistes - comédien, acrobate, danseurs, musiciens - pour faire entendre la langue drôle et familière de Matthieu Malgrange.

Pour ce spectacle hors-norme, la musique écrite par Dominique Pifarély fait intervenir un accordéoniste et un musicien improvisateur violoniste, tromboniste, saxophoniste, clarinettiste, contrebassiste... qui changera tous les deux jours.

Fou à lier, Gilles Zaepffel transforme l’Atelier du Plateau ajoutant gravier ( ?), mât chinois, eau verte, sangles pour nous installer dans un jardin de zinc.

Résumé

Avec Aspect extérieur, Gilles Zaepffel nous fait découvrir la langue contemporaine et drôle de Matthieu Malgrange, ainsi que la musique de Dominique Pifarély qui compose pour l’accordéon et invite des musiciens improvisateurs à intervenir. Des faits divers qui donnent un goût familier. Des personnages noyés dans leur quotidien ; ils sont bêtes, sinistres, drôles et pourtant émouvants et méchamment humains, ils nous ressemblent. Nous en restons hilares et effrayés car c’est le lot de tout un chacun de vivre simplement ça.

Extrait

Marika :
Il y a une jeunesse qui me fait peur
celle qui a défoncé ma porte
7 jours d’enfer
je n’en reviens pas encore
comment ont-ils pu me lapider
me lapider en Inde je pourrais comprendre
mais ici à Paris en France
je n’en reviens pas
il y a des hommes
et d’autres hommes
vous vous êtes beau
Qu’est-ce que vous faites ?
Je m’appelle Marika
je suis musicienne

Licorne :
Enchanté
il faut que je parte

Marika :
Vous allez où ?

Licorne :
A l’autre bout

Intention de l'auteur

Au départ de mon écriture, il y a toujours un événement intime, la mort d’un proche, une enfant à la voix suraïgue qui perd soudainement sa voix en plein repas, ma télévision qui tombe en panne…c’est avec cette histoire-ticket de métro que tout débute.

Et puis l’écriture vient abattre cette histoire-ticket de métro, la broyer. Pour " Aspect Extérieur " , c’était la fin de quelque chose, difficile de dire quoi - l’adolescence ?- difficile de dire sans convoquer les grands mots. Je n’aime d’ailleurs pas les grands mots, ils vont avec les fictions proprettes, sans bavures.

 " Aspect Extérieur " ne raconte rien : pas des grands mots, des petits mots, pas une histoire, des petites histoires. Tout se passe dehors dans une ville. La nuit, le jour, pas d’importance. Voilà pour le ticket de métro.

Matthieu Malgrange

Intention de mise en scène

Quelques intuitions…

La langue contemporaine qui traverse le corps morcelé d’Aspect Extérieur est faite des paroles résiduelles auxquelles bien souvent nous ne prêtons attention. Pourtant, elles en disent parfois long et bien qu’elles soient risibles, elles touchent au tragique.

Ici les personnages ne tiennent que de ces paroles qui les désignent, nulle psychologie ne semble les habiter.

De même, aucune histoire centrale ne les rassemble ; des éclats d’histoires comme autant de fragments de vie - des faits divers qui donnent un goût familier d’étrangeté et de fait qui nous ressemblent. Nous en restons hilares et effrayés car c’est le lot de tout un chacun de vivre simplement ça.

Et pourtant, les désirs rôdent, la mort aussi.

La mise en scène sera élaborée à l’Atelier du Plateau, utilisant son architecture comme décor naturel.

Un éclatement scènographique comme un écho de la narration : le public est disposé par petits groupes dans tout l’espace, configurant ainsi une aire de jeu partagée faite de cheminements, coins et recoins.

J’imagine : les personnages forment une bande à la manière d’enfants s’emparant d’un terrain de jeu, ils " déboulent " et, s’égaillant dans cet espace fragmenté, ils cherchent à en épuiser toutes les possibilités.

A cette occupation du sol qui se veut exhaustive, répond l’occupation du ciel : agrès, cordes, chaînes, tissus, trapèzes, tissent tout un réseau dans lequel évolue un paria qui ne veut plus toucher terre.

De ce grouillement compulsif, se détachent des " arrêts sur images " , des postures minimales (situations dramatiques) où se disent, se redisent les paroles tel un ressassement tenace et maladif.

Gilles Zaepffel

Sur la musique

Un accordéoniste parcourt les rues, flâne, observe, tandis qu’un autre musicien surgit à l’improviste. Dans ces lignes fluentes et nerveuses, j’ai voulu introduire des arrêts, des retours, des appuis, ainsi qu’un ultime personnage, innattendu, venant précipiter le jeu : la musique tramerait des relations cachées, imaginées, en même temps qu’elle nous jetterait en avant, dans le réel de la rencontre.

Dominique Pifarély