« Au voleur ! Au voleur ! À l’assassin ! Au meurtrier ! Justice, je suis perdu, je suis assassiné ! On m’a coupé la gorge : on m’a dérobé mon argent. »
Inutile de raconter l’histoire de cet avare d’Harpagon mais pour Ludovic Lagarde (Un mage en été, Un nid pour quoi faire d’Olivier Cadiot), il est difficile de renvoyer la pièce de Molière au seul XVIIe siècle (1668). Le directeur de la Comédie de Reims désigne en Laurent Poitrenaux, son fidèle compagnon de route, un Harpagon moderne, une sorte de chef d’entreprise actuel qui optimise sa domesticité par avarice.
« Je m’amuse un peu en disant que dès les balbutiements du capitalisme et de la bourgeoisie marchande parisienne, Molière en visionnaire en invente son prophète ! ». Dans une scénographie spectaculaire, qui montre l’arrière de la maison bourgeoise où s’amassent les marchandises dans une quantité inouïe de containers et de cartons, la troupe, sans perruque ni chandelier, s’empare du caractère vivace et organique de la comédie inscrite au cœur de l’écriture de Molière.
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