A Chartres, le préfet entre dans l’histoire car, au terme d’une journée de tortures, il tente de se suicider plutôt que d’attester un compte-rendu où les Allemands accusent des tirailleurs sénégalais d’atrocités sur des civils. Jean Moulin a 40 ans, et comprend très vite que la libération du pays ne pourra venir que du Général de Gaulle et des Français de Londres.
En quatre actes,
1940, Invasion,
1941, Résistance,
1942, Organisation,
1943, Passion,
se déploie le courage de ce héros christique, depuis son patient travail d’unificateur jusqu’à son agonie aux mains de Klaus Barbie, chef de la Gestapo de Lyon. Comment un homme de gauche - Moulin - s’est allié à un homme de droite - De Gaulle - pour sauver l’honneur de la France. De quel tissu (familial, affectif, social, politique) est tramée l’étoffe d’un héros ?
« L’auteur, Jean-Marie Besset, ne laisse rien dans l’ombre, comme un portrait holistique, d’un homme, d’une Histoire faite par des humains. » Ouest France
« On est instantanément transporté dans cette France de 1940, cette France de la Résistance, aux côtés d’acteurs talentueux qui donnent vie à un texte poignant et de grande qualité. » La Dépêche
« Certaines scènes, celles entre de Gaulle et Moulin, mais celles aussi entre le frère et sa grande sœur protectrice, entre cette femme dévouée et l’amie fidèle Antoinette Sachs sont d’une finesse profonde et bouleversent tout en nous. » Le Figaro
« Le metteur en scène Régis de Martrin-Donos orchestre habilement, avec peu de moyens, un ballet dramatique rythmé, dans un décor allégorique - un jeu d'armoires d'où jaillissent les combattants clandestins, à moins qu'elles ne servent de bureau (à de Gaulle ou aux nazis.) » Philippe Chevilley, les Echos.
Ici, la fable se déroule de façon chronologique, sur trois années. L’objectif de la mise en scène est de rendre cette « pièce historique » à la fois épique et symbolique, en laissant de côté une vision documentaire ou feuilletonesque de l’histoire. Avec mes collaborateurs artistiques, aussi bien à la scénographie, qu’à la lumière et aux costumes, nous souhaitons créer un langage scénique qui puisse dévoiler le tragique d’une époque, mais aussi faire entendre l’œuvre complexe et ample d’un auteur d’aujourd’hui.
Les perspectives de l’histoire ne doivent pas nous enfermer dans un consensus prudent qui contraint l’imaginaire du spectateur. Au contraire, il faut s’émanciper des conventions pour propulser le destin de Jean Moulin dans les ciels infinis du théâtre. Il faut être irrévérencieux, insolent, irrespectueux. Dès lors, le travail des acteurs et du metteur en scène, n’est pas de proposer une analyse historique de ces évènements, mais de transcender l’histoire dans une grande fresque théâtrale, où l’émotion, la lumière, la beauté et la parole l’emportent sur tout le reste. L’enjeu n’est pas tant de savoir si les choses relatées sont exactes - pour cela il faut lire les biographies, les essais, les témoignages sur le sujet, ils sont nombreux et là aussi les conclusions diffèrent - Non, l’enjeu est de faire de Jean Moulin, un personnage dramatique (j’entends de théâtre), mythologique et allégorique. Comme l’ont été avant lui Antigone (Sophocle), Jules César (Shakespeare), Le Cid (Corneille), Danton (Büchner). Il convient alors de s’affranchir de l’histoire pour mieux la transmettre, mieux la comprendre, mieux la mettre en perspective.
La pièce est composée de quatre tableaux, subdivisés en vingt-deux scènes qui retracent le parcours de Jean Moulin, de sa sœur Laure et de son amie Antoinette Sachs à travers les différentes villes d’Europe qu’ils ont traversées. C’est pourquoi, nous avons choisi une scénographie qui suggère un espace unique et commun à tous les personnages, mais qui puisse également, scène par scène, signifier tous les lieux proposés par l’auteur (Paris, Londres, Lyon, Marseille, etc).
