Das Plateau - Notre printemps

du 27 mars au 1 avril 2012
1h15

Das Plateau - Notre printemps

Trois personnages aperçus dans les fragments tragiques de leur existence. À la sècheresse réaliste de l’écriture répondent ici les infinies possibilités du « plateau » exploré dans toutes ses dimensions, plastique, sonore, physique et cinématographique. Comme un kaléidoscope pour saisir l’infra-mince.
  • Un kaléidoscope qui saisit l'infra-mince

Une femme se rappelle une période heureuse et tragique de sa vie, à la fin des années 70, de la naissance de son fils à la mort de son mari. La confrontation sur scène du théâtre et du cinéma vient ici provoquer un trouble, une confusion entre réel et fantasme, présent et passé, évènements concrets “en train de se produire” et souvenirs, rêves, projections, invocations morbides. Avec Notre Printemps, Das Plateau continue sa recherche d’un théâtre de l’âme, d’un réel perçu et retravaillé par l’esprit humain et par la psyché.

  • Théâtre - Cinéma - Danse

Sur le plateau : un film, deux danseurs et trois comédiens (ces derniers sont aussi présents dans le film). Partition cinématographique et partition scénique tissent deux mondes de fiction qui suivent chacun leur propre logique spatiotemporelle. Le temps et l’espace perdent leur rigidité physique. Les frontières entre la vie et la mort, le présent et le passé, le vrai et le faux, le pensé et le vécu s’estompent. Des émotions aussi ténues et fragiles que la douleur du deuil et la souffrance de la maladie peuvent prendre forme sur le plateau.

Le son et la musique, comme toujours dans le travail de Das Plateau, seront des élémenst structurants. Avec la matière sonore et lumineuse, nous chercherons à entourer la scène d’une certaine douceur dans laquelle les comédiens puissent trouver le juste équilibre entre la violence des sentiments et la quiétude du souvenir.

  • Diffracter l’espace scénique : strates d’écritures / plans de réalité

Mettre en jeu différentes strates d’écritures est pour nous le moyen d’ouvrir sur le plateau différents espaces, différentes strates de réel. La scène est diffractée, l’espace est démultiplié. De cette manière, nous ouvrons les possibles dans l’élaboration de notre fiction : le passé, le présent, l’avenir, le rêve, le fantasme, peuvent se croiser ensemble sur le plateau et faire émerger un univers complexe, où espace mental et espace physique s’entrelacent et se rejoignent.

  • Le mot de Tanguy Viel, romancier invité par le T2G cette saison

C’est que l’installation plastique est un autre souci qui traverse la scène contemporaine, si dans ce mot on entend ce nouveau regard, attentionné et égalitaire, à tous les matériaux qui composent la scène : texte, lumière, sons, corps, voix, écrans. C’est le sens du collectif Das Plateau, où s’étalonnent et se partagent les forces en présence, où le plateau justement est le mixage des sources et des modes d’expression. Sur un très court texte fait de fragments d’existence, comme une partition dont on aurait perdu des pans entiers, se dessinent le destin de trois personnages, un père, une mère et un nouveau-né, tous les trois enserrés dans les instants tragiques de leur vie (naissance, maladie, mort).

Ici, la sècheresse naturaliste de l’écriture rend les angles plus coupants et les êtres plus fragilisés encore. Et c’est justement cette fragilité, cette ténuité, qu’il revient aux autres instances du plateau d’échographier, de réverbérer, d’ausculter. Pour cela, à l’opposé de l’économie du texte, tous les moyens sont bons : la parole peut s’amplifier, la musique se diffracter, la scène s’éclairer, s’assombrir ou même se dédoubler sur un écran de cinéma. Le plateau est cet espace qu’aucune autre instance du monde ne saurait prendre en charge, cette part insaisissable qui borde la névralgie du monde, autrement dit : la poussière sous les meubles. Seulement que la poussière a toujours quelque chose de cosmique. C’est à cet endroit que voudrait nous plonger Das Plateau, dans le coeur stellaire de l’humanité, tandis que les moyens mis en oeuvre – l’excès, presque, des moyens –, comme une résurgence brechtienne, ne manqueraient jamais de nous maintenir en alerte.

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Théâtre de Gennevilliers (T2G)

41, avenue des Grésillons 92230 Gennevilliers

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Théâtre de Gennevilliers (T2G)
41, avenue des Grésillons 92230 Gennevilliers
Spectacle terminé depuis le dimanche 1er avril 2012

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