La beauté grave du chant d’Emőke Baráth guidée par son complice Philippe Jaroussky.
On parle souvent de Haendel et de ses castrats, fort légitimement car les Carestini, Caffarelli ou Senesino se virent confier des pages inoubliables. Mais les voix féminines n’étaient pas en reste et le compositeur délivra pour ces dames des airs non moins sublimes. Par la force de ses incarnations, Emőke Baráth s’en montre la digne héritière. Mais, forte de la très large tessiture de sa voix et d’une beauté de timbre ensorcelante, elle rend ainsi hommage aux grandes sopranos pour lesquelles Haendel vouait un amour sans borne : Francesca Cuzzoni qui créa les rôles de Cleopatra dans Giulio Cesare ou Rodelinda, sans oublier Anna Maria Strada del Pò qui incarna Adelaide dans Lotario et, surtout, Alcina.
S’il est un artiste qui connaît son Haendel, c’est bien Philippe Jaroussky. Si ses moyens vocaux le placent au firmament du chant lyrique, l’illustre contre-ténor français entame parallèlement une carrière de chef s’annonçant tout aussi intense. A la tête de son ensemble Artaserse, Philippe Jaroussky saura tisser un écrin idéal pour une complice avec laquelle il a partagé maintes scènes.
Avec l'Ensemble Artaserse.
15, avenue Montaigne 75008 Paris