Kean

Paris 18e
du 2 novembre au 31 décembre 2005
2H30

Kean

CLASSIQUE Terminé

Kean est un comédien pris entre son désir de liberté et celui de plaire à son public et à la cour. Ce texte dénonce la reconnaissance du statut de comédien au XIXème siècle, le fossé creusé entre la cour et les saltimbanques, les folies qu’un homme peut faire par amour.

« On joue pour mentir, pour se mentir […]. On joue pour ne pas se connaître et parce qu’on se connaît trop […]. On joue parce qu’on deviendrait fou si on ne jouait pas. Jouer ! Est-ce que je sais, moi, quand je joue ? »

Une épopée théâtrale
Entre panache, passion et folie
Le feu de Kean

  • Une épopée théâtrale

« Kean est une pièce de théâtre écrite par Alexandre Dumas, adaptée par Jean-Paul Sartre. Une pièce de théâtre ? Non, une véritable épopée théâtrale, un texte riche en mots, en expressions, en action… une œuvre qui se lit, se parle mais surtout se joue.

Kean a débuté il y a neuf mois au cœur de la Compagnie Actes en Scène. Un enfant attendu par toute une troupe, un enfant chéri avant même qu’il naisse, un enfant qui s’appellerait Kean et déjà promis à un avenir certain : celui de la scène. Kean, c’est aujourd’hui un accouchement avec ses contractions et surtout ses bonheurs. Autour d’une équipe de comédiens et techniciens soudée, ce grand enfant de Dumas et Sartre n’attend qu’une chose : vous faire rêver !

Beaucoup d’aspects de la pièce rappellent l’ouvrage d’Edmond Rostand : Cyrano de Bergerac. Deux héros passionnés, fous, généreux, héroïques et romanesques qui laissent partout derrière eux une traîne flamboyante. Ils ont marqué leur époque et ont inspiré des auteurs par le goût de liberté qui les animait à chaque seconde. Quand Cyrano va au devant de cent hommes pour les combattre, Kean va au devant de 600 personnes pour se faire huer ou applaudir… Ces hommes aimaient la vie plus que la vie elle-même.

Mais Kean ne serait rien sans l’amour d’Anna Damby, l’admiration d’Elena (comtesse de Koefeld), l’envie du Prince de Galles, la diplomatie ou la jalousie du Comte de Koefeld, la curiosité et l’indiscrétion d’Amy (comtesse de Gosswill), la loyauté et la fidélité de Salomon puis la présence de Peter Patt et son Coq Noir. Kean, c’est aussi une histoire de rencontres, d’amour et d’amitiés sincères, de désillusions et de révélations, bref une pièce de théâtre qui vit en permanence ! »

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Le but de ma démarche et de ma mise en scène est de respecter tout l’esprit du XIXème siècle londonien, recréer un véritable univers au cœur même d’un théâtre. Le texte, dynamique et rempli de rebondissements, se doit d’être marié à une mise en scène « haute en couleurs ». […]

Afin de respecter tout l’héroïsme de la pièce et surtout le panache qui en sort à chaque scène, la mise en scène restera plantée au XIXème siècle avec des décors et accessoires qui donneront le ton à la période de la pièce. Nous respecterons également les costumes de l’époque.

La lumière sera mise en valeur par des jeux d’éclairages qui apparaissent à différents endroits de l’espace scénique (frontal, latéral…) afin que chaque grand déplacement, chaque décor ou tout simplement l’ambiance de la pièce soient respectés.

Le but de ma mise en scène n’est pas de retranscrire Kean à une autre époque que le XIXe siècle, mais de donner au public le moyen de revisiter au mieux cette épopée théâtrale par une interprétation jeune, dynamique et nouvelle sans en dénaturer d’une miette l’histoire. […]

Grande admiratrice des deux personnages mythiques : Cyrano de Bergerac et Kean, je base mon travail de mise en scène sur le côté intrépide et casse-cou, libre et fou, dynamique et passionné. Le théâtre a l’avantage de rendre de grands personnages, comme Kean, immortels et surtout de leur donner une nouvelle jeunesse. Ce sera chose faite au sein de cette nouvelle mise en scène.

