Trois femmes, un homme. Un seul trait d’union entre leurs histoires respectives : à un moment de leur vie, un entrelacs de circonstances, de désirs, de hasards, de folies, de raison, d’inconscience, de maturité ou d’immaturité, les a fait devenir des mères, l’a fait devenir un père. Ces quatre-là se racontent, racontent les amours furtives ou pérennes dont sont nés ces enfants, et leurs récits enchâssés à la fois se distinguent et se ressemblent. Rien n’est plus commun qu’une naissance, rien n’est plus extraordinaire.
« Avec Au début, François Bégaudeau signe un magnifique recueil de récits pleins de suspense, d'humour et d'amour sur la maternité. » France Inter
« Bégaudeau signe un antimanuel de Laurence Pernoud, réaliste et drôle. » Marianne
« François Bégaudeau a su écouter les femmes, sur un texte badin et touchant, grave et léger. » La Provence
La collection Pabloïd, aux éditions Alma, conviait l’auteur à s’emparer d’un des neuf thèmes considérés par Picasso comme ceux autour desquels tourne l’ensemble de l’art occidental. Parmi eux figurait la grossesse. Il a été tout de suite clair que c’est ce thème là, si on peut appeler cela un thème, que je traiterais. Je voyais dans les segments de vie qu’il recouvre une matière narrative idéale, entre quotidien et événement, entre ordinaire et exception, entre corps et esprit.
Surtout c’était l’occasion de croiser des vies, des vies de femmes. D’ériger des héroïnes qui ne ressembleraient pas à des héroïnes.
La récolte des témoignages puis la rédaction du livre ont été d’une grande fluidité. Comme si le livre coulait de source. La forme plurielle choisie me permettait de faire droit à une grande diversité de destins et de situations. Je sentais que cette forme était juste.
Panchika Velez, rencontrée peu après la publication du livre en 2012, l’a lu et m’a demandé de réfléchir à une adaptation, trouvant à cet ouvrage un fort potentiel théâtral. Parmi les treize récits qui composent Au début, j’en ai retenu quatre, que j’ai imbriqués pour former une sorte de chœur, tout en assurant l’autonomie narrative à chacun des personnages. Il fallait bien distinguer et caractériser Marie, Geneviève, Marie-Jo et Baptiste. Qu’on puisse suivre et s’émouvoir de chaque parcours.
Pourquoi ces quatre là ? Pour assurer une certaine variété dans les tons, les époques, les personnalités, les angles depuis lesquels appréhender l’étrange aventure de la procréation - c’est dans le même esprit que j’ai retenu la seule des treize histoires narrée par un homme. Mais aussi et d’abord parce que c’étaient celles qui me semblaient posséder la plus forte charge dramatique.
Dès la première lecture publique, l’incarnation scénique s’est révélée très profitable au livre : elle donne à entendre, entre chaque voix, chaque récit, un concert d’échos et d’écarts qui font flotter dans un espace trouble entre le particulier et l’universel.
Il faut bien voir qu’un roman suffit toujours à sa peine. Quand on écrit, on ne songe absolument pas aux éventuelles adaptations. L’idée est même au contraire que le livre soit son propre aboutissement, voire son point de perfection. Après les premières représentations, je suis au regret de constater que ce n’est pas le cas pour Au début. Que la scène rend sensible le livre, qu’elle lui donne une seconde vie plus intense que la première. Je pourrais dire que la pièce s’en trouve justifiée, mais c’est aussi le livre qui l’est. Par un drôle d’effet rétroactif, la pièce justifie le livre.
François Bégaudeau
Excellents comédiens, texte intéressant. Très bon moment
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Excellents comédiens, texte intéressant. Très bon moment
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