Un florilège d'un des maîtres du
Vaudeville
La démarche d'écriture
La mise en scène
Incognito, le shah de Perse doit rencontrer dans un palace du bord de mer Gaby, une comédienne de moeurs légères. Son amant, Lucien, ministre de la République, la suit avec, à ses trousses, son épouse Clarisse dont il espère se débarrasser le jour où il lui aurait déniché l'homme dont elle a toujours rêvé. Un ancien amoureux de la jeune femme arrive illico de l'étranger où il a fait fortune, et voudrait l'enlever. Dotty, la fille du roi du cochon de Chicago, a " le coup de tonnerre " pour Lucien, au grand désespoir de son fiancé, Tommy, que Gaby s'efforce de séduire instruite de l'importance de sa fortune par Actinescu, un prince roumain douteux au service de toutes les polices du monde.
Mais tout finit bien, par un bain de mer, dans ce monde où sexe, argent et pouvoir sont les rouages d'une horlogerie comique parfaite destinée à nous faire rire aux dépens de nos propres fantasmes amoureux et de réussite sociale.
Tout au long de sa carrière, un dramaturge épuise des moments, des situations et des scènes qu'il ne pourrait reprendre sans se voir accuser d'auto plagiat. En sorte que l'on se met à rêver de cette pièce qu'il aurait pu écrire s'il avait gardé quelques unes de ses meilleures inventions pour une unique et dernière œuvre.
Nous l'avons imaginée en réunissant dans une intrigue cohérente les pages les plus drôles glanées au hasard d'une lecture destinée à trouver " ce Feydeau essentiel " qui est, somme toute, le texte légitime de cet " auteur implicite " dont parlait La Nouvelle critique. Feydeau-les-Bains est le résultat de cette démarche à la fois impudente et enthousiaste qui veut rendre hommage à un de nos plus grands auteurs comiques, que le Boulevard s'est injustement approprié.
La mise en scène entend profiter de l'efficacité de la machinerie hilarante pour entraîner les spectateurs sur les pentes escarpées de la comédie de mœurs. Dans un rythme de course automobile à même de prouver l'excellence du moteur Feydeau, les comédiens ont l'occasion de construire des personnages à la fois vrais et surprenants, accumulant dans des modèles éloquents nos vices et nos faiblesses. Confrontés à ces appareils acrobatiques qui font l'excellence du théâtre, ils peuvent nous séduire et du même coup nous offrir une chance de nous voir tels que nous sommes.
Dans un dépouillement qui veut rendre à Feydeau ce qui lui appartient, c'est-à-dire la mécanique comique, avec juste ce qu'il faut pour donner au théâtre sa somptuosité esthétique, la mise en scène s'appuie sur la performance des comédiens pour construire un numéro de cirque où les trapézistes sont des clowns invités à une réception dans les salons de la IIIe république.
53, rue Notre Dame des Champs 75006 Paris