résumé
intentions de mise en scène
Un juif raciste a la joie d'être provoqué en duel par son fils antisémite et prince goy de renom. Sur fond d'affaire Dreyfus, de séparation de l'Eglise et de l'Etat, un jeu de massacre pour les intégristes de tout bord.
Le jeune prince Thibault de Clar, doublé dun talent apprécié de tribun antisémite, a convoqué ses amis aristocrates à onze heures du soir au club de la rue Royale. Il leur apprend quil va provoquer devant eux un autre membre du cercle, le vieux juif Gutlieb, dont un journal vient dannoncer quil aurait grandement financé la propagande laïque. En dépit des efforts de son oncle pour len dissuader, il jette à terre le chapeau de Gutlieb à sa sortie.
Le lendemain, à lhôtel dAgnès, duchesse de Croucy, mère de Thibault. Elle supplie en vain Gutlieb de renoncer au duel avec son fils qui signore. En sortant, il le croise, éberlué de le voir ici. Thibault, lui, accepte, dans un premier temps, dépargner Gutlieb dans laffrontement à venir. Embarrassé par lempressement de sa mère, il se met pourtant à la harceler de questions jusquà ce, quépuisée, elle avoue à demi-mot.
Le soir, chez Thibault, il reçoit le confesseur de sa mère à qui il souvre de son projet de suicide. Le prêtre lui conseille avec succès le cloître. Mais il cède la place à Gutlieb qui déstabilise à nouveau son fils. Il assume lantisémitisme filial comme un attribut juif et souhaite que Thibault ne renonce pas au duel, symbole de son intégration dans la société française. Le prince demande un peu de répit et en profite pour se suicider. Prêtre et père se renvoient la responsabilité tandis que la mère seffondre en priant :« Au nom du Père, du Fils ».
Cette pièce en trois actes a été écrite en 1908.
Toucher le grotesque des situations sans perdre l'humanité de ce qui agite les protagonistes. Confier tous les rôles masculins à des femmes, excepté le prêtre, pour savourer le spectacle de l'erreur que nous offre Bernstein. Ce qui tue Thibault, ce qui limite Agnès, Gutlieb, et le prêtre, c'est un certain souci de vérité, de purification, alors que la confusion demeure. La vie c'est aussi savoir regarder l'illusion en face.
3, cité Souzy 75011 Paris