En russe.
Le metteur en scène britannique Declan Donnellan revient avec Boris Godounov, interprété par des comédiens de Moscou.
Moins connu et moins représenté en France que l’opéra qu’en tira Moussorgski, le drame de Pouchkine est un chef-d’oeuvre du théâtre historique sur la Russie tsariste du XVIIe siècle. Mais la pièce interroge étonnamment, avec ironie, notre monde d’aujourd’hui : la relation entre le peuple et le pouvoir, la légitimité de l’autorité, la question de l’identité.
Les deux personnages principaux, que l’on voit s’affronter dans une guerre sans merci, sont tous les deux des imposteurs : le tsar Boris Godounov, qui représente le pouvoir officiel après avoir pris la place de l’héritier qu’il a assassiné, et Grigori, qui se fait passer pour Dimitri le fils légitime disparu. Deux mensonges et deux illusions se font face. La vie imaginaire supplante la réalité, la fable a la force des lois.La mise en scène délaisse le contexte historique pour mieux cerner le type du héros pouchkinien, orgueilleux et révolté contre son destin, et mettre au premier plan les thèmes de l’identité et de la culpabilité, du faux et du vrai. Elle fait surgir la comédie dans le drame, grâce à ces jeux troublants de personnalités, et puise son extraordinaire dynamique dans l’énergie des interprètes russes.
« … Le spectacle est impétueux, dynamique et culbute si hardiment, si volontairement dans l’actualité contemporaine que les spectateurs ne savent plus à quoi s’en remettre. Le texte choisi de Pouchkine sonne et se loge dans l’oreille avec une fraîcheur et une acuité nouvelles (…). En vérité, il n’y a pas de prophète en son pays (…). Il semblerait que le Britannique Donnellan se soit approprié « notre » Godounov ? » Marina Mourzina
« … En quoi ce Godounov est-il donc bon (…) ? En quoi est-il fort et original ? Par sa respiration, libre, légère, fraîche, par son élégance et sa finesse, par sa précision et sa simplicité, son sourire bienveillant, son horreur ingénue, par le travail exceptionnel des acteurs, par le rythme puissant qui ne faiblit jamais. C’est du théâtre à 100% en continu. Que voulez-vous de plus ? » Elena Lampolskaïa
« Qui que l’on prenne – des personnages principaux aux petits rôles – tous jouent de manière excellente, sans la moindre fausseté, sans crainte devant l’humour, avec une conscience précise de l’amplitude de leur tâche. (…) On n’avait jamais joué en Russie un Boris Godounov avec un tel niveau de liberté sur scène ». Roman Doljanski
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