Pour tout public à partir de 8/9 ans.
La pièce
Le mot de l'auteur
A voir en famille
A sa naissance, Bouli pèse neuf kilos.
Sa Mama a du mal à le porter, son Daddi lui en veut de ne pas lui avoir fait un Rahan, un Rahan n’a peur de rien et Bouli a peur de tout.
Avec l’amour, Bouli grandit bien, derrière ses lunettes pour miros, il voit le monde et le monde ne voit qu’un gros lard alors Bouli a les Larmes du Ventre Tordu.
Mais il y a la gymnastique et la normalité et Sharon Stone avec ça.
Alors la vie on la voit autrement, derrière des lunettes de soleil.
Mais surtout il y a l’amour de Petula, la cousine de Bouli, avec qui il voudra se faire bénédicter par la Reine d’Angleterre, avec qui il s’enfuira vers Calais.
Parce que l’amour y’a pas de raison que ce soit que pour les grands.
A l’arrivée, c’est un autre départ, à l’ombre des Bananiens d’Albanie, parce que la vie commence souvent là où on ne l’attend pas.
« Les textes viennent de bricoles qui prennent l’importance d’une montagne parce qu’on le veut bien, parce qu’on se dit qu’on n’a pas le choix, qu’il faut en faire quelque chose de ces bricoles dont on fait des montagnes.
Dans les bricoles qui ont fait Bouli Miro, il y a des enfants.
Trois enfants.
São, qui à 5 ans, trouve « déraisonnable » qu’un vélo puisse se casser la gueule tout seul.
Taïs, qui à 12 ans, pique des colères pas comme les autres : « j’aime pas la ratatouille ! ».
Et le dernier enfant, c’est moi, à 3 ans, sur une photo où je pose devant une bouteille de Slim dans un authentique pyjama en pilou-pilou duquel mes bourrelets dégoulinent.
Il y a bien d’autres bricoles dont j’ai fait ma montagne : les marmots d’Europe de l’Est dans notre Europe à nous, les affiches sur les murs de partout avec ces belles plantes qui poussent toutes dans les mêmes pots, le souvenir d’une nuit à Calais où le Chef de Gare est vraiment accueillant, et les enfants, encore les enfants.
Je n’écris pas pour eux. Pas précisément pour eux.
Mes textes jeunesse, je m’en vais les écrire depuis l’enfance, mon enfance à moi, qu’il me faut bien restaurer avec des bricoles si je veux en faire une montagne.
J’écris des textes pour la famille. Idéalement.
En lisant Bouli Miro, en voyant Bouli Miro sur scène, j’aimerais que les parents, les cousins, les oncles, les tantes, les amis, peut-être même ses ennemis les plus proches, et bien sûr les enfants, que chacun y trouve son espace, que chacun en sorte avec une lecture propre, et s’il y a des choses que les enfants ne comprennent pas dans l’histoire de Bouli – des subtilités, des jeux de mots, des allusions, des métaphores – alors je fais confiance aux parents, aux cousins, aux oncles, aux tantes et à toute la clique pour entrer dans le dialogue et échanger.
Idéalement.
Que Bouli soit un lien des petits aux grands. Comme les jeux de société bien foutus.
Idéalement.
Je dis ça mais c’est des bricoles. »
Fabrice Melquiot
«Ce texte d’une singularité jubilatoire est à découvrir en famille. Afin que les enfants expliquent aux adultes que l’amour « y’a pas de raison que ce soit pour les grands». Véritable terrain de jeux, de rencontres et d’échanges, Bouli Miro sent bon la nostalgie : ce pays où les ours en peluche voyagent en train sur les genoux des jeunes filles en fugue, où le son des boîtes à musique couvre le «smack» d’un premier baiser sur la bouche et si cruauté il y a, c’est que le monde est cruel. Melquiot n’hésite pas à parler de la guerre, des ruptures, de la dépression, du chagrin, mais il écrit sur du papier-tendresse avec un petit vent d’humour qui sèche vite les larmes. C’est un auteur qui, comme il le dit lui-même, s’adresse à nous depuis l’Enfance ; Terre Promise et sans doute à jamais inaccessible».
Patrice Douchet
metteur en scène
23 rue de Bourgogne 69009 Lyon