Kean n’est pas qu’une pièce, c’est un voyage, un « film vivant » ! »

Laurianne Martini

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  • Le feu de Kean

Rabelaisien devant l’éternel, Kean n’avait de foi qu’en lui-même, a réinventé un style, son style, celui que tous les comédiens allaient jusqu’à jamais lui décalquer. Personnage premier de la Bible du théâtre, il réunit à lui seul toute l’histoire, c’est avec Kean que tout commence…

Un volcan est né au bord de la Tamise, chaviré entre misère et solitude, l’enfant ne reçoit de son père Aaron que l’image d’un homme pauvre vouant en vain sa vie au travail, de son oncle Moses, le célèbre silence d’un mime. Seule sa mère, la fille du poète Saville Carey, sait parfois lui offrir un soupçon d’imaginaire, le songe d’une vie heureuse. Mais Kean brûle d’un tout autre feu, et se refuse à ce destin « modeste ». Alors, il ment, s’invente, se ré-invente une vie au fil de ses complexes, tantôt fils imaginaire du grand rabbin de Londres, tantôt prétendu bâtard du Duc de Norfolk. Déjà l’on pressent alors les aspirations de l’enfant au seul monde qui se refuse à lui : la noblesse. Dès qu'il put marcher, il foula les planches du plus grand théâtre de Londres, le Drury Lane, et à 5 ans, il figurait déjà à côté de John Kemble, la référence théâtrale de l’époque.

A 27 ans, il débute enfin en tête d’affiche à Drury Lane : ce fut la révélation d'un art nouveau. Sa réussite est complète et chacune de ses apparitions charismatiques captive le tout Londres. Après une telle misère insoutenable, tant de succès grise le grand artiste, qui dépense sans compter avec autant de générosité que de mauvais goût clinquant : banquets de cents personnes, écuries, meubles incrustés d'or, bateaux… Mais ses vrais plaisirs sont ceux de la bonne chaire, qu’il assouvit à la taverne, et plus précisément dans l'une des plus infâmes tavernes de Londres, le Coal-Hole (Trou au Charbon), où il faut souvent venir arracher Richard III ou Roméo à la compagnie des truands locaux pour le traîner tout chancelant sur scène. Plus d'une fois, Kean apparut d’ailleurs dans un tel état d'ivresse qu’on vint le ramener dans la coulisse.

Au début de sa carrière, le public lui passe tout, jusqu’à ses pires écarts de conduite, au nom de son génie. Le bruit de ses triomphes se répand à perte de vue, à tel point que même les rues de Paris finissent par en faire l’écho. En 1828, il éblouit la Ville lumière sous les traits de Richard III au Théâtre Favart. Pendant que la salle pleine attendait le lever du rideau, on fut obligé d'aller le chercher au Café Anglais où, ivre mort, il tentait tant bien que mal de casser une bouteille sur la tête du garçon de salle qui l’avait rappelé à ses obligations. Il parut enfin, mais dans un état si pitoyable, qu'il s'en fallut de peu qu'on ne le sifflât ; puis retrouvant toutes ses facultés, il joua son rôle avec une telle perfection que cette représentation fut considérée comme une référence théâtrale. Ce fût malheureusement l’un de ses derniers éclairs. En effet, 4 ans plus tard, usé par la débauche la plus extravagante, il meurt dans l’indifférence la plus navrante qui soit, à l'âge où son talent aurait dû exploser. La lave de son génie a brûlé ses ailes, la flamme de sa passion a tout dévasté sur son passage.

Véritable tourbillon de vers shakespeariens, Kean a su faire gronder une à une les planches des théâtres des deux mondes, si bien qu’il a fini par les faire fondre, par les transpercer jusqu’à sombrer dans les abîmes du talent, rongé par l’alcool et la folie, couple malveillant marqué à vie dans sa chair, comme chevillé au corps, véritable marque de naissance théâtrale. En effet, Kean a fini comme il avait commencé : perdu, coulé, brûlé, fini, ruiné, oublié, laissé pour compte. Il n’était plus alors le temps du faste, des soupers de rois qu’il offrait à tous les mendiants et les courtisanes qu’il croisait dans la rue au sortir de ses représentations. La peur de ne plus être aimé, qui pesait sur sa conscience ; le voile qui ternissait à ses yeux l’estime qu’il méritait ; les années et le vin, qui, au fil des années, creusèrent la tombe de son visage, en estompant son pouvoir sur les femmes ; les dettes, qui le prenaient à la gorge en rappelant à son souvenir les cauchemars de son enfance… tous ont fini par avoir raison de lui.

