En trente et un ans de vie seulement, Schubert aura eu le temps de créer plus de mille oeuvres, dont six cents lieder, composées sur des textes des plus grands poètes de la langue allemande (Goethe, Schiller, Rückert, Heine), portant à sa perfection un genre musical que personne avant lui n’avait approfondi.
Remarquée par Leonard Bernstein, Julia Migenes devient soliste dans le cadre de ses concerts et entame alors une carrière à Broadway. On parle d’elle jusqu’en Europe. Elle incarne Carmen dans le film de Francesco Rossi et son interprétation lui vaut une notoriété mondiale. Dès lors, elle se produit sur les plus grandes scènes du monde aux côtés d’artistes illustres tels Placido Domingo ou Barbara Hendricks.
Après Angels in America au Châtelet et Alter Ego en tournée mondiale, Julia Migenes et Philippe Calvario, accompagnés d’Edouard Ferlet au piano, plongent avec délices dans l’univers de Schubert et nous font découvrir à travers sa correspondance et ses sublimes lieder, la vie d’un homme pudique habité par le doute… La complexité et le destin d’un immense compositeur.
Il nous a laissé environ 600 lieder, qui sont presque autant de chefs d’œuvres, portant à sa perfection un genre musical que personne avant lui n’avait exploité !
Ce recours à la poésie – il a fait appel à une centaine de poètes – était à la fois une délivrance et un refuge pour ce compositeur pudique, habité par de douloureuses remises en question. Aucun mot à mot avec les poèmes : c’est une sorte de sentiment poétique général qui régissait son inspiration musicale, sans compromission intellectuelle.
En 2007, le monde de la musique et radio classique élisent, après un sondage, le trio numéro 2 pour piano et violoncelle de Schubert comme l’œuvre musicale classique préférée des Français.
De quoi est fait le mystère de la musique de Schubert ?
Et puis pourquoi a-t-il fallu attendre notre époque pour qu’elle devienne en phase avec l’auditeur ? A travers sa correspondance et ses sublimes lieder nous découvrons une partie du « mystère Schubert » : ses ambitions frustrées, ses désirs envolés qui ont facilement trouvés leur place chez un être naturellement porté vers une approche pessimiste de la vie. À travers son œuvre et ses écrits, c’est toute la complexité d’un artiste, d’un génie que nous allons tenter de toucher du doigt dans ce spectacle.
En 1823, Schubert se sait condamné par la syphilis ; il peut alors écrire jusqu’à 140 lieder, deux symphonies et quatre singspiele en une année. Et pourtant il n’arrive jamais à atteindre le bonheur ; Il est constamment insatisfait ; n’arrivant jamais à égaler, selon lui, le génie de Beethoven. Les critiques musicales à son égard sont presque toujours très féroces et pourtant sa foi en la musique ne s’éteint jamais. Il écrit : « une douleur trop vive me ronge sans pitié, voilà ce qu’il reste de ma force. À toi seul, o art sacré t’est donné encore d’apaiser un peu cette douleur lancinante ».
Sur scène, Julia Migenes et Philippe Calvario se retrouvent une nouvelle fois (après Angels in America au châtelet et Alter Ego en tournée), cette fois ci, ils partagent le plateau en compagnie d’Edouard Ferlet, pianiste, qui accompagnera leurs rêveries autour de cet artiste majeur.
À travers l’œuvre musicale et la correspondance de Schubert, c’est le destin de tout l’artiste qui s’écrit.
Et à travers cet artiste génial et maudit à la fois, c’est le destin de tout homme qu’on va sans doute entrevoir dans ce spectacle.
Château de Versailles, Place d'Armes 78000 Versailles
Entrée par la Grille d’Honneur. L'accès aux salles se fait par la Cour d'Honneur Porte B.
Voiture : Par l’autoroute A13 et A86, sortie Versailles Château.