Au départ une question : qu’est-ce-qui vous fait vous lever le matin ? Pour y répondre, un objet théâtral musical, un cabaret singulier. En saynètes et en chansons, deux hommes, deux femmes nous racontent des bribes de vie, des bulles de rêve qui explorent l’intimité des êtres pour mieux souligner le monde qui les entoure, ses heurs, ses malheurs, ses anomalies, ses injustices… et ce sont nos vies qui se reflètent, tantôt joyeuses et rigolotes, tantôt amères et épuisantes.
Quatre comédiens, deux femmes et deux hommes – deux couples – sont à la barre de cet objet théâtral musical, une suite de textes relativement courts que je pourrais appeler des « nouvelles théâtrales », des bulles de rêves, les notes poétiques d’une partition épinglées de chansons, de moments musicaux, d’ambiances, qui répondent directement aux contextes évoqués. Ces bribes de vie nous parlent du pouvoir et de ses clichés, de nos résistances et de nos abandons, de nos folies, de nos convictions ou de nos croyances qui nous donnent la force d’affronter les aléas du temps présent, ces forces qui nous poussent à nous lever le matin et qui nous aident à nous colleter avec l’existence. Elles explorent l’intimité des êtres pour mieux souligner le monde qui les entoure, dévoiler ses couleurs vives ou sombres, ses heurs, ses malheurs, ses anomalies, ses injustices. Cette matière dévoile l’être intime, ses convictions, ses incertitudes, elle fouille l’âme humaine à la recherche de ses contradictions. C’est bien là que nous sommes une fois encore, dans une poésie qui ne s’épargne pas d’être politique, sociale, à l’écoute des bruits du monde, au plus près de la condition humaine.
Et si nos pas nous portent… Itinéraire d’un cabaret singulier. Entre instants de vie et chansons à quatre voix. Deux hommes, deux femmes, deux noirs, deux blancs, comme les touches d’un piano désaccordé, et qui cahin caha enluminent joliment de notes singulières ces vies juste ébauchées.
Un rideau rouge pour seul écrin, à peine ouvert sur ces destins, faut-il en rire ou en pleurer de ces vies-là accidentées, bousculées ou « reboostées ». Quatre chaises bancales ou rajustées, sur qui s’assoir et se hisser, à remplacer ou à jeter, pour protéger ou bien se battre, pour avancer ou reculer.
Quatre nudités stylisées qui de nippes et de bretelles improvisées se vêtent et se transforment, se font et se défont, paraissent ou disparaissent en suggestions piquantes ou douces amères, emblématiques figures de nos risibles cités.
Méli-mélo comiques ou satyriques, imbroglios cataclysmiques, des corps se mêlent et s’emmêlent, se télescopent ou se rencontrent… des solitudes soliloquent… et ce sont nos vies qui se reflètent, tantôt joyeuses et rigolotes, tantôt amères et épuisantes.
Une ode à la vie en quelque sorte, à la mort et au temps qui passe avant de trépasser.
De pas qui portent, emportent et insufflent, de petits sauts en trébuchements, finalement rien ne vaut la vie, et la vie vaut la peine d’en rire et de chanter !
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