En polonais surtitré.
« La crise et son cortège d’inquiétudes face à la montée des populismes de tout poil suscitent des parallèles avec l’une des périodes les plus sombres de notre histoire, les années 1930. Même si nous n’en sommes pas encore là, des signes un peu partout en Europe montrent que la tentation du repli sur soi et de l’intolérance sont de plus en plus à l’ordre du jour. Depuis peu à la tête de son propre théâtre, le Nowy Teatr à Varsovie, Krzysztof Warlikowski témoigne dans cette nouvelle création d’une angoisse légitime liée à la radicalisation du nationalisme.
Télescopant les époques et les lieux, il imagine le théâtre comme un espace à part, un lieu où se réfugier contre la brutalité du monde extérieur. Son modèle, c’est le cabaret, mais pas n’importe lequel. Il s’inspire en effet aussi du texte I Am a Camera de John Van Druten et de Shortbus, le film de John Cameron Mitchell.
Ce faisant, il invente un cabaret composite, lieu de rencontre où l’on fait tomber les tabous, où chacun est libre de s’exprimer et de suivre ses inclinations, mais aussi lieu d’échanges et de réflexion. Une utopie en quelque sorte, mais ancrée dans une réalité qu’elle interroge. Une île accueillante, ouverte, sensible, mais aussi fragile dont Krzysztof Warlikowski se demande si elle saura résister à la vague qui monte. »
Hugues Le Tanneur
« Sa mise en scène, sexy et morbide à la fois, enchaîne les provocations sexuelles, sensuelles, amoureuses. Ode tapageuse au plaisir, avec son lot de masturbations et pénétrations en tout genre : les comédiens n’y vont pas de main morte pour redonner soif de vivre dans des sociétés étouffantes et corrompues. Reste qu’on découvre pour la première fois un Warszawski capable d’humour, dans cette comédie musicale rebelle. » Fabienne Pascaud, Télérama, le 3 août 2013
« Déchéance intérieure et extérieure s'enchevêtrent et se superposent comme le font la multitude des textes dont est fait Contes africains d'après Shakespeare. [...] Warlikowski veut montrer et montrer encore, il veut reprendre jusqu' à ce que l'essentiel et la nudité et les tabous (ce dont il est difficile de parler) mêmes se dégagent du spectacle. Cela a besoin de temps. Et chaque petit détail y concourt. [...] À la fin on en ressort essoufflé, hébété, engourdi, la vision trouble, les oreilles bourdonnantes, mais à aucun moment on n'a trouvé ça long. Au contraire, c'est grandiose ! » Tageblatt
« C'est d'autant plus dommage que le spectacle possède d'indéniables qualités. La scénographie de Malgorzata Szczesniak est, comme toujours, somptueusement simple (...). Ce sont les acteurs, remarquables, comme toujours chez Warlikowski. Deux de ses plus fidèles compagnons de route, surtout : Andrzej Chyra, comédien d'une puissance rare, dans le rôle de Chris, et Jacek Poniedzialek, à qui l'on doit les moments de vraie émotion du spectacle, dans le rôle du transsexuel Justin Vivian Bond, d'une classe absolue – celle qui manque trop à ce Kabaret au trash vraiment trop toc. » Fabienne Darge, Le Monde, 21 juillet 2013
« Le brillantissime et hypersensible metteur en scène polonais rassemble dans ce spectacle grinçant, féroce, superbe, toutes les questions qui le taraudent. » Armelle Heliot, Figaroscope, le 4 février 2014
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