Mais pourquoi Diable a-t-il entrepris le chemin initiatique de la décadence, alors qu’il savait que cette route le mènerait à sa perte ? Kean avait en effet tout d’un Roi : c’était un Roi sur scène, un Roi dans le lit des dames de la Cour, un Roi dans le cœur des Anglais… Oui, mais dès qu’il se retrouvait en compagnie des Princes et des notables du Royaume, Kean n’était plus qu’un sujet comme un autre, un pitre, un amuseur public que l’on ne conviait venir faire le bouffon, en guise de digestif, au sortir des banquets. Mais l’orgueil écorché de Kean ne pouvait s’y résoudre, se contenter de cette condition, et c’est précisément ce qui le perdra.

La vie de Kean a donc brûlé comme un feu de paille, oui mais quel feu ! Sa foudre : c’est son génie, c’est son âme qu’il éternue de facilité, qu’il gifle de dédain, qu’il crache de mépris ou qu’il hurle de rage, toujours dans l’injustice, mais sans jamais frôler l’injustesse. Sa foudre est meurtrière : chaque mot qu’il fredonne, hurle ou bégaie réduit en cendres le moindre insolent qui lui cherche querelle. Sa foudre est frénétique : toutes ses colères, tous ses couplets sont des coups de maître, des coups du sort, des coups de feu… Sa foudre elle-même transcende la foudre universelle ; tout simplement, Kean est un coup de foudre.

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Sélection d’avis du public

RE: Kean Le 16 novembre 2005 à 21h56

Je suis effectivement allé voir la pièce de théâtre Kean au Sudden théâtre et je tiens donc à vous en parler. La pièce est superbe. Les acteurs sont tous excellents. Je tiens à souligner la performance de Jonathan car elle est impressionnante. Jonathan est réellement un excellent acteur, je lui souhaite toute la réussite qu’il mérite. Quant au duo Kean/Salomon alias Jonathan/Vincent il est tout simplement génial. Tant les acteurs que les personnages sont drôles et complices. On ne peut qu’être charmé par la pièce. Une dernière chose à noter, l’idée de faire jouer du violon au mendiant est épatante. Enfin, le personnage de Darius qui apparaît très peu est très drôle. Par conséquent allez voir la pièce, vous n’aurez jamais une assez bonne excuse pour manquer cet hommage à Alexandre Dumas.

Kean Le 3 novembre 2005 à 15h45

Très bonne pièce de théâtre sur le théâtre, qui met très bien en perspective les angoisses des comédiens et leur tiraillement entre désir de plaire au public et aux critiques. Très bons acteurs, surtout l'époustouflant Jonathan Simon. A voir de toute urgence!

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RE: Kean Le 16 novembre 2005 à 21h56

Je suis effectivement allé voir la pièce de théâtre Kean au Sudden théâtre et je tiens donc à vous en parler. La pièce est superbe. Les acteurs sont tous excellents. Je tiens à souligner la performance de Jonathan car elle est impressionnante. Jonathan est réellement un excellent acteur, je lui souhaite toute la réussite qu’il mérite. Quant au duo Kean/Salomon alias Jonathan/Vincent il est tout simplement génial. Tant les acteurs que les personnages sont drôles et complices. On ne peut qu’être charmé par la pièce. Une dernière chose à noter, l’idée de faire jouer du violon au mendiant est épatante. Enfin, le personnage de Darius qui apparaît très peu est très drôle. Par conséquent allez voir la pièce, vous n’aurez jamais une assez bonne excuse pour manquer cet hommage à Alexandre Dumas.

Kean Le 3 novembre 2005 à 15h45

Très bonne pièce de théâtre sur le théâtre, qui met très bien en perspective les angoisses des comédiens et leur tiraillement entre désir de plaire au public et aux critiques. Très bons acteurs, surtout l'époustouflant Jonathan Simon. A voir de toute urgence!

Informations pratiques

Sudden Théâtre

14 bis, rue Sainte Isaure 75018 Paris

Spectacle terminé depuis le samedi 31 décembre 2005

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