La vie est un jeu paraît-il. Chouette ! Mais où est passée la règle du jeu ? Quel est le but ? Comment savoir si l’on a gagné ? Est-ce une religion ou un chef qui nous le dira ? Ou faut-il suivre la voie du « toujours plus ? ».
La vie est un jeu paraît-il. Chouette ! Mais où est passée la règle du jeu ? Quel est le but ? Comment savoir si l’on a gagné ? Est-ce une religion ou un chef qui nous le dira ? Ou faut-il suivre la voie du « toujours plus ? ».
A moins que la réponse se trouve écrite sur une feuille d’un arbre, au milieu d’une forêt lointaine ? Privé de sens, nous courrons en tous sens, jusqu’à ce que nous tombions en panne. En panne de sens.
«Quand je suis sorti du ventre de ma mère, j'étais accompagné du mode d'emploi. C'est-à-dire que je tenais dans ma petite main un papier que je devais remettre à la sage-femme. Elle le déplia et le lu à haute voix : « Cet enfant est venu sur terre pour ... ». Un morceau de placenta avait taché le papier et la suite était illisible. Ainsi, je n'ai jamais su pourquoi j'étais venu sur terre. »
Ainsi démarre le spectacle. Le personnage va se mettre en quête du sens de sa vie et de sa place dans le monde. Allant d'échecs en désillusions, il finira par comprendre que ce après quoi il court désespérément est juste là où il se trouve. Le long parcourt initiatique se conclura par les vers de Verlaine. « Mon dieu, mon dieu, la vie est là Simple et tranquille »
Où va le monde ? Que faire ? Quel est le sens ? Comme à mon habitude, par l'alchimie de l'humour je transmute, le temps d'un spectacle, l'inquiétude en rire. Ce n'est que prestidigitation, un moment de rêve et de bien-être, mais après tout, tant qu'il y a de la vie... il y a de la vie.
Cette pièce me rappelle les grandes questions métaphysiques que je me posais enfant : le sens de la vie, la finitude, l'infini, et... ma place dans l'univers ! L'empathie avec les autres espèces vivantes aussi. Et une grande colère contre l'humain qui détruit tout.
Gauthier aborde ces sujets graves, mais sans gravité, l'air de ne pas y toucher. Le texte est léger, gracieux, charmant et profond. J'y vois une naïveté première, de l'ordre de l'étonnement, qui me ressemble.
Avec Blandine Vieillot, scénographe, nous avons imaginé un espace de jeu tout en rondeur qui représente l'univers avec ses planètes et son système solaire. L'arbre-échelle symbolise la vie, la nature et le rapport entre le ciel et la terre. Dans cette histoire, il est beaucoup question de verticalité : on joue avec les sauts, les chutes et les élévations. Le ciel et la terre, les feuilles et les racines. Les deux espaces délimités par la scénographie évoquent à la fois la vie et la mort et le réel et l'imaginaire. Le monde qu'on crée et le monde concret !
On s'amuse beaucoup, Gauthier et moi à explorer toutes les possibilités de ce terrain de jeu. Pour ce spectacle, je vise cette naïveté, proche du clown. La naïveté que j'évoque est empreinte de simplicité, grâce naturelle, de confiance et de sincérité. Caractère naturel, simple et vrai.
7 rue Véron 75018 Paris