Comme le résume fort bien André Markowicz, traducteur du texte, « Coeur ardent est une fête pour les yeux, une fête de la langue. »
Dans cette comédie de mœurs, Alexandre Ostrovski pose sur la société russe un regard acéré. Pièce truculente mettant en scène une communauté rurale de marchands russes au milieu du XIXe siècle. Une véritable saga familiale se trame au sein de laquelle la fille d’un riche marchand aime le fils d’un marchand ruiné. Le vol de deux mille roubles va soudain bouleverser toute la maisonnée, déjà bien agitée par les affres sentimentales qui y règnent.
Coeur ardent croise les genres : comédie de moeurs, satire sociale ; Ostrovski déploie le talent de sa pleine maturité d'auteur.
Mais le texte recèle un aspect plus singulier, car il est un véritable plaidoyer pour l'émancipation des femmes, des jeunes filles en particulier, soumises à leurs parents, à leurs devoirs, à la société tout entière. Face à l'intransigeante et belle Paracha, tout un ballet de personnages pétris de soumission, d'avarice et de mesquinerie, s'agitent pour obtenir, qui de l'argent, qui un honneur, avec une énergie désespérée et grotesque.
Cette oeuvre du répertoire russe classique est un formidable matériau de jeu et une source d'inspiration foisonnante pour un metteur en scène.
« Souvent appelé le Molière russe, Ostrovski peint une fresque qui n'a rien perdu de sa modernité. Une belle et sombre histoire que nous essaierons de dessiner sur la scène du théâtre avec le noir du fusain, pour en souligner la profondeur. » C. Rauck
Traduction française André Markowicz
Musique originale Arthur Besson
Place de la liberté (Boulevard Foch) 57103 Thionville