Le 18 mai 1925 à Moscou, un étudiant turc de “l'Université communiste des peuples de l'Orient” porte en triomphe avec ses camarades leur professeur de marxisme-léninisme, celui qu'ils nomment l'homme d'acier, leur maître et chef : Staline. Le 13 décembre 1961 le même étudiant turc crache un poème de mépris sur les bottes, la pipe, la moustache d'un homme qu'il juge “de plâtre et de papier mâché” : Staline.
D'arrestation en contumace, de condamnation en amnistie, Nâzim Hikmet aura totalisé 56 ans de prison. “Être aux côtés des misérables, des paysans d'Anatolie, c'était simple, disait Nâzim. Être communiste, ce ne l'était pas tellement.”
C'est un parcours d'engagement et de combats qui caractérise sa poésie. Pétrie de souffrances et d'oppressions, elle transcende toujours la douleur et l'apitoiement pour traquer l'humain et la vie dans ses moindres recoins. Elle célèbre une envie de justice et de fraternité comme rarement un poète l'a fait.
A partir d'un montage de poèmes extraits du recueil Il neige dans la nuit.
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