Ils se nomment seulement Homme et Pute. L’homme, sans âge, est légèrement alcoolique, habite l’appartement de sa mère morte, ne travaille pas, traîne dans les bars et les boîtes de nuit et achète probablement des services sexuels à des prostituées. La femme, sans âge, est shootée au crack, habite sa chambre et vend du sexe à tous les hommes. Tous deux sont écrasés de souffrance et de solitude. Ils vont se rencontrer dans une relation étrange et tenter de fusionner leurs solitudes.
Écrite en 1996, la pièce de Jim Cartwright nous propose de partager un moment le désespoir, la déchéance, la perte de toute dignité et les cris désespérés de ces deux personnages pourtant attachants. Ils sont en quête d’un peu d’humanité et se meurent de solitude et d’absence de toute forme de tendresse et d’amour. Dans une brutalité et une crudité des mots et des situations que la mise en scène ne cherchera jamais à adoucir, le spectacle nous plonge avec sauvagerie dans une impitoyable mise à nu des corps et des âmes.
Par la Compagnie Les Voyageurs Immobiles. Texte français de Jean-Marc Lanteri, publié aux éditions Les Solitaires Intempestifs.
2, passage du Bureau 75011 Paris