Lorsque votre femme vous trompe, que son amant vous nargue et que vos beaux-parents vous méprisent, il y a de quoi vous sentir désemparé. Surtout si vos tentatives répétées pour faire éclater la vérité échouent lamentablement. Dès lors, vous perdez lappétit puis le sommeil. Vous êtes à laffût des moindres faits et gestes de votre entourage. En un mot, vous basculez dans la folie. Tel est le sort réservé à George Dandin, le plus surprenant des personnages de Molière.
Deux éléments mont donné envie de monter cette uvre.Tout dabord, la structure. Durant les trois actes, Dandin essaie de prouver que sa femme le trompe. Ce principe de répétition ma fait penser aux sérigraphies dAndy Warhol. De là, est parti le choix dune mise en scène résolument contemporaine dans des costumes daujourdhui. En second lieu, Dandin ne cesse de monologuer et de soliloquer. Il ressasse toujours la même chose. Cette dimension obsessionnelle de la pièce ma poussé à la monter de façon irréelle, irrationnelle, fantastique. Jinvite le public à entrer dans la tête de Dandin. Les spectateurs assistent ainsi aux visions de Dandin qui se perçoit comme la victime dune sombre et cruelle machination.
Guillaume Delaury
157, rue Pelleport 75020 Paris