Flamenco

Nul doute que le flamenco, le chant comme la danse, est une affaire de passion, celle qui se transmet de génération en génération. Carmen Linares et María Pagés en apportent à leur manière la preuve flagrante.

Les programmes
Flamme and Co

María Pagés et, le flamenco

Un ramito de locura

Les 9, 10, 11 mars 200 : María Pagés
1ère partie, 37 minutes : El Perro Andaluz. Burlerías
2ème partie, 50 minutes : Flamenco Republic

Les 12 et 13 mars 2005 : Carmen Linares et Gerardo Núñez Trío : Un ramito de locura (Un petit bouquet de folie)

Nul doute que le flamenco, le chant comme la danse, est une affaire de passion, celle qui se transmet de génération en génération. Carmen Linares et María Pagés, hôtes de la scène de Chaillot, en apportent à leur manière la preuve flagrante.

Elle, Carmen Pacheco Rodríguez, née à Linares, écoutait enfant du flamenco près de son père joueur de guitare et aficionado passionné. Lorsque Carmen Linares s’installe à Madrid en 1965, elle débute dans les tablaos, ces cafés-concerts dédiés au flamenco qui apparaissent dans les années 60, y acquiert une solide expérience gravissant un à un les échelons pour finir soliste, perfectionne son chant et embrasse tous les styles. Elle n’hésite pas, plus tard, à se lancer dans des projets plus atypiques - des chansons populaires mises en texte par Federico Garcia Lorca ou L’Histoire des Tarantos d’Alfredo Mañas. Elle chante enfin aux côtés de Camarón, Morente ou Tomatito.

On peut dire de Carmen Linares qu’elle est polyvalente, ses fans, nombreux, préfèrent penser qu’elle est un peu l’âme du flamenco. Son anthologie du chant flamenco féminin fait autorité. Sa venue par ici avec le Gerardo Nuñez Trio aux accents jazz, pour ce récital joliment titré Un ramito de locura, est un événement.

Pour le second programme, plus tourné vers la danse, il fallait être à la hauteur : María Pagés s’imposait. Fille de Séville, elle y danse dès l’âge de quatre ans, étonne ses professeurs - ses mentors sont Manolo Marín ou Matilde Coral - et séduit les grands noms de la discipline, Antonio Gades, Mario Maya ou Rafael Aguilar. En 1990 elle créé sa compagnie enfin. María Pagés va vite devenir l’une des figures marquantes de ce renouveau flamenco, lui infusant les techniques modernes, jazz ou classique. De Sol y Sombra à Flamenco Republic, ce dernier invité enfin à Chaillot, elle dessine les contours d’un paysage intérieur fait de sensations et d’émotions, là où le cœur bat plus fort au rythme de la joie et du chagrin, entre force et charme. Toutes les palettes du flamenco en résumé.

Dans le film de Carlos Saura, Flamenco, au générique étourdissant, on retrouve d’ailleurs Carmen Linares et María Pagés. À Chaillot, elles prolongeront encore cet enchantement fait de voix déchirantes et de gestes fougueux. La grâce et la rage.

Philippe Noisette

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« Le flamenco est un exemple parfait pour montrer que si l’on unit les cultures, les races et les religions, on peut créer un terrain d’humanité. »

« Je pense que l’art est une des rares choses qui peut unir les hommes. L’art permet des moments de partage qui font oublier les différences et nous rappelle à nos racines communes. »

« Le flamenco est le seul langage que je possède. Il peut être enrichi, influencé, mais il est la base de tout mon art. »

« La danse, c’est la danse ! Une coordination esthétique de mouvements du corps que l’on retrouve aussi bien en danse classique que folklorique, contemporaine ou flamenca. »

« Je suis curieuse par nature. Tout m’intéresse. Je crois que ma danse est caractérisée par cette curiosité, cette ouverture d’esprit. »

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El Perro Andaluz. Bulerías
Chorégraphie, María Pagés
Lumière, José María Sánchez
Décor et costumes, Christian Olivares
Musique, Peter Gabriel, Sonia Wieder, Daria Horora, Niño de Pura, Isabel Granda, Astor Piazolla, Tom Waits, Camarón, Manuel Soler
Thèmes musicaux, Before Night Falls, 15 chants juifs, Ida y Vuelta, La Flor de la Canela (Bola de Nieve), Contrabajismo, Pasties and G-Strings, La Leyenda del Tiempo

"J’ai créé El Perro Andaluz à une période de ma vie où je me sentais complètement libre. Libre de mes choix, de faire ce que j’avais envie de faire. Cela ne veut pas dire que je ne suis plus libre, mais aujourd’hui après la reconnaissance de mon travail, j’ai plus de responsabilités. Cela rend les choses plus difficiles parfois. Chaque fois que je dois produire une nouvelle pièce cela pèse sur mes épaules. El Perro Andaluz a été une occasion parfaite pour affirmer mon idéal sans concession." María Pagés

El Perro Andaluz. Bulerías, inspiré du surréalisme, confronte le flamenco à d’autres arts et démontre qu’il peut aller au-delà des limites imposées par la tradition et se « libérer » des contraintes. Rempli de force, de rythmes, de vitesse, ce travail novateur mélange différents styles de musique comme le flamenco, le tango, le rock ou des sons ethniques.

