Kamel Abdessadok, comédien issu de l'illustre compagnie Les 26000 couverts, s’empare des archétypes du spectacle populaire pour tenter de développer sa propre mythologie.
"Il y a l’image que nous pensons renvoyer de nous-même et l’image que les autres perçoivent. Entre les deux, il y a ce vide, ce plein, les arrangements avec le réel."
Qui est Kamel Abdessadok ? Homme français d’origine algérienne, entre deux âges… De multiples identités et autant de personnages, Kamel parle, plaide, danse, chante, accompagné des objets de sa vie auxquels il rend hommage. Il baisse le masque et se met à nu. Avec lui, le 4e mur est un voile léger qui se soulève volontiers pour des apartés complices. Si on considère le seul en scène comme le spectacle de l’intime, celui dans lequel l’artiste « se livre », Kamel Abdessadok se joue du flou. Toujours entre deux vérités, le récit et la fiction, l’image et la réalité, il pointe avec dérision nos incohérences qui sont également les siennes. On y retrouve l’humour et l’amour de l’absurde du collectif Les 26 000 couverts, dans lequel on a découvert Kamel Abdessadok.
Avec la complicité d’Anne-Élodie Sorlin, une ancienne des Chiens de Navarre à qui il a demandé de le mettre en scène, il s’offre à nous, drôle et ultrasensible.
« Je veux jouer avec les petits mensonges qui deviennent des vérités. Danser, rire, pleurer, me taire....Parfois pour de vrai et parfois pour de faux. C’est en m’emparant des archétypes du spectacle « populaire » - stand up, ventriloquie, cinéma, danse, chanson, théâtre - et ceci sans les détourner, que je vais développer ma propre mythologie. J’ai envie de vous raconter des histoires, je voudrais qu’elles vous touchent, je voudrais que ce soit vrai. Je ne sais plus si c’est mon histoire que je vous raconte. Mais je vous assure que je suis sincère. »
Kamel Abdessadok
« C’est aussi l’histoire d’une rencontre, en filigrane. Kamel a demandé à quelqu’un qui ne le connaissait pas de l’aider à parler de lui. C’est l’histoire de quelqu’un qui, en se dévoilant de plus en plus à moi, se dévoile de plus en plus à nous. Je crois que c’est en cherchant à se rapprocher au plus près de son être intime que l’on peut parfois toucher à l’universel. »
Anne-Elodie Sorlin
106, rue Brancion 75015 Paris