Yoann Bourgeois nous fait entendre L'Art de la fugue de Jean-Sébastien Bach comme nous ne l'avions jamais entendu : un rythme, une respiration, des précipitations, des silences. Son instrument : un bloc de bois imposant qui se déconstruit et se métamorphose.
Un homme et une femme se cherchent, luttent contre l’inéluctable chute des corps, quêtent l’apesanteur, recommencent, encore et encore. Dans cette pièce ourlée de mystère, le circassien Yoann Bourgeois, en duo avec la danseuse Marie Fonte, déploie une poétique de l’espace, du temps et du mouvement qui révèle la métaphysique des corps.
« À l’origine du spectacle, une réflexion et une pratique quotidienne du jonglage. Le jonglage pour moi est un certain «r apport » à l’objet. J’appelle ce rapport : non-manipulation ou jeu, au sens mécanique* (* espace laissé entre deux pièces pour leur permettre de se mouvoir librement ) La question du « rapport » est justement celle posée par l’écriture contrapuntique, particulièrement approfondie dans L’Art de la fugue de Bach ; avec ses systèmes de superpositions de voies, où ce qui est entendu échappe au « vouloir-saisir » de l’oreille. En musique, le contrepoint est une discipline d’écriture musicale classique qui a pour objet la superposition organisée de lignes mélodiques distinctes. Lorsqu’on parle de contrepoint, on pense immédiatement à la fugue. La fugue répond à des principes de composition très stricts à plusieurs parties. Elle est basée sur le principe de l’imitation dans laquelle un thème principal et un ou plusieurs thèmes secondaires semblent fuir sans cesse de voix en voix. La plus grande oeuvre jamais écrite sur le contrepoint est sans conteste L’Art de la fugue de Jean-Sébastien Bach. Je cherche une analogie entre le motif musical et la figure de cirque ; cela pour dépasser le sens traditionnel de l’écriture circassienne dont le ressort principal est la surenchère et la performance. »
« Le circassien Yoann Bourgeois sait faire entendre la musique du corps dans l’espace, ses suspensions, ses élans, ses renversements. Il semble partir à l’aveugle pour mieux écrire un poème du lâcher-prise, délicat, fragile. » Libération
« Grand joueur devant l’Eternel, Yoann Bourgeois est habité par la représentation du temps et nous offre une pièce entre gravité et légèreté, qui questionne notre condition de mortel et l’insouciance des jeux d’enfants. » Stradda
« L’Art de la fugue place nos corps de spectateurs sur de multiples fils de tension. Un coup de maître ! » mouvement.net
« Malgré la perfection, on n’est plus là dans l’exploit, encore moins dans la performance technique. Mais dans une poésie dont la grammaire comme le vocabulaire s’inventent sous nos yeux. C’est drôle, désarmant parfois, séduisant tout le temps. » Le Dauphiné libéré
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