Thierry De Mey - Light music
Andy Deneys - Eclectica
Avec Light Music, la danse se fait légère comme un son. Thierry De Mey, le compositeur, offre à Jean Geoffroy, le percussionniste, une partition qui explore les gestes qui produisent le son, qui le génèrent, le dirigent, et tente de lier plus profondément la composition musicale et la part physique, chorégraphique qu’implique l’interprétation.
Une fugue s’organise entre sons, mouvements du corps et projections vidéo, jusqu’à ce qu’on ne sache plus si un élément est à l’origine des autres ou s’ils vibrent ensemble à l’unisson. Deux gestes chorégraphiques se rencontrent : celui du percussionniste qui frappe, caresse, effleure, et celui du chef, qui trace dans l’air son écriture muette...
Le percussionniste sans percussion crée ainsi un autre rapport à la peau, à celle - mouvante - de la projection vidéo, et à celle - immatérielle - de la musique. Une manipulation plus fluide, transitoire s’instaure, dont les résonances s’enchaînent et nous entraînent dans leur tourbillon.
Peut-être les peintres de Lascaux étaient-ils des musiciens ? Peut-être ces mains composaient-elles une partition éternelle - avec la grotte comme caisse de résonance ?
Light Music répercute cet écho jusqu’à nous, à l’aide des techniques informatiques - preuve que la danse et la musique voyagent ensemble depuis « la première étoile qui danse à la vitesse de la lumière ».
Gilles Amalvi
Composition : Thierry De Mey
Interprétation : Jean Geoffroy
Conception du dispositif interactif : Christophe Lebreton
Durée : 19 minutes
Eclectica s’empare de la diversité de la matière vivante pour construire une chorégraphie à partir d’autres écritures : celle des ouragans, des galaxies, de l’ADN. La violence des phénomènes naturels et le secret microscopique de l’apparition de la vie, deux moments d’une même question, aussi bien philosophique que scientifique et artistique : « pourquoi quelque chose plutôt que rien ? »
Pour aborder cette question, Andy Deneys a choisi de se concentrer sur deux pôles. Le motif de l’ouragan fait naître des mouvements circulaires, il transforme les danseurs en spirales d’énergie, progressant selon une logique exponentielle de plus en plus rapide - jusqu’à l’explosion. Puis le vide, la pénombre, l’immobilité.
Après l’explosion - ou à l’origine de toutes choses- il faut tout réinventer : la vie, le mouvement, la lumière, le son, modeler et rendre visible l’informe. Les corps virtuoses laissent place à des masses de chair livrées à l’aléatoire, l’espace déchaîné à des fragments, des traces, des balbutiements.
Ces deux modèles sont aussi deux esthétiques qui nous parlent de la création elle-même, de l’œuvre qui se développe en se défaisant de ses cadres et de son origine. La tension entre cosmos et chaos nous renvoie à l’équilibre fragile qui retient toute chorégraphie, au « chaosmos » qui nous laisse entrevoir les impulsions et les lignes de fuites qui transforment les corps et l’espace.
Gilles Amalvi
Chorégraphie : Andy Deneys
Interprètes : Mariana Garzon Garçia, Vittoria De Ferrari Sapetto, Raffaella
Galdi, Andy Deneys
Piano (composition et interprétation) : Sammy Ben Yakoub
Lumière : Thomas Walgrave
Musique électronique : Alexandre Fostier
Costumes : Marleen Deneys, Maria Lievens
Durée : 60 minutes
1-5, place de la Libération 93150 Le Blanc-Mesnil