Coup de cœur CONTEMPORAIN Le 1er avril 2019
Ce spectacle fondateur de la compagnie, a été joué plus de 300 fois en vingt ans, toujours avec la même équipe de comédiens.
Dans les années 30, des hommes et des femmes catholiques confient leurs problèmes de sexualité à l’Abbé Viollet, oreille privilégiée de l’intimité des couples. Paroles de lit, qui résonnent dans les bars où intimité et trivialité se confondent. Confessions rendues publiques, les lettres nous renvoient à la sexualité de nos grands-parents…et à la nôtre en échos…
Parmi toutes les lettres reçues par l'Abbé, certaines auxquelles il n’avait pas pu ou voulu répondre composent le spectacle. Ces confessions de chambre disent les interrogations et les doutes sur la conduite à tenir dans une vie conjugale. Sur un plateau dépouillé, des comédien.nes se succèdent, les mêmes, depuis 1998. Leurs mots brûlants nous rappellent la tragédie de vies construites sur l'interdit, le devoir ou l'incompréhension. C'était hier, ça peut faire sourire, mais en a-t-on vraiment fini avec les dogmes ?
Ces lettres ont été réunies par une historienne, Martine Sevegrand.
Par la Compagnie des Hommes. D’après L’Amour en toutes lettres – Questions à l’abbé Viollet sur la sexualité (1924-1943) de Martine Sevegrand (Editions Albin Michel)
« C'est très malicieux, très cocasse, très instructif, assez tragique et d'une touchante naïveté. L'affaire est évidemment nourrie d'un anticléricalisme gentiment convenu mais - merveille ! - absolument pas ricaneur. Au-delà de leur merveilleuse humanité (on rentre vraiment dans I'intimité des gens), elles montrent une confiance en Dieu et en notre Sainte Eglise qui est comme une quête de sainteté. C'était un signe des temps. Pour les plus faibles et les plus honnêtes, cette exigence morale était évidemment impossible à tenir. D'où des souffrances dont nous n'avons pas idée aujourd'hui. » Le Figaro
« Ces lettres constituent un témoignage très instructif sur les frustrations, les désirs et I'amour en général de nos parents et grands-parents. Certaines trouvent parfois un écho très actuel. » L'Humanité
« Drôle et poignant. » Télérama
« ... dix impeccables comédiens. (...) Durant une heure, on plonge dans l'intimité des couples (...). C'est parfois très drôle. Impensable aujourd'hui ? » Mathieu Perez, Le Canard enchaîné, 30 avril 2019
« Créé il y a vingt ans, ce spectacle a conservé sa fraîcheur, son audace, sa force politique, son acuité anthropologique et surtout le puissant parfum de scandale qui en émane ! » Catherine Robert, La Terrasse, 22 avril 2019
« Ca commence et c'est très beau. Il y a d'abord cette toute jeune fiancée qui ne connaît rien aux choses de la vie. Puis le mari désemparé par une femme fuyante. Ou encore cette épouse insatisfaite : « Je m'attendais à un transport de tout mon être et je n'ai jamais éprouvé en dix ans la moindre passion, le moindre plaisir, ni même de la souffrance. » Et cette longue et magnifique lettre de la paysanne, enceinte de son onzième enfant, qui mériterait de figurer dans une anthologie de la solitude. Etonnant. » La Vie
« Drôles de missives que ces écrits émouvants, et quelques fois drôles qui foisonnent de sensibilité et d'intelligence et rappellent parfois aux spectateurs des situations vécues. En réalité, ce sont de véritables petits bijoux de littérature, parfois émaillés d'expressions très crues et dits avec beaucoup de simpIicité par des comédiens qui restituent la force des textes sans les « surjouer ». » Le Parisien
« On se croirait dans un confessionnal où le spectateur voyeur écouterait avec un mélange de bonheur et de gêne, ces aveux où il est question de méthode Ogino, de plaisir défendu, de continence sexuelle et de devoirs de couples chrétiens… » Théâtre magazine, mai 1999
En 1996, je découvre le recueil de lettres de Martine Sevegrand avec émotion. Des hommes et des femmes font part de leurs doutes, de leurs craintes mais aussi de leur incapacité à aimer à travers le filtre de la religion. Très rapidement, je mobilise une bande de comédiens et décide de leur distribuer une lettre du livre à chacun. Avec le temps, il me paraîtra évident que cette distribution restera définitive.
Vingt ans après, chaque comédien a vieilli avec ce texte, l’a digéré, l’a intégré comme rarement un comédien a l’occasion de le faire dans le temps. Leur engagement dans les mots mais aussi dans la singularité de ce spectacle reste à mes yeux exemplaire et unique. Les vingt ans de la compagnie sont l’occasion de réunir ces comédiens exceptionnels autour de ce spectacle si singulier qui se décline sous des formes scéniques différentes.
Le format proposé au Théâtre de Belleville permet de présenter deux versions distinctes, une le lundi et une le mardi : l’occasion de découvrir ou de retrouver ces lettres, qui étrangement parlent encore et toujours de l’évolution de notre société mais aussi et surtout des labyrinthes de la nature humaine démunie devant les mystères de l’amour.
