"L'infamie qui se renouvelle jour et nuit, il faut la balayer Notre corps est couvert de l'ordure que nous servons"
Elektra, c'est Electre bien sûr, la femme insoumise, qui se dresse jusqu'à nous
contre toute tyrannie, contre l'oppression, l'injustice, l'infamie. Elle attend le retour
de son frère, pour venger la mort de son père - lâchement assassiné par ceux qui,
depuis lors, règnent à sa place : sa mère et son nouvel époux.
Hofmannstahl brise l'Electre de Sophocle et nous livre un poème dramatique d'une violence
inouïe. Est-il besoin de nommer l'infamie que dénonce ici une femme, Elektra, et dont
l'homme reste encore capable aujourd'hui, après avoir connu durant ce siècle l'enfer des
guerres les plus meurtrières et les plus monstrueuses ?
Comment survivre à la barbarie ? Comment transmettre la vie, sans en avoir d'abord fini
avec le crime ? Le poète autrichien explore l'ombre du monde et de l'humain en retrouvant
la Grèce antique, dans une tragédie de "l'entre-deux-meurtres".
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