Sur scène, María Pagés convoque la peinture de Picasso et celle de Velázquez ou les films de l’impétueux Buñuel.
El Perro Andaluz. Bulerías est devenu une référence dans la création contemporaine du flamenco. En Espagne, María Pagés a reçu pour cette pièce le prix national de chorégraphie en 1996.

Flamenco Republic
Conception et direction, María Pagés
Chorégraphie, María Pagés, Fernando Romero (Farruca et Seguiriya)
Décor, María Pagés
Lumière, Olga García
Costumes, Lucía Ramón Laca
Musique, Popular, José Antonio Rodríguez, Juan José Amador, Paco Arriaga, Manuel Soler, María Pagés

"Cette pièce est à l’opposé du travail que j’ai pu faire, dans El Perro Andaluz par exemple. Des pièces qui m’ont rendue célèbre parce que j’allais explorer d’autres voies du flamenco en y mêlant d’autres disciplines artistiques et d’autres musiques. Flamenco Republic relève plus de l’introspection ! C’est un regard porté vers l’intérieur, une mise au point sur les acquis et les racines du flamenco. J’ai eu besoin d’aller voir comment on chante et on danse. En faisant cela, je me suis penchée sur la musique, les chants et les danses traditionnels. Et j’ai pensé que si les « cantes » étaient interprétés différemment, alors sûrement les danses seraient différentes. Et réciproquement les chants seraient influencés par ces nouvelles interprétations chorégraphiques. C’est quelque chose que jamais personne n’avait osé faire parce que depuis toujours ce sont les « cantes » qui donnent le ton…" María Pagés

Flamenco Republic est un Etat, un pays imaginaire, dans lequel les lois qui le régissent sont celles du flamenco, un pays idéal où vivent en liberté toutes les cultures. Il représente notre territoire interne des sensations et des émotions.

Sept tableaux intimes se suivent et nous rappellent les voix qui, pendant une certaine époque, ont constitué l’hymne le plus représentatif de la culture espagnole. Ainsi les voix de Rosalía de Triana et de Manuel Vallejo pour ses Siguiriyas, ou l’ombre projetée qui nous rappelle la légendaire Nina de los Peines.

Depuis le compás qui reprend les battements du cœur, certainement le rythme le plus primitif et le plus authentique de l’homme, en passant par la joie, la tristesse, la rigueur, l’élégance, l’ironie et jusqu’au comique, tout est contraste… ainsi est le flamenco.

Carmen Linares

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« Dans ce disque, j’ai eu toute la liberté du monde. Le flamenco, c’est quelque chose de très individuel, et chacun d’entre nous a sa propre expression. » Carmen Linares

Un ramito de locura, un répertoire classique dans la conception du chant, mais avec des accompagnements plus novateurs. Ainsi, pour Carmen Linares, « seules les racines du flamenco ouvrent la voie à la nouveauté ». La chanteuse andalouse célèbre la qualité des musiciens avec qui elle a travaillé très étroitement.

Gerardo Núñez et ses musiciens ont en effet une « manière différente de comprendre et de faire du flamenco ». Ils ont adapté « des choses très classiques du flamenco, mais avec un nouveau regard, celui de musiciens de flamenco et de jazz ».

Un ramito de locura est une adaptation pour le flamenco d’un poème de Jorge Luis Borges, Milonga del forastero, ainsi que d’un poème de José Angel Valente. Carmen Linares a connu ce grand passionné de flamenco aujourd’hui décédé. Elle affirme que « celui-là, où qu’il soit, doit être très content que l’on ait mis son poème en musique ».

Los Cantes :
Canto de la Resignación (Tonás)
Pocito de nieve (Soleá)
Milonga del forastero (Milonga)
Quiero tu nombre olvidar (Bulerías)
Palma y corona (Romeras)
En Lima murió (Seguiriyas y Cabal)
Agua fina por salobre (Taranta)
Canta con la voz del corazón (Tangos)
Labios de hielo (Bulerías)
In Pace (Seguiriya)

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Spectacle terminé depuis le dimanche 13 mars 2005

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