Didier Ruiz
L’Amour en toutes lettres, questions sur la sexualité à l’Abbé Viollet, 1924-1943 a vu le jour le 25 novembre 1996 sur le plateau de Théâtre Ouvert. Dix-huit comédiens s’y trouvaient réunis et découvraient le texte des lettres.La première présentation publique a eu lieu en février 1997 à Béziers, à la crypte des Franciscains sur une initiative de Gilbert Rouvière du Zinc Théâtre. Silvie Laguna, Thierry Vu Huu et Didier Ruiz participaient à cette lecture avec des comédiens du cru et des amateurs des ateliers théâtre du Zinc. L’Amour en toutes lettres est créé le 6 mai 1998 à l’espace Eléonore Dubrule à Saint Sulpice ; cette jeune styliste mettait son espace à la disposition des comédiens pour une intervention en toute liberté, au milieu des portants. L’Amour en toutes lettres a été présenté sous des formes chaque fois réinventées pour des lieux insolites : musée du Louvre, musée des Beaux-Arts à Périgueux, jardin public à Alençon, cabines de plages ou chambres d’hôtel à Calais, salles des mariages à Paris ou dans les environs de Tarbes, café du village en Auvergne...
Comment nous aimions-nous entre 1924 et 1943 ?
Didier Ruiz : Dans le cas très particulier de ces lettres, c’est la main de l’Église qui dicte, nie et récompense les comportements. Bien entendu, les choses ont changé, l’éducation a fait du chemin, le poids de l’Église s’est amoindri mais peut-on dire la même chose des autres religions du livre ? On se souvient aussi de la Manif pour tous et des slogans qui l’accompagnaient. Quand on y pense, c’était hier. Pourtant il est facile de faire un lien avec ces témoignages d’un autre temps où les couples étaient encadrés par des dogmes et une morale ultra-présente… Qu’est-ce qui a changé finalement ?
Quel est votre plus beau souvenir des vingt ans passés sur L’Amour en toutes lettres ?
D.R. : Un jour, nous jouons à l’invitation de la scène nationale de Dieppe. Nous sommes dans un bar improbale du port. L’espace est bondé, le bouche à oreille nous précéde : depuis trois jours, nous écumons la ville jouant dans différents endroits. À la fin de la repésentation, une femme se précipite sur les acteurs et leur dit : « Ma mère était abonnée aux revues de l’Abbé Viollet et m’en faisait la lecture tous les jours quand j’étais enfant. Pour m’en sortir, je suis devenue psychiatre ! ». De manière plus générale, c’est d’avoir grandi avec cette bande de comédiens porteur d’un texte unique depuis 20 ans. Le souvenir de les avoir vu mûrir et vieillir dans leurs corps d’acteurs au point que cette lettre dite et redite tant de fois a fini par se dissoudre en eux. C’est assez excptionnel et très rare de vivre ensemble cette longévité.
Les lettres du mardi font-elles écho aux lettres du lundi ?
D.R. : Bien entendu ! Toutes différentes, elles parlent toutes de la difficulté à aimer, à s’aimer. Quelles normes, quel modèle… ? On en sort jamais ! C’est une galerie de portaits qui se complète et s’enrichit avec de nouveaux visages et de nouvelles voix… Toutes différentes mais toutes bouleversantes…. Elles n’ont pas pris une ride !
Propos recueillis par Mathilde Bariller
Ce spectacle est remarquable par l’émotion qu’il transmet, la profondeur de son propos et le jeu juste et senti des acteurs. A voir !
Mais trop court; j'aurais aimé entendre d'autres témoignages ...
bonjour, Le livre s'appelle : L'amour en toutes lettres, questions sur la sexualité à L'Abbé viollet 1924-1943, Son auteur est Martine Sevegrand, il est publié aux Editions Albin Michel. Le spectacle de théâtre est présenté par la compagnie des Hommes dans différents lieux, halls de théâtre, bars, bibliothèques, musée, théâtres, etc.. il rassemble 35 comédiens ayant en charge chacun une seule et même lettre depuis le début, c'est un spectacle à géométrie variable de 12 à 35 comédiens, . Le livre contient plus de 130 lettres. Pour tous autres renseignemenst : lacompagniedeshommes@worldonline.fr Anne.
bonjour! avez vous les références concernant le livre, ou les données éventuelles pour compulser ces lettres ? ou est il possible de se procurer un enregistrement des letres lues par les commédien-nes ? merci de me répondre cendres lavy
Pour 2 Notes
Ce spectacle est remarquable par l’émotion qu’il transmet, la profondeur de son propos et le jeu juste et senti des acteurs. A voir !
Mais trop court; j'aurais aimé entendre d'autres témoignages ...
bonjour, Le livre s'appelle : L'amour en toutes lettres, questions sur la sexualité à L'Abbé viollet 1924-1943, Son auteur est Martine Sevegrand, il est publié aux Editions Albin Michel. Le spectacle de théâtre est présenté par la compagnie des Hommes dans différents lieux, halls de théâtre, bars, bibliothèques, musée, théâtres, etc.. il rassemble 35 comédiens ayant en charge chacun une seule et même lettre depuis le début, c'est un spectacle à géométrie variable de 12 à 35 comédiens, . Le livre contient plus de 130 lettres. Pour tous autres renseignemenst : lacompagniedeshommes@worldonline.fr Anne.
bonjour! avez vous les références concernant le livre, ou les données éventuelles pour compulser ces lettres ? ou est il possible de se procurer un enregistrement des letres lues par les commédien-nes ? merci de me répondre cendres lavy
94, rue Jean-Pierre Timbaud 75011 Paris