Opéra chanté en allemand, surtitré en français et en anglais.
« Conversation en musique » ou « comédie lyrique » ? Tout dans Arabella tient de l’art de l’ambiguïté : depuis la tendresse des sentiments, les audaces des sens jusqu’à cette frivolité à l’inimitable parfum viennois. Arabella, c’est du pur Hofmannsthal, avec sa poésie fragile et fluide, discrètement immorale ou impudique et ses plongées dans une intimité toujours élégante. R
eflet de la Vienne de François-Joseph où triomphait alors un autre Strauss célèbre, Johann, auquel il est rendu hommage, Arabella porte aussi les stigmates d’une période sombre qui vient de connaître l’avènement d’Hitler. Le thème de la métamorphose, si cher à Hofmannsthal, sous-tend le livret empreint de nostalgie. Pour porter cette nostalgie, Richard Strauss invente une musique d’un lyrisme confondant et sans cesse renouvelé. Et quelle distribution réunie ici pour servir ce pur bijou d’intelligence et de raffinement. L’un des grands moments de cette saison à n’en pas douter.
Par le Bayerisches Staatsorchester et Chor der Bayerischen Staatsoper.
15, avenue Montaigne 75008 Paris