Le titre anglais Attempts on her life joue sans doute sur les différents sens du mot anglais attempt, qui signifie atteinte mais aussi tentative. Car à travers les 17 scenarii qui composent la pièce, il y a tentative de portrait d’une femme que nous ne verrons jamais. Anne, Annie, Anya.
Qui est-elle ? Une petite fille née dans une vallée déchirée par la guerre où on plante un arbre pour chaque enfant qui naît ? Une ménagère qui répond à toutes les offres de cadeau qu’elle reçoit par la poste ? La fille qui disait à ses parents qu’elle avait l’impression d’être un écran TV ? Une terroriste ? Une vedette du porno ? Une femme aux longs cheveux qui porte toujours son énorme sac rouge ? La jeune femme d’un couple fasciste ? La jeune fille aux multiples tentatives de suicide ? Celle qui se promène de ville en ville avec un cendrier d’hôtel ? A-t-elle 20 ans, 40 ans, plus ? Est-elle une artiste contestée ? Une créature agie par les extra-terrestres ?
Le vrai-faux portrait d’une femme d’aujourd hui, dont la vie rend compte du chaos du monde. Il a été dessiné par Martin Crimp, héritier du théâtre de l’inquiétude de Beckett et de Pinter.
Partition théâtrale, pièce musicale, Atteintes à sa vie est un vrai défi lancé aux metteurs en scène et aux comédiens car tout est à inventer. Joël Jouanneau l’avait travaillé une première fois avec des élèves du Conservatoire en 2003. Puis sachant quel magnifique terrain d’aventure elle est, il a souhaité se remettre à l’ouvrage.
On ne verra jamais Anne, le personnage principal d'Atteintes à sa vie. Elle ne laisse derrière elle que des traces de son passage, (un répondeur téléphonique, un sac de voyage, des oeuvres d'art, un billet d'avion), elle se fait parfois appeler Annie ou Anya, c'est selon le pays ou elle se trouve.
On la croit victime d'un attentat, elle est alors signalée comme terroriste, on l'imagine prostituée, elle se retrouve dans une organisation humanitaire, scientifique pour les uns, elle est artiste-peintre pour les autres, écologiste, elle milite dans une organisation d'extrême-droite, et elle se transforme même un temps en voiture automobile : la nouvelle Anny.
Après les dix-sept tableaux du texte qui constituent un impossible puzzle, le spectateur n'en saura pas plus, (comme les acteurs et probablement l'auteur lui-même) mais si l'oeuvre débouche sur le vide elle n'est pas pour autant vide de sens, et à l'issue de cette enquête qui peut donner le vertige on aura mesuré les contractions et contradictions de notre monde globalisé, et ses effets, ses atteintes sur l'identité.
Musicale, la pièce de Crimp l'est absolument, dans sa langue comme dans sa structure, c'est même là ce qui en fait l'unité. Et par ailleurs, il n'y a pas de personnages, hors celui de Anne, l'absente, ni de didascalies localisant les lieux, les situations. Cette pièce peut se jouer à trois, cinq, sept dix ou quinze personnes, ici, ils seront neuf et il leur sera beaucoup demandé : tout est à inventer.
Toutefois l'auteur insiste sur la nécessité de prendre à la lettre son sous-titre : 17 scénarii pour le théâtre. C'est ce sous-titre qui sera l'axe du travail, car il est une formidable incitation aux mélanges des genres (du policier au burlesque en passant par la comédie musicale ou la science-fiction) tout comme aux croisements des arts (de la danse à la vidéo ou au chant), et ces mélanges ou croisements sont d'autant plus possibles ici qu'ils sont alimentés par un texte fortement charpenté et tout aussi brûlant qu'actuel.
