Un pur esprit, Albert Camus ? Glissant la danse dans les pages de L’Étranger, Jean-Claude Gallotta célèbre le romancier tout autant que le fils de la mer, de la lumière et du soleil.
« Tu danses ? » lui demande la chanteuse Juliette Gréco un soir de 1945 dans une boîte de Saint-Germain-des-Prés. Oui, il danse. Comme il dansera avec une étudiante suédoise lors du bal de clôture de la remise du prix Nobel en 1957. Albert Camus, conscience de tout un peuple au sortir de la guerre, chef de file de sa génération, en déconcerta ainsi plus d’un : il n’était pas ce pur esprit, qu’on aurait peut-être voulu qu’il soit, il était fils de la mer, de la lumière et du soleil, pour qui la sensualité constituait une source de bonheur, un antidote contre l’absurde.
La scène de Jean-Claude Gallotta et la page de Camus sont deux plages qui vibrent sous une même lumière, la chorégraphie et le roman peuvent alors avancer ensemble au rythme de l’affrontement entre instinct vital et instinct de mort.
Claude-Henri Buffard
Par la Compagnie jean-Claude Gallotta.
« Béatrice Warrand, Ximena Figueroa et Thierry Verger ne déçoivent pas, toujours aussi percutants dans ce langage vif-argent qu'ils connaissent par coeur. » Emmanuelle Bouchez, Télérama, 6 février 2016
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