Comment raconter l’affaire de Tarnac, qui après dix années d’enquête, n’est généralement résumée que par ces deux, mots, « fiasco judiciaire » ? Que dit-elle de notre époque et en quoi peut-elle devenir un symbole de notre société moderne ?
Bord plateau à l'issue des représentations.
Si l’affaire de Tarnac a autant marqué les esprits, c’est qu’elle fut médiatique avant tout, et avant même que la Justice ait eu le temps de s’en saisir. Et par ce processus, elle est devenue un produit de notre époque parmi d’autres - produit de communication d’une politique d'État, produit de journalistes en mal de sensation. Un symbole fort de la société marchande dans laquelle nous vivons.
« Aventurier, pionnier, chercheur, fabricant de chimères, prophète ou révolutionnaire n'empruntent aucun couloir, si insolite soit-il, qui ne débouche sur un comptoir de vente. » Face à ces mots de Raoul Vaneigem, philosophe situationniste du siècle dernier, que peut-on encore espérer vivre ou accomplir, hors de toute zone commerciale ? En traversant le procès de l'« opération Taïga », du nom de code adopté à l'été 2008 par les officiers de police de la sous-direction antiterroriste, nous tenterons, dans la mesure du possible, mais par tous moyens, de porter la contradiction à ces propos.
« Avec son humour mordant, cette création ébouriffante parvient à un alliage entre rire et réflexion engagée. »
La Croix
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