Acteur montant de la vie artistique montréalaise, le chorégraphe Manuel Roque a emprunté les pistes du théâtre et du cirque avant de rejoindre les compagnies de Marie Chouinard, Paul-André Fortier, Sylvain Emard... et d'écrire ses propres pièces depuis 2002.
Data, son dernier solo, est le fruit d’une recherche en studio dont le point de départ a été l’envie de faire ressortir un langage chorégraphique intime, personnel, débarrassé des influences extérieures. Le travail a duré trois ans, il s’est nourri de séjours en solitaire dans le désert américain, pour mieux saisir le rapport de l’homme avec un environnement infini.
Le résultat est une pièce dense, maîtrisée, toute en tension. Le corps se tord, saille, chaque mouvement est comme déplié à l’extrême. Grâce à une danse fluide, déliée, Manuel Roque explore toutes les nuances émotionnelles de la musique, le Requiem de Fauré.
« Pour communiquer la souffrance, le martyre, la persécution, l’arrachement à la vie dans ce qu’il peut avoir de plus atroce, mais aussi par moments pour traduire une certaine béatitude, une communion, un rapport au sacré, Roque ne ménage aucun effort. En tordant son visage, en faisant saillir ses os et apparaître ses muscles, il s’assure de mettre son corps entier au service de la gestuelle et du propos. Voilà qui n’est pas si courant. À ce solo fascinant, on souhaite une longue existence. » Christian St Pierre, Le Devoir – 5 septembre 2014
Data est né du désir de danseur de faire la part des choses physiquement entre le matériel des chorégraphes pour lesquels je danse et celui qui se definit peu à peu sur un mode plus personnel. Du désir de questionner, calibrer et cristalliser mes impulsions kinesthésiques et d’affiner une écriture chorégraphique. J’ai plongé en studio en aveugle pendant 3 ans, et le projet Data à tranquillement émergé. Pour fouiller les thématiques, je suis allé me perdre dans les déserts américains, contempler les étendues infinies, observer le rapport de l’individu dans cet environnement.
Une phrase de Baudrillard me reste de ce voyage : « le désert est une extension naturelle du silence intérieur du corps ». (Baudrillard, L’Amérique)
J’ai travaillé autour de ce solo à la manière d’un artiste visuel qui façonne une matière, de façon quotidienne, en studio. D’en observer le sens émerger, d’y intégrer des référents aux angles multiples, la pièce s’est batie par couches successives et trouve son fond dans une forme multi-évocatrice. Son potentiel émotif est certes l’un de ses principaux atouts ; cependant de nombreux référents universels intégrés à la pièce et en offre une possibilité de réception sur un plan plus intellectuel.
Je souhaite surtout qu’elle soit une expérience à part entière, où la danse s’impose comme un mode de communication singulier, intime, intègre.
La Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).