Paris, 1750. Une brillante dispute philosophique éclate dans le salon de Madame du Deffand. Jean-Claude Brisville a écrit une fiction remarquable à partir de personnages historiques (on croise Diderot et d’Alembert). La langue est éblouissante et vive, mise en valeur par une mise en scène et une interprétation ciselées. Un vrai délice à déguster dans l’écrin splendide du Théâtre du Ranelagh.
À cinquante ans, Marie du Deffand tient un des salons les plus réputés de la Capitale. Son esprit y attire et fascine les grands hommes de l’époque, aristocrates, hommes de lettres ou de sciences. C’est le fruit d’un long travail mené sous la Régence grâce à l’entremise de son ancien amant et protecteur Le président Hénault. La cécité la guette : Marie doit se trouver une lectrice. Elle choisit la fille illégitime de son frère, Julie de Lespinasse, qu’elle dissuade de rentrer au couvent. Une condition cependant à leur contrat : que Julie ne révèle jamais son identité et préserve ainsi la réputation de la famille. Seul le président Hénault sera mis dans le secret.
Les deux femmes s’entendent à merveille jusqu’au jour où Julie découvre que le salon de la rue Saint Joseph, aussi formidable soit-il, ne peut être un lieu d’émancipation pour elle. Sa bienveillance et son intelligence ayant séduit les visiteurs, Julie fait de l’ombre à Marie, qui en prend ombrage. Les deux épistolières qui feront les carrières de d’Alembert et Diderot s’affrontent dès lors à mots couverts. Dans l’antichambre du salon se joue un conflit générationnel que tente d’arbitrer le président Hénault. Julie dépouillera Marie de tout ce qu’elle a construit : amour, amitiés et salon.
Brisville rend compte de la détresse abyssale de Madame du Deffand face à la vieillesse. La vivacité de la plus jeune devient un affront insupportable. Julie fera preuve d’une vraie cruauté, teintée d’un léger goût pour la vengeance, montrant sans doute par là qu’elle s’est alignée sur le caractère calculateur de son modèle.
« La sobriété efficace de la mise en scène de Tristan Le Doze et des costumes de Jérôme Ragon sert le texte de Jean Claude Brisville, brillant à l’image du 18ème siècle. La diction parfaite des trois comédiens permet de ne pas perdre une miette de ces répliques, toujours pleines d’esprit, qui invitent à la réflexion ou au rire. » Marianne Grissolange Leguen, SNES-FSU
« Tristan Le Doze met en scène la pièce avec une finesse remarquable, donnant à ces joutes oratoires une passionnante intensité. [...] Tout est ici subtil et accompli. Un spectacle brillantissime et absolument captivant. » Froggy’s Delight
« En adaptant avec une grande délicatesse la pièce de Jean-Claude Brisville, Tristan Le Doze signe ici une deuxième mise en scène réussie. » Télérama TT
L’Antichambre est indéniablement une pièce historique, (l’action se déroule au XVIIIème siècle, et les personnages ont réellement existé), pour autant les problématiques qu’elle soulève sont d’une brûlante actualité. Comme il l’a fait avec Le Souper, Jean-Claude Brisville reprend le procédé du dialogue de deux personnages qui défendent chacun une cause opposée à l’autre ; ici, l’éternelle querelle entre les Anciens (incarné par Madame Du Deffand) et les Modernes (en la personne de Mademoiselle de Lespinasse). La dispute philosophique se mue en rivalité amoureuse où le tragique et la comédie se côtoient. La pièce présente alors une double nature qui lui évite de sombrer dans la lourdeur didactique qu’on pourrait craindre d’une œuvre mettant en scène un débat d’idées.
En lisant la pièce, j’ai tout de suite été frappé par la brûlante actualité des thèmes qu’elle aborde ; la cruauté de la condition féminine face à la vieillesse, le sort réservé aux minorités, la reconnaissance qu’on donne ou non aux enfants nés hors mariage, le questionnement sur la place de la religion, la libre circulation du savoir... ces thématiques m’ont permis de faire un transfert temporel : de remplacer mentalement « huguenot » par « musulman », « bâtarde » par « fille d’immigrée », « encyclopédie » par « internet » ou « Wikipédia »... Nous nous sommes donc tenus, tout au long des répétitions, à travailler sur la pensée pour servir au plus juste et au plus percutant les répliques, cruelles, vives et assassines qu’offre Jean-Claude Brisville à ses interprètes.
J’ai délibérément choisi le dispositif scénique le plus léger qui soit afin de ne pas disperser l’attention des spectateurs de ce qui est ici l’essentiel : les idées que défendent les personnages et les drames intérieurs qui les traversent. Aussi ne trouvera-t-on sur scène que deux fauteuils et un tabouret, simplement de quoi s’assoir, sans autre artifice. D’une certaine manière les costumes tiennent lieu de scénographie.
Tristan Le Doze
Remarquable
Une belle langue. D'excellents acteurs. Du rire.
Dialogues éblouissants. Belle interprétation. Je recommande.
Je ne connaissais pas ce joli théâtre que j’ai découvert grâce à un article sur lebonplanparisien, la pièce de l’antichambre fait écho à ma l’architecture du théâtre du Ranelagh avec beaucoup de cachet. Le texte et l’interprétation est de qualité !
Pour 24 Notes
Remarquable
Une belle langue. D'excellents acteurs. Du rire.
Dialogues éblouissants. Belle interprétation. Je recommande.
Je ne connaissais pas ce joli théâtre que j’ai découvert grâce à un article sur lebonplanparisien, la pièce de l’antichambre fait écho à ma l’architecture du théâtre du Ranelagh avec beaucoup de cachet. Le texte et l’interprétation est de qualité !
Je ne connaissais pas ce joli théâtre que j’ai découvert grâce à un article sur lebonplanparisien, la pièce de l’antichambre fait écho à ma l’architecture du théâtre du Ranelagh avec beaucoup de cachet. Le texte et l’interprétation est de qualité !
Cette pièce était très bien jouée, dans ce magnifique théâtre du Ranelagh. Excellente soirée ! A voir
Très bons acteurs. Mise en scène sobre.
Les trois comédiens sont excellents ! Nous avons passé une agréable soirée ! Merci !
Pièce agréable (on ne s'ennuie pas) mais franchement pas de quoi s’extasier. Théâtre du Ranelagh dans son jus, tout à fait charmant.
Le texte est fin et relevé, servi pas des acteurs de grands talents, très belle soirée ! ✨️✨️✨️
Belle langue, acteurs formidables, mise en scène reposante et efficace: une très bonne soirée.
Une pièce bien construite, très bien jouée par les trois comédiens qui ont une excellente élocution, bonne mise en scène. Les sujets abordés sont intemporels : jalousie, orgueil, ambition, rouerie. On passe une excellente soirée.
Langue magnifiquement servie par 3 grands acteurs. Du grand Brisville !
Un bon texte, mis en valeur par trois excellents acteurs. Un plaisir, dans un cadre exceptionnel.
Langage riche et châtié ; excellent jeu des trois acteurs.
5, rue des Vignes 75016 Paris