Emmanuel Pahud - Révolution !

• La musique au temps de la Révolution

La musique est émotionnelle, elle est combative, elle est révolutionnaire. Comment expliquer autrement qu'en 1792, Claude Joseph Rouget de Lisle n'ait pas composé un simple « poème », mais un « Chant de guerre pour l'Armée du Rhin », plus connu sous le nom de « La Marseillaise » ?

Comme elle, d'autres pièces ont été créées à des fins de propagande. C'est ainsi que l'on voit fleurir à cette époque de nombreux « opéras révolutionnaires » où se soulèvent des foules de choristes et de figurants contre la tyrannie des puissants. Même une symphonie ou un concert, œuvres dénuées de texte, peuvent revêtir des teintes idéologiques et brandir le drapeau révolutionnaire : surtout Luigi Cherubini, Christoph Willibald Gluck et François Devienne insufflent des sonorités de marches militaires, de chants populaires et d'hymnes révolutionnaires dans leurs œuvres musicales.

Emmanuel Pahud, soliste éblouissant d’un instrument chéri de la fin du XVIIIème siècle, s’empare à la flûte des œuvres emblématiques de cette période tourmentée, où la politique, la guerre et la guillotine se répondent en écho dans la musique que l’on peut entendre à Paris, sujet de ce programme.

Il existe également des compositions qui sont révolutionnaires dans la mesure où elles mettent en musique des sonorités entièrement nouvelles. Joseph Haydn, grand spécialiste des surprises musicales, ouvre son avant-dernière symphonie sur un roulement de timbale, avant que l'orchestre n'entame le premier thème. Est-ce à cause de ce coup de maître ou bien des traits d'esprit constants (selon l'un des critiques lors de la première représentation) que sa Symphonie en mi bémol majeur compte depuis toujours parmi les plus appréciées de Haydn ? Un chef-d’œuvre assurément !

Avec le Kammerorchester Basel, direction Giovanni Antonini.

• Le programme

Luigi Cherubini (1760-1842) : Ouverture de Lodoiska
François Devienne (1759-1803) : Concert pour flûte et orchestre Nr. 7
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Andante pour flûte et orchestre KV 315 (285e)
Christoph Willibald Gluck (1714-1787) : Concert pour flûte et orchestre
Josef Haydn (1732-1809) : Symphonie Nr. 103