Poète, auteur dramatique autrichien né à Vienne dans une famille d’origine juive, convertie au catholicisme. À 17 ans, il publie ses premiers poèmes et rencontre aussitôt la célébrité avec un premier drame en vers, Hier. Jusqu’en 1905, il compose de nombreux drames en vers : La Mort du Titien (1892), Le Fou et la Mort (1893), des poèmes.
Il voyage à travers toute l’Europe, noue des liens avec le groupe de la NRF, mais cette brillante réussite dissimule de graves crises morales qui le conduisent à abandonner la poésie pour se tourner exclusivement vers le théâtre, le roman, l’opéra (à la suite de sa rencontre avec Richard Strauss, qui lui demande son consentement pour mettre en musique sa tragédie Électre, en 1906, prélude à d’autres ollaborations). Comédie et tragédie alternent dans son activité théâtrale, marquée en outre par la collaboration avec le metteur en scène Max Reinhardt, avec lequel il fonde en 1922 le Festival de Salzbourg.
La Première Guerre mondiale marque une fracture intime dans sa vie publique et privée : elle le conduit peu à peu à prendre la défense de l’idée de l’Europe et fait de lui, avec Valéry et Zweig, l’un des précurseurs de l’unité européenne, dont il se fait une idée culturelle plus qu’économique. Il s’engage par des articles, des conférences, des collections qu’il dirige, une revue, sans renoncer à revendiquer son identité autrichienne : pour lui, l’Autriche, État multinational, peut fournir un modèle pour penser un véritable cosmopolitisme européen.
Après la guerre, il continue de travailler ses principaux chefs d’œuvre : La Tour (1926), Andreas roman qu’il laissera inachevé, La Femme sans ombre, L’Homme difficile (1921)… Il publie également des textes plus secrets, comme Le Livre des amis (1921), recueil d’aphorismes. En janvier 1927, il donne une conférence à l’Université de Munich sur Les Écrits comme espace spirituel de la nation, qui fait rétrospectivement figure de testament spirituel. Le 15 juillet 1929, il meurt d’une congestion cérébrale, lors de l’enterrement de son fils Franz, qui s’était suicidé deux jours plus tôt.
Recueils :
Le Chevalier à la rose et autres pièces, préface Henri Thomas, contient :
La Mort du Titien (fragment, 1892)
La Mort et le Fou (1893), texte français Colette Rousselle
Électre (1903) ; Le Chevalier à la rose (1910), texte français Jacqueline Verdeau
Jedermann (1911), texte français Léon Vogel
La Tour (1925-1928), texte français H.Thomas, Éditions Gallimard, coll. «Du monde entier », Paris, 1979.
Électre (1903) / Le Chevalier à la rose (1910) / Ariane à Naxos (1912-1916), Pierre-Antoine Huré éd., texte français P.-A. Huré et Laurent Muhleisen,Éditions Flammarion, coll. «GF », Paris, 2002.
Éditions séparées :
Venise sauvée (1905), texte français Sylvie Müller, Éditions Actes Sud-Papiers, Arles, 1986.
Le Chevalier à la rose (1910), texte français J.Verdeaux, Jacques Le Rider éd., Éditions Gallimard, coll. « Folio Théâtre », 1997.
Jedermann ou le Jeu de la mort de l’homme riche (1911), texte français Alix Bodenheimer et René Philipon, Éditions R. A. Corrêa, Paris, 1932 / adaptation
Paul Pasquier, Éditions des Portes de France, « Collection de l’Oiselier », Porrentruy/Paris, 1947 / sous le titre Quelqu’un, Le jeu de la mort du riche, texte
français Julien Reinach, Éditions de Cluny, Paris, 1939.
Chemins et rencontres (1913), texte français et préface Pierre Deshusses, Éditions Payot & Rivages, coll. « Rivages poche/Petite Bibliothèque », Paris, 2002.
L’Homme difficile (1921), comédie en trois actes, sous le titre L’Irrésolu, in Les Œuvres libres, texte français Paul Géraldy, Éditions A. Fayard, coll. «Nouvelle
Série », Paris, 1955 / texte français et présentation Jean-Yves Masson, Éditions Verdier, coll. « Der Doppelgänger », Lagrasse, 1992.
L’Incorruptible (1923), comédie en cinq actes, texte français et postface J.-Y. Masson, L’Arche Éditeur, coll. « Scène ouverte », Paris, 1997.
La Tour (1925-1928), texte français et adaptation Bernard Kreiss, in L’avant-scène théâtre, no 800, 1986.
