Le dialogue entre le petit chœur et le grand chœur, les sublimes simphonies instrumentales aux couleurs chatoyantes, la majesté du discours : entre ces deux répertoires français et anglais, tout semble se répondre et converser avec admiration réciproque. Bien après la Normandie et l’Aquitaine, et n’en déplaise à la politique contemporaine, il semblerait que nous ayons beaucoup de territoires en commun avec nos voisins d’outre-Manche…
Retrouvant le trône d’Angleterre après de longues années d’exil pendant la république de Cromwell – qu’il passa entre autres à la Cour de France – Charles II décide de restaurer les institutions musicales dans toute leur splendeur, en s’inspirant fortement de ce qu’il aura vu et entendu dans ses années passées hors de son royaume.
Si les grandes heures de la musique élisabéthaine restent de mise, il innove et suscite une créativité hors norme avec un modèle qui l’aura définitivement marqué : celui de la Chapelle Royale de Louis XIV, avec son savant mélange de politique et de religion. Ainsi aux grands motets créés par Dumont et Robert pour le Roi Soleil, répondent les splendides pages de Cooke, Humphrey et John Blow. Tous ces compositeurs anglais connaissent l’art musical français parfaitement.
Henry Cooke est le premier inventeur de ce genre qui fait miroir au Grand motet français : le symphony anthem, reprenant de Dumont la forme et le discours, en l’épiçant de dissonances caractéristiques du style anglais.
Son élève, Pelham Humphrey, mort dans son jeune âge à vingt-sept ans (comme nombre de grands musiciens), aura également pris le temps d’étudier à Paris, auprès de Lully lui-même, avant de transmettre son art au jeune Henry Purcell. Ainsi à dix-sept ans, il foule les pavés du Louvre et des résidences royales de la Cour de France, marquant les esprits par son talent insolent, et sa personnalité haute en couleur. Sa disparition brutale ne l’empêche pas de marquer profondément les générations de musiciens à venir, à commencer par John Blow qui composera plus de cent symphony anthems.
Le dialogue entre le petit chœur et le grand chœur, les sublimes simphonies instrumentales aux couleurs chatoyantes, la majesté du discours : entre ces deux répertoires français et anglais, tout semble se répondre et converser avec admiration réciproque. Et pourtant chacun constituera pour l’avenir un modèle de musique nationale qui perdurera pour des décennies !
Bien après la Normandie et l’Aquitaine, et n’en déplaise à la politique contemporaine, il semblerait que nous ayons beaucoup de territoires en commun avec nos voisins d’outre-Manche…
Avec l'Ensemble Correspondances dirigé par Sébastien Daucé.
Henry Du Mont (1610-1684) : Confitebimur
Pelham Humphrey (1647-1674) : O Lord my God
John Blow (1649-1708) : O Sing unto the Lord
Entracte
Pierre Robert (1618-1699) : Nolite me considerare
Pelham Humphrey : I will always give thanks [Club Anthem] - Lord I have Sinned
John Blow : I will Hearken
Henry Purcell (1659-1695) : My heart is inditing
Château de Versailles, Place d'Armes 78000 Versailles
Entrée par la Grille d’Honneur. L'accès aux salles se fait par la Cour d'Honneur Porte B.
Voiture : Par l’autoroute A13 et A86, sortie Versailles Château.