Joël Jouanneau
Je me faisais une joie de découvrir l'écriture de Martin Crimp. Je n'ai pas été déçue. En revanche, l'interprétation qui en est faite porte presque à la lassitude. Le texte se trouve trop proprement "récité" par les comédiens. La reprise par l'un des derniers mots de l'autre devient vite lassante. Heureusement, les deux comédiennes (Mélanie Couillaud et Sabrina Kourouglhi), par leur présence forte, nous font accrocher jusqu'au bout. De belles lumières, de belles musiques, mais un tout peut-être trop propre, trop lisse, trop surfait pour laisser vraiment place à l'émotion qui pourtant a de quoi surgir autour du personnage d'Anna qui devient tour à tour Annie, Anya, Anny...
c'est dommage de croire que l ennui de quelques spéctateurs puisse négativé à ce point une telle oeuvre!!! ce travail si peu évident à partir d'un texte hors norme est fabuleusement original, il faut juste accepter de lâcher , de n être que sens ouverts et alors seulement ça pénètre....ET là on ressent ce monde emprisonnant qui nous fait tourner en rond bien plus que le dire permet de l imaginer je réponds pour que ceux qui ont des sens ouverts prennent le risque D aller voir ce spectacle, celà vaut la peine....
Jouanneau a-t-il trop vu les spectacles de Castorf ? Deux écrans de vidéo, des micros à souhait, un présentateur qui commente bêtement l'action : je me suis emmerdée !! On avait payé 36E nos places, mon mari a tenu 30 min, moi jusqu'au début de la 14è hypothèse. C'est ça alors, le théâtre subventionné par toutes les institutions importantes de France. Je n'y comprends plus rien. Et le public ? C'est drôle parce qu'il rit à chaque fois que le metteur introduit un de ces nombreux petits ingrédients qui caractérisent un vaudeville par exemple. Les clichés aussi, ça fait rire ENORMEMENT. Le contenu ? Un message ? Nada. C'est du happening subventionné sans sens. Ca fait 15 ans que Castorf nous ennuie avec ce genre de spectacles à Berlin. Eh ben, ça y est, c'est arrivé près de chez vous. Et la DRAC applaudit.
Je me faisais une joie de découvrir l'écriture de Martin Crimp. Je n'ai pas été déçue. En revanche, l'interprétation qui en est faite porte presque à la lassitude. Le texte se trouve trop proprement "récité" par les comédiens. La reprise par l'un des derniers mots de l'autre devient vite lassante. Heureusement, les deux comédiennes (Mélanie Couillaud et Sabrina Kourouglhi), par leur présence forte, nous font accrocher jusqu'au bout. De belles lumières, de belles musiques, mais un tout peut-être trop propre, trop lisse, trop surfait pour laisser vraiment place à l'émotion qui pourtant a de quoi surgir autour du personnage d'Anna qui devient tour à tour Annie, Anya, Anny...
c'est dommage de croire que l ennui de quelques spéctateurs puisse négativé à ce point une telle oeuvre!!! ce travail si peu évident à partir d'un texte hors norme est fabuleusement original, il faut juste accepter de lâcher , de n être que sens ouverts et alors seulement ça pénètre....ET là on ressent ce monde emprisonnant qui nous fait tourner en rond bien plus que le dire permet de l imaginer je réponds pour que ceux qui ont des sens ouverts prennent le risque D aller voir ce spectacle, celà vaut la peine....
Jouanneau a-t-il trop vu les spectacles de Castorf ? Deux écrans de vidéo, des micros à souhait, un présentateur qui commente bêtement l'action : je me suis emmerdée !! On avait payé 36E nos places, mon mari a tenu 30 min, moi jusqu'au début de la 14è hypothèse. C'est ça alors, le théâtre subventionné par toutes les institutions importantes de France. Je n'y comprends plus rien. Et le public ? C'est drôle parce qu'il rit à chaque fois que le metteur introduit un de ces nombreux petits ingrédients qui caractérisent un vaudeville par exemple. Les clichés aussi, ça fait rire ENORMEMENT. Le contenu ? Un message ? Nada. C'est du happening subventionné sans sens. Ca fait 15 ans que Castorf nous ennuie avec ce genre de spectacles à Berlin. Eh ben, ça y est, c'est arrivé près de chez vous. Et la DRAC applaudit.
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