Livrets :
Elektra (1906), opéra en 1 acte, musique Richard Strauss, opus 58 (1906- 1908), texte français Henry Gauthier-Villars, Librairie théâtrale M.-R. Braun, Paris, 1943 (Librairie théâtrale G. Billaudot, Paris, 1981) ; Jean-Marie Clément ill.,Théâtre National de l’Opéra, Éditions Olivier Orban, 1974 / texte français Fernand Leclercq, in L’Avant-Scène Opéra, no 92, 1986 ; présentation André Segond, Opéra de Marseille/Éditions Actes Sud, Marseille/Arles, 2003.
Le Chevalier à la rose (1910), comédie musicale en 3 actes, musique R. Strauss, opus 59 (1909-1910), texte français Jean Chantavoine, A. Fürstner, Berlin/ Paris, 1912 / texte français Nicole Casanova, Librairie théâtrale G. Billaudot,coll. « Opéra de Paris », Paris, 1981 / texte français Georges Pucher, in L’Avant-Scène Opéra, no 77, 1985.
La Légende de Joseph (ballet, 1912), coll. Harry de Kessler, musique R. Strauss, opus 63 (1912-1914), partition pour piano seul arrangée par Otto Singer,
A. Fürstner, Berlin/Paris, 1914.
La Femme sans ombre (1915), opéra en 3 actes, musique R. Strauss, opus 65 (1914-1917), texte français A.Vialatte, avant-propos Jean-Edouard Spenlé, Librairie Stock, Delamain et Boutelleau, coll. « Le Cabinet cosmopolite », Paris, 1930 / texte français N. Casanova, Opéra de Paris/Librairie théâtrale G. Billaudot, Paris, 1980 / texte français Sophie Poyen, André Segond éd., éd. bilingue, Éditions Actes Sud/ Opéra de Marseille, Arles/Marseille, 1992 / texte français Christophe Capacci, commentaire Pascale Saint-André, in L’Avant-Scène Opéra, no 147, 1992.
Ariane à Naxos (1912-1916), opéra en 1 acte précédé d’un prologue, musique R. Strauss, opus 60 (1911-1916), texte français Paul Spaak, éd. bilingue,
Librairie théâtrale M.-R. Braun, Paris, s.d. / texte français Philippe Godefroid, Librairie théâtrale G. Billaudot, coll. « Opéra de Paris », 1983 / texte français Jean Spenlehauer, Opéra national de Lyon, 2005 (site http ://www.operalyon.
Arabella (1929, inachevé), opéra en 3 actes, musique R. Strauss, opus 79 (1930-1932), texte français N. Casanova,Théâtre National de l’Opéra de Paris/
Librairie théâtrale G. Billaudot, Paris, 1981 / texte français Françoise Ferlan, éd. bilingue, commentaire Alain Perroux, in L’Avant-Scène Opéra, no170, 1996.
Contes et récits
Une histoire de reîtres (1898) / La Mort du Titien (théâtre) / La Pomme d’or (1897) /Lucidor (1909-1910) / La Grèce (essai, 1908), texte français et présentation Eugène Badoux, Éditions de l’Aire, coll. «Lettres universelles », 1968 (1984).
Andréas (1907, inachevé) et autres récits, texte français E. Badoux et Magda Michel, Henri Thomas éd., Gallimard, coll. « L’Imaginaire », 1981 (1985) /
texte français E. Badoux, J. Le Rider éd., Éditions Gallimard, coll. « Folio bilingue », 1994.
La Femme sans ombre (1919), texte français et présentation J.-Y. Masson,
Éditions Verdier, 1992 ; Librairie générale française, coll. «Le Livre de Poche », 1999.
Écrits en prose, texte français E. Hermann, avant-propos Charles Du Bos, Éditions J. Schiffrin/Éditions de la Pléiade, Paris, 1927.
Les Poèmes de Hugo von Hofmannsthal, texte français Claude Ducellier, introduction Geneviève Bianquis, Éditions Émile-Paul frères, Paris, 1948.
Ballade de la vie extérieure et autres poèmes (1894), texte français Étienne Coche de La Ferté, Imprimerie G. Lévis-Mano, coll. «Voix de la terre », Paris, 1950.
Avant le jour (1907), texte français et présentation J.-Y. Masson, éd. bilingue, Éditions de la Différence, coll. «Orphée », 1990.
Le Lien d’ombre, œuvre poétique complète, texte français J.-Y. Masson, à paraître aux Éditions Verdier, coll. «Verdier poche », automne 2006.
