À partir de 9 ans.
Bienvenue dans l' « hyperette » de l'Eden Market, un lieu improbable entre l'hypermarché et l'opérette ! Quand la scène devient le miroir de notre surconsommation courante, elle s'encombre de toutes nos pulsions d'achat pour mieux en scanner le fonctionnement.
Cinq employés nous font vivre une journée de travail ordinaire, croisant des marionnettes en guise de clients. Les objets superflus s'amoncellent tandis que les porte-monnaies se vident. Mais la folle fantasmagorie qui s'expose révèlera vite son néant...
Dans un décor pop-up en expansion permanente, les scènes du réalisme le plus médiocre s'accumulent pour désigner le vide qui les hante. Au centre du plateau : un carré, comme un ring où se livre le combat perdu d'avance. Des panneaux se déplient, une suite d'espaces mouvants se déploie : têtes de gondole, rayons, passage à la caisse... L'artiste est un illusionniste. Aux manipulations des professionnels du marketing, la mise en scène d’Eric Domenicone oppose la poésie de ses images, et trouve par là-même le moyen de résister, et de dénoncer la bêtise. Omniprésente, la musique de Pierre Boespflug mêle les sons directs des musiciens, et les chœurs enregistrés des enfants de la maîtrise de l'Opéra National du Rhin. Ce spectacle visuel et musical se passe de mots. Il se défend de penser pour nous. De quoi susciter avec les jeunes, cibles privilégiées de notre surconsommation, des discussions animées...
Le spectacle ne sera pas un pamphlet social sur l’exploitation de l’homme et de sa crédulité. Ou en tout cas pas directement. L’histoire que nous racontons : le premier jour de travail d’une caissière se joue plus sur le mode de la description décalée que de la critique sociale. Nous ne cherchons pas à dénoncer la dureté d’un travail mais à témoigner de l’imbécilité de nos actes d’achat. Si critique sociale il y a, elle se fera par ricochet, par l’analyse que fera le spectateur. C’est au spectateur de tirer les conclusions de ce qu’il voit, ce n’est pas à nous de lui dicter des théories.
Bien sur, la façon de présenter une image en oriente la lecture, mais reste le libre arbitre et je ne pense pas que les spectateurs même jeunes en soi dénués.
7, rue Louise Weiss 75013 Paris