Le Boléro, composé en 1928 alors que Maurice Ravel était atteint des premiers signes de la démence qui allait l’emporter, est l’une des oeuvres les plus populaires au monde. Construite à partir d’une mélodie unique composée de deux phrases et répétée neuf fois, cette pièce a fasciné nombre de chorégraphes. Cristina Rizzo s’en empare à son tour. Mais, de la même manière qu’elle a revisité Le Sacre du printemps de Stravinsky dans sa pièce précédente, son BoleroEffect n’est pas tant une traduction de l’oeuvre de Ravel qu’une exploration qui s’en inspire pour en proposer un prolongement contemporain.
« Qu’est-ce que le boléro ? Un exercice de comportement compulsif », selon Cristina Rizzo, « comme une île déserte, très loin des continents ». Sur cette île déserte, deux femmes d’âge différent, vêtues de manière presque similaire, se lancent dans un mouvement ininterrompu, à la fois ensemble et chacune dans son espace propre, agité de turbulences. La danse qu’elles déploient est répétitive, insistante, comme ces corps qui se déhanchent sur le rythme entêtant de la techno en boîte de nuit. Elle épouse pourtant les différents styles de la partition sonore qui mêle et fond les unes dans les autres les sources musicales d’un monde « postglobal ».
Travaillant au corps la limite entre hallucination et réalité, offrande et quête, répétition et ouverture, la danse est ainsi conçue comme une force de propagation traversée par son contexte, son époque, qui se poursuit inlassablement, jusqu’à l’épuisement.
20, rue Marie-Anne Colombier 93170 Bagnolet
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