Alain Lagarde, qui signe la scénographie, a proposé de ce fait un dispositif composé uniquement d’armoires (jouant sur le sens étymologique « armoire - mémoire »). Ces dernières coulissent sur rails et peuvent se décliner en plusieurs lieux, genres, formes… Ainsi, les espaces évoluent en fonction de l’avancée de l’action et parfois même à contre courant de toute logique narrative. En effet, nous voulions nous éloigner du réalisme pour travailler davantage sur les sensations, les images, les impressions. Les armoires permettent de raconter le monde parallèle et secret de la clandestinité. De plus, les portes des armoires nous entrainent dans un ballet incessant d’évasion, de poursuite et de piège, qui illustre l’angoisse omniprésente face à la dénonciation, l’arrestation et la déportation. De ce fait, le dispositif déploie parallèlement à l’action une vision kafkaïenne et tourmentée de la vie cachée du chef de la Résistance (inspirée par le travail d’Orson Welles dans Le Procès de Kafka).
La pièce et les personnages portent une grande part de rêve en eux. L’histoire que nous racontons paraît par moment sortie d’un récit homérique, d’une fable remplie d’épreuves et d’espérances, mais aussi d’un cauchemar injuste, d’une longue descente aux enfers. Et puisque le théâtre que propose l’auteur repose essentiellement sur la parole, se pose alors la question de la place des acteurs face à l’histoire. Comment incarne-t-on un personnage historique ? Faut-il d’ailleurs jouer ou montrer ? Comment raconter l’horreur, la haine, l’antisémitisme ? Comment en faire du théâtre ?
La pièce, qui regroupe une quinzaine de personnage, est jouée par neuf acteurs. Certains d’entre eux jouent jusqu’à trois personnages. Cela participe entièrement au traitement théâtral de l’œuvre. Ce principe dramaturgique nous permet de nouveau de quitter le réalisme historique, pour nous diriger vers un théâtre plus formel, de convention. Alors, lorsqu’un même acteur prête ses traits à un soldat allemand, puis à un résistant français, cela accentue incontestablement la tension dramatique d’une scène, et cela nous rappelle à quel point les suspicions, les doutes et les craintes faisaient partie du quotidien des Résistants.
Enfin, ce qui rassemble ces figures historiques c’est la terre, la nature. C’est pourquoi nous souhaitons la symboliser avec l’utilisation au sol d’une tourbe. En effet, ce qui relie les destins de ces différents protagonistes (qu’ils soient français ou allemands) c’est la lutte pour un territoire, la lutte pour la liberté, la lutte pour la France toute entière. En cela la terre me parait être un élément incontournable, créant le lien primitif et organique de ces hommes et de ces femmes, fascistes ou républicains, qui foulent chaque jour le même sol dans deux buts diamétralement opposés.
La lumière est un personnage à part entière, accompagnant par des jeux d’ombres la part de secret, de clandestinité et de fuite des différentes figures historiques. Nos héros sont traqués, sur le qui-vive, toujours aux aguets. Ils vivent dans la crainte constante de la trahison, de la dénonciation et de l’imprudence. L’ombre est à la fois leur meilleur atout pour se cacher, et leur pire ennemi dans les moments de solitude. La lumière, quant à elle, est leur quête absolue pour résister face au fascisme, au fanatisme, à l’obscurantisme.
Régis de Martrin-Donos
de Gaulle : Vous connaissez ce portrait en pied de Louis XIV par Hyacinthe Rigaud ?
Moulin : Celui de Versailles ?
de Gaulle : Celui-là même. Louis le Grand l’a tellement aimé qu’il l’a gardé à Versailles, en effet. Alors qu’à l’origine, il l’avait fait peindre pour l’offrir à son petit-fils qui était roi d’Espagne. Passons. Vous avez vu que sur ce portrait, le Roi a une épée au côté gauche.
