Spectacle muet.
Une comédie pleine de quiproquos, intemporelle, qui stigmatise une société velléitaire et sans scrupules, prête à tout… Comme un film de Charlot !
« Certaines pièces de Labiche se rapprochent de la structure d’un film de Charlot ou de Buster Keaton » disait Patrice Chéreau interviewé en 1967 à l’occasion de sa mise en scène de L’affaire de la rue de Lourcine. C’est ce que démontre le collectif Wouah Prod ! en proposant, pour une première fois en France, un théâtre sans paroles avec surtitres comme dans les films d’avant 1927 date du premier film parlant.
Un beau matin Lenglumé, un rentier, se réveille à demi habillé après une nuit de frasques bien arrosée et découvre dans son lit Mistingue, un autre homme qui ne se souvient pas mieux de ce qui a pu se passer la veille. Sous des airs de farce, la situation tourne progressivement à l'enquête policière quand les deux hommes apprennent par le journal qu'un affreux crime a été commis rue de Lourcine. Une jeune charbonnière a été assassinée. On a retrouvé près du corps des indices qui les compromettent tous deux.
Dans L'Affaire de la rue de Lourcine, Labiche propose une galerie de personnages divers, un catalogue de comportements souvent sordides, des descriptions piquantes des rapports des hommes aux femmes, des rapports à l’argent… Bien que dénonçant le fonctionnement en vase clos du monde bourgeois du XIXe siècle, la pièce est porteuse d'un message politique et social qui marquera de nombreuses générations.
L'Affaire de la rue de Lourcine est une comédie écrite en 1857 que nous avons décidé de la transposer en 1930 pour plusieurs raisons. Tout d’abord, nous voulions donner un aspect polar des années 30 qui colle parfaitement à l’histoire. De plus, nous avons choisi de jouer cette pièce à la manière d’un film
muet (inédit en France). Pour cela, nous avons utilisé les codes du cinéma muet :
- bande sonore adaptée au déroulée de l’histoire.
- écran noir avec les lignes de dialogues qui apparaîtront à l’aide d’un vidéoprojecteur.
- tous les déplacements sont chorégraphiés car nous n’avons pas de repères vocaux.
Pourquoi le muet ? Pour comprendre la raison de l’utilisation du muet, il faut d’abord expliquer le quiproquo de la pièce. Les personnages sont convaincus d’avoir tué cette femme à cause du journal. Mais c’est un journal qui date du 5 octobre 1927 alors qu’ils sont en 1930. Le 5 octobre 1927 étant la veille du premier film parlant, donc nous avons donc décidé que les protagonistes pensent vivre durant cette année, et donc que les films sont encore muets. C’est seulement quand ils découvrent que c’est un vieux journal que les personnages reviennent en 1930 et émettent du son. La fin de la pièce se déroulera donc « normalement ».
Matéo Lavina a conçu la musique à partir d’un filage filmé. La gestuelle des acteurs lui a donné la matière pour créer cette bande sonore (choix des instruments, du thème et de leurs tessitures). La musique de la pièce reprend les canons de la musique des films muets ainsi que des classiques connu du grand public de la pop, générique télé ou de musique classique. Cette orchestration permet de stimuler l’oreille du spectateur mais aussi d’appuyer les actions des acteurs. La musique devient le dialogue.
En réservant nous n'avions pas noté qu'il s'agissait d'un spectacle muet. La surprise était d'autant plus forte. Nous avons d'abord été un peu désorientés puis ravis à mesure que la musique et la gestuelle des acteurs nous faisaient revivre l'affaire de la rue de Lourcine. Un spectacle original et drôle, remarquablement bien mis en place et interprété avec finesse. Bravo.
Labiche en pantomime - tout le monde esperait entendre le texte... C'était un peu comme un bon repas en pantomime - on a faim pendant et après...
Pour 2 Notes
En réservant nous n'avions pas noté qu'il s'agissait d'un spectacle muet. La surprise était d'autant plus forte. Nous avons d'abord été un peu désorientés puis ravis à mesure que la musique et la gestuelle des acteurs nous faisaient revivre l'affaire de la rue de Lourcine. Un spectacle original et drôle, remarquablement bien mis en place et interprété avec finesse. Bravo.
Labiche en pantomime - tout le monde esperait entendre le texte... C'était un peu comme un bon repas en pantomime - on a faim pendant et après...
77 rue de Montreuil 75011 Paris