But from me I can't escape, have patience !

du 7 au 10 avril 2010
45 minutes

But from me I can't escape, have patience !

Une étude fascinante et énigmatique des dynamiques qui unissent la musique à la danse, et réciproquement.

Chorégraphe, danseuse, chanteuse, comédienne, Tânia Carvalho fait partie de la nouvelle vague des artistes portugais pour qui le plateau n’a pas de limite. Si elle danse chez Francisco Camacho et chez Vera Mantero, elle développe depuis plus de dix ans une multitude de projets au sein du collectif Bomba Suicida, dont elle est l'une des co-fondatrices.

Placée sous le signe de la sobriété, sa dernière création But from me I can't escape, have patience ! apparaît comme une étude fascinante et énigmatique des dynamiques qui unissent la musique à la danse, et réciproquement. Telle une marionnettiste, Tânia Carvalho est installée au piano et donne le «la» aux quatre interprètes. Une partition musicale tout en rupture, alternant musique romantique, baroque ou même concrète, guide les variations très personnelles de chacun des danseurs. Bondissant ou rampant, souple ou tendu, chacun offre un spectacle d’une grande précision et d’une riche sensibilité rythmique.

  • Entretien avec Tania Carvalho

Vous êtes pour la première fois au Théâtre de la Bastille. Encore peu connue en France, pouvez-vous nous raconter votre parcours artistique ? Je suis née à Viana do Castelo en 1976, au Nord du Portugal et c’est là que j’ai commencé la danse classique à l’âge de cinq ans. A l’adolescence, j’ai pris des cours de danse contemporaine sans arrêter ces cours classiques. J’étais en même temps dans une école avec option arts plastiques et j’ai commencé à faire des spectacles et de nombreuses interventions artistiques collectives. Ma première pièce, à proprement parler, est un solo intitulé La-la-lalala. Un titre qui indique le rythme sur lequel je dansais, car il n’y avait pas de musique, et je chantais ce rythme dans ma tête. J’ai poursuivi mes études en associant la danse et les arts plastiques. J’ai fait l’expérience décevante d’une année à l’Ecole supérieure de danse de Lisbonne, que je trouvais trop classique, avant de rejoindre l’école de danse plus ouverte de Forum Dança. Deux années qui m’ont permis de participer à de nombreux évènements avec le souhait d’être plutôt chorégraphe qu’interprète.

Quelles sont vos premières pièces ?
Après Forum Dança, j’ai créé un quatuor intitulé Inicialmente Previsto, dans lequel je dansais, notamment avec mes collègues de Bomba Suicida. La première a eu lieu au Centre Culturel de Belém. En 2005, j’ai fait une petite pièce, Como se pudesse ficar ali par sempre, dans laquelle je composais pour la première fois la musique. En 2006, j’ai eu envie d’apprendre une sonate de Mozart et de la jouer en direct pour une pièce Uma lentidao que parece uma velocidade. J’ai travaillé dur pendant neuf mois et je continue à prendre des cours de piano.

Parlez-nous du collectif Bomba Suicida que vous avez fondé ?
Quand j’étais à Forum Dança, j’ai rencontré Filipe Viegas et Clara Sena qui avaient déjà créé Bomba Suicida. Ils m’ont invité à les rejoindre. Ils disent que je suis aussi à l’origine parce que c’est quand je les ai rejoints que nous avons officialisé le collectif en Association. Nous programmons des événements, des résidences, des cours.

Le nom est un peu violent…
Le nom a été donné par Filipe Viegas et il disait que ce nom signifie que les artistes ont besoin de se comporter comme des terroristes pour survivre mais nos bombes en explosant répandent des bonbons plutôt que du feu. C’est sûr qu’après les événements du 11 septembre, avoir un tel nom peut sembler un peu déplacé.

Quelle est le genèse du spectacle From Me I Can’t Escape, Have Patience ? Comment avez-vous travaillé avec les danseurs ?
J’ai lu ce poème de Patricia Caldeira dont j’ai gardé le titre : De mim não posso fugir, paciência et dont voici la traduction en anglais :
“Inner beast
How fearsome!
I close my eyes and see
Gore B horror films
Blood, guts, violence!
So far away from home!
At centre a beastly me
Is having a pleasures extreme
But from me I can’t escape, have patience!
Early bells ringing numb,
I close my eyes and wish to be
A beast that for A O B type blood screams:
More and more! It is it’s lonely essence.
A finger less or some
Part of body cut off I sees
We are so many, beasts, victims!
All alone, all of us, mental science!
In this empty zone
I can unveil my secret wild to be
No other is at sight, it seems,
And I can expand, and mingle with the space of absence!”
Poem by Patrícia Caldeira

Il évoque beaucoup de choses pour moi, être une personne et ne pas être capable de montrer tout ce qui traverse mon esprit, comme une sorte de solitude. Cette pièce traite de la solitude. J’essaie avec mes émotions d’être en alerte pour donner les mouvements justes aux danseurs et choisir la musique appropriée. J’ai fait visionné à l’équipe le film Metropolis de Fritz Lang pour qu’ils soient attentifs à ces acteurs expressionnistes qui ont tant de choses à l’intérieur de leurs corps. Je voulais que les danseurs soient travaillés par ce jeu d’acteur et qu’ils le gardent en mémoire.

Durand la pièce, vous êtes au piano. Quelle est votre relation aux danseurs ? Quel rôle joue la musique pour vous dans cette pièce ?
Il a une dépendance réciproque. La musique est reçue en relation avec la danse et la danse est en relation avec la musique. Comme si je donnais les commandes alors que les danseurs m’influencent. C’est la raison pour laquelle la musique change de style. La musique peut aussi amplifier la représentation des mouvements dansés, elle peut influencer l’interprétation des danseurs. J’aime particulièrement « provoquer » le public et tenter de lui faire ressentir différents états émotionnels.

Vous êtes également chanteuse ?
Je chante depuis que j’ai trois ans, en famille avec mon père et ma sœur à la maison ou chez des amis. Je faisais des expériences vocales à la maison mais que je laissais au placard jusqu’à ce que je participe au « Sunday Show » , une sorte de cabaret que Bomba Suicida organise. J’y avais testé une de mes expériences et la réaction enthousiaste du public m’a encouragé à continuer. C’est la raison pour laquelle ensuite j’ai appris le piano, pour chanter et m’accompagner en même temps. Mais je dois dire que le piano me rend un peu nerveuse car cela doit être très précis. J’ai l’habitude de dire que jouer du piano est la chorégraphie la plus complexe que je n’ai jamais écrite.

Propos recueillis par Aude Lavigne

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Théâtre de la Bastille

76, rue de la Roquette 75011 Paris

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Théâtre de la Bastille
76, rue de la Roquette 75011 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 10 avril 2010

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