Moulin : Une grande épée.
de Gaulle : C’est l’épée de Charlemagne. Huit cent ans séparent Louis XIV de Charlemagne. La France c’est ce fil-là monsieur, le fil ininterrompu de l’épée de Charlemagne qu’arbore Louis XIV, c’est ce fil qui relie chaque fils et chaque fille de France à l’origine du pays de France, aux ancêtres qui cultivaient sa glèbe, ce fil dont une extrémité se perd dans le début des temps, et dont l’autre bout se retrouve dans le cœur de chaque petit enfant de France qui vient au monde. Ce fil qui nous anime et nous nourrit, qui nous donne notre électricité, et qui nous relie au lointain de notre histoire. La République n’est qu’un poteau de plus pour soutenir ce fil lancé dans la campagne.
Moulin : Beaucoup d’hommes d’aujourd’hui ont du mal à regarder si loin en arrière.
de Gaulle : C’est pour cela peut-être qu’ils ont perdu la guerre. C’est Pétain qui dit cela : l’esprit de jouissance l’a emporté sur l’esprit de sacrifice…
Moulin : Je ne vous parle pas de jouissance ou de sacrifice. Je parle du fil immémorial qui nous relie… et que peut-être votre Révolution a rompu…
de Gaulle : Avant de le renouer peut-être…
Très bien joué. Se rappeler qu'il s'agit d'une fiction et qu'il y a donc une certaine liberté avec la réalité historique
Très belle pièce autant du point de vue historique qu'émotionnel. Excellents acteurs. Vraiment à ne pas manquer !
Une très belle troupe de comédiens, beaucoup de cœur et de talent. Un très beau texte et une mise en scène décors, sons et lumières qui souligne et accompagne de belle façon la pièce. Merci à tous pour ce beau moment et très bonne continuation; Leila Hamdaoui
Une très belle pièce magistralement interprétée par une troupe de talent. Je suis enchanté.
Pour 12 Notes
Très bien joué. Se rappeler qu'il s'agit d'une fiction et qu'il y a donc une certaine liberté avec la réalité historique
Très belle pièce autant du point de vue historique qu'émotionnel. Excellents acteurs. Vraiment à ne pas manquer !
Une très belle troupe de comédiens, beaucoup de cœur et de talent. Un très beau texte et une mise en scène décors, sons et lumières qui souligne et accompagne de belle façon la pièce. Merci à tous pour ce beau moment et très bonne continuation; Leila Hamdaoui
Une très belle pièce magistralement interprétée par une troupe de talent. Je suis enchanté.
Belle réalisation théâtrale qui a consisté à mettre en scène l'histoire d'une période très difficile en faisant ressortir les aspects humains qui ne sont pas du tout humains dans certaines scènes avec les allemands, les convictions, etc. Elle apporte un éclairage sur le création presque miraculeuse du conseil national de la résistance qui a trouvé sa force dans le fait que, sous l'impulsion de jean Moulin, il a été possible de regrouper presque tout l'éventail politique (de la gauche : les communistes jusqu'à la droite catholique, à l'exception des inféodés à Pétain) pour mettre sur pied les bases d'une nouvelle société humaine, sociale et démocratique avec toutes les avancées sociales qui existent encore aujourd'hui et que malheureusement la dérive libérale progressive des derniers gouvernements qui se suivent s'escrime à détricoter petit à petit.
Pièce trop longue Je n ai rien appris de plus que ce que je sais sur l histoire de jean moulin Mise en scène intéressante Comédiens bons
Création très réussie de Jean Marie Besset servie par une troupe de grande qualité
Le sujet est vaste, mais la durée de la pièce est beaucoup trop longue. Je n'ai absolument aps accroché au jeu des comédiens. Très déçue
excellent
Une excellente pièce,2h15 que l'on ne voit pas passer ..des acteurs très justes ,et une belle occasion de se replonger dans cette époque
Excellente pièce, A voir si vous voulez passer une bonne soirée enrichissante .De Gaulle est parfait
Juste FORMIDABLE !!! Vu en famille avec enfants 9,15 et 16 ans . Piece, mise en scene, casting et interpretation remarquable !!!
41, boulevard du temple 75003 Paris