« Préface » au Château de Kostenitz (1892) de Ferdinand von Saar, texte français et postface Jean-François Boutout, Éditions Gallimard, coll. « Le Promeneur/ Le Cabinet des lettrés », Paris, 2003.
Essai sur Victor Hugo (1901), texte français Maria Ley-Deutsch, avant-propos Georges Ascoli, Imprimerie P. André, coll. « Bibliothèque de la Fondation Victor Hugo », 1937 ; sous le titre Victor Hugo, présentation J.-Y. Masson, Éditions de la Différence, coll. «Latitudes », Paris, 1990.
La Lettre de Lord Chandos (1902), suivi de Lettres du voyageur à son retour (1907- 1908), texte français Jean-Claude Schneider, Éditions Mercure de France,
1969 ; sous le titre Lettre de Lord Chandos et autres textes, Éditions Gallimard, coll. « Poésie », 1992 / sous le titre Lettre de Lord Chandos et autres essais, texte français Albert Kohn et J.-C. Schneider, Gallimard, 1980 / Lettre de Lord Chandos, texte français et annotation P. Deshusses, préface Claudio Magris, Éditions Payot & Rivages, coll. « Rivages poche/Petite Bibliothèque », 2000. Heures grecques (1908), texte français E. Coche de la Ferté, Éditions G. Lévis Mano, Paris, 1948 / sous le titre Lumière sur la Grèce, Max Scheler éd., texte français et grec moderne, Éditions du Chêne, 1993.
Le Livre des amis (1920), texte français et présentation J.-Y. Masson, Maren Sell Éditeur, coll. «Petite Bibliothèque européenne du XXe siècle », Paris, 1990.
« Quelques mots en guise de préface » (1929), in Anabase de Saint-John Perse, Éditions Gallimard, 1948.
Notes intimes, texte français J.-Y. Masson, à paraître aux Éditions Verdier, 2007.
Les mots ne sont pas de ce monde : Lettres à un officier de marine (1892-1895), texte français et préface P. Deshusses, Éditions Payot & Rivages, coll. « Rivages
poche/Petite Bibliothèque », 2005.
Correspondance avec Richard Strauss (1900-1929), texte français Bernard Banoun, Éditions Fayard, 1992.
Hugo von Hofmannsthal et Carl J.Burckhardt. Lettres (1919-1929), texte français Louise Servicen, Éditions Plon, 1960 ; sous le titre Lettre à Carl Jacob Burckhardt 1919-1929, Gérard Monfort Éditeur, coll. « Imago Mundi », Bienne, 1982.
Lettres à Rilke (1902-1925), texte français et préface P. Deshusses, Éditions Payot & Rivages, coll. « Rivages poche/Petite Bibliothèque », 2004.
Daniel Defoë (s. d.), texte français J.-Y. Masson, in Anthologie du cinéma invisible, Christian Janicot éd., Éditions Jean-Michel Place, 1995.
Théâtre des Champs-Elysées, Paris
La vision de Krzystof Warlikowski pour Le Chevalier à la rose, œuvre phare de Richard Strauss et du répertoire lyrique du début du XXe siècle. Opéra chanté en allemand, surtitré en français et en anglais.
Théâtre des Champs-Elysées, Paris
Elektra inaugure la collaboration de Strauss et Hofmannsthal. Et quel coup de maître avec cette histoire de vengeance d’une violence et d’une noirceur inouïes. Opéra en version de concert chanté en allemand, surtitré en français et en anglais.
Opéra Bastille, Paris
C’est autour d’Elektra que se rencontrèrent en 1906 Richard Strauss et Hugo von Hofmannsthal. Orchestre gigantesque, voix poussées dans leurs derniers retranchements, le post-wagnérisme flambe une dernière fois dans cette tragédie en un acte d’une violence et d’une noirceur inouïes. En allemand surtitré en français et en anglais.
Théâtre des Champs-Elysées, Paris
Théâtre des Champs-Elysées, Paris
Opéra Bastille, Paris
Théâtre des Champs-Elysées, Paris
Opéra Bastille, Paris
Centre Pompidou, Paris
Opéra Bastille, Paris
C’est autour d’Elektra que se rencontrèrent en 1906 Richard Strauss et Hugo von Hofmannsthal. Orchestre gigantesque, voix poussées dans leurs derniers retranchements, le post-wagnérisme flambe une dernière fois dans cette tragédie en un acte d’une violence et d’une noirceur inouïes. En allemand surtitré en français et en anglais.
Athénée Théâtre Louis-Jouvet, Paris