Début des années 50. Dans sa modeste bicoque, le séduisant vieux monsieur est sur le point de tirer sa révérence au monde. Il tient une seringue à la main, prêt à se faire la piqûre fatale. Aucune amertume : « Salut les potes. Et grand merci. Y a plus de loupiote, j’ai trop servi… » Jeanne, la jeune infirmière, réussit à l’en dissuader en lui lançant qu’elle l’aime. Il a trop vécu. Mais qu’est-ce qu’elle sait d’abord de sa vie ?
Nous nous retrouvons dans le Marseille de la Belle Époque. Le port. Une grande brasserie où grouillent des personnages hauts en couleur. Marius tient Jeanne, effarouchée, par la main pour l’emmener dans son passé. Apparaît Rose, la superbe prostituée, son amour de l’époque : « Elle était belle comme dans la chanson de Bruant ». Nous vivons leur romance tumultueuse. Marius déclare la guerre à la société, révolté de voir la maréchaussée persécuter sa maman, une brave boulangère du quartier du Panier. Il se rebelle, recrute une bande : 150 cambriolages. Rose l’accompagne dans ses expéditions. Marius devient légendaire sous le nom d’Arsène Lupin : un gentleman de la pince monseigneur, une sorte de justicier qui n’a jamais une goutte de sang sur les mains. Nous assistons à l’un de leurs plus beaux forfaits : « le coup du parapluie », qui sera repris beaucoup plus tard au cinéma par Jules Dassin.
Mais dans la vie, tout ne se passe pas comme dans les romans : car cette comédie est inspirée par un personnage bien réel. Marius Jacob se fait prendre. Un quart de siècle au bagne des îles du Salut dont quatre ans au cachot. Dix sept tentatives d’évasion, il ne réussira pas la Belle qu’il a tant espérée.
Marie clame l’innocence de son fils chéri et, pour finir, l’emporte. Le revoici en compagnie de Jeanne, bouleversée. Alors oui, elle aussi a gagné : il lui fait cadeau d’un an supplémentaire. Un an pour être heureux ensemble. « On a un an pour se chérir… Les autres ont toute une vie devant eux. Nous ce sera notre éternité… » Ensuite il se fera la belle, la vraie, sans retour.
Bernard Thomas
Musique de Zouzou Thomas
Direction musicale et composition de Gérard Daguerre
J'ai assisté à la première de Demain la belle ce soir. Spectacle faussement léger, et profond, où le cocasse frôle allègrement le tragique, parfois dérangeant. Une "belle" histoire, servie par l'harmonie des acteurs, de la musique, des décors, des costumes, et de l'histoire...
J'ai assisté à la première de Demain la belle ce soir. Spectacle faussement léger, et profond, où le cocasse frôle allègrement le tragique, parfois dérangeant. Une "belle" histoire, servie par l'harmonie des acteurs, de la musique, des décors, des costumes, et de l'histoire...
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Entrée du Public Place Boiëldieu