Coup de cœur CONTEMPORAIN Le 6 décembre 2024
La dernière création d'Ariane Mnouchkine ! Un grand spectacle populaire inspiré par des faits réels – En plusieurs époques. Première Époque 1917 : « La victoire était entre nos mains »
Nous qui sommes le public de l'an 2024, nous sommes datés. Quand a commencé notre Histoire ? Il y a 3000 ans, hier, par une guerre. L'Histoire-Légende aura toujours commencé par une guerre, une révolution, la fin d'un monde, le commencement d'un monde. La Guerre de Troie et la guerre mondiale. Laquelle ? La première, la seconde, la troisième ? Un empereur massacre un peuple. Un peuple se soulève, fuit. On tue un roi. Un Français ? Ou un Russe ? Ou un Grec ? Avant. Demain matin.
De ton temps, Shakespeare, c'était comment ?
Selon Shakespeare, nous sommes des mouches pour les dieux. As flies to wanton boys are we to the gods. Ils nous tuent pour s'amuser. Vus par le Théâtre nous sommes des pions sur l'échiquier des Dieux : des soldats et des généraux, des rois, des esclaves, des prophètes, des mères et des orphelins, des ogres et des gibiers humains, des…
L'Histoire est un cauchemar qui nous dépose sur la rive d'un autre rêve. La plupart du temps millénaire, ce nouveau rêve est un cauchemar qui répète son scénario de fatalités et de résurrections. Les continents sont baignés de sangs. Il y a toujours de nouveaux personnages mythologiques, les masques changent, les férocités se modernisent.
Qui sont ces dieux bouchers ? Non, ce ne sont pas seulement des « garçons espiègles », ces hommes qui tuent pour démontrer leur violente divinité. Tous les jours nous prononçons leurs noms avec effroi et stupéfaction. Tous des Personnages hurleurs, sous leurs noms de masques, ces orateurs diaboliques s'enivrent de leurs propres paroles incendiaires. Dictateurs, chefs, tyrans totalitaires, mangeurs d'humains, cyclopes aveugles, peintres ratés, faux poètes, grands seulement par leur ambition illimitée, ils ont les armes, champions olympiques dans la pratique du Mensonge.
Aujourd'hui nous les appelons l'un Poutine, ou l'autre Dragon là-bas, vous savez, Trump ? Ah, Trump oui, et celui-là ? C'est Hitler.
Crois-tu vraiment, Shakespeare, qu'ils ne nous tuent que pour s'amuser. Ils veulent nous exterminer. Nous effacer de la Terre et de la mémoire. Car ces monstres sanguinaires, ce sont des hommes, c'est incroyable.
C'est pour ça qu'ils nous fascinent. Ils sont incroyables et ils sont toujours là, les Grands Cruels, les Führer, Lénine, Staline, -tine, -nine, -line, -tine. Ce sont des mortels et ils veulent notre mort !
Hélène Cixous, 28 juin 2024
« Un geste artistique singulier, brillant et éclairant, qui entrelace incarnation épique et regard au présent du théâtre. » La Terrasse
« le spectacle symphonique orchestré par Ariane Mnouchkine provoque une pelote d’émotions contradictoires. » Libération
« Un spectacle-manifeste, ultra-pédagogique et spectaculaire. » Les Echos
« Portée par l’esprit de troupe et un engagement sans faille, la fable historique devient poème, fresque ou bas-relief… un songe d’hiver ! » L’œil d’Olivier
Je crois que, comme tous nos spectacles, celui-ci est né d’une émotion et d’une question que nous sommes nombreux à nous poser depuis deux ans : comment au XXIe siècle en arrive-t-on à la tentative d’invasion, d’asservissement, de destruction d’un pays indépendant, par une autre puissance dont le PIB est quasi identique à celui de l’Espagne mais qui possède un énorme pouvoir de nuisance ? Qu’est-ce qui, au cours des décennies, fabrique un dirigeant, je dirais un homme, tel que Vladimir Poutine ? Pour essayer de répondre à cette question, il nous fallait tenter de raconter, théâtralement, l’accouchement d’un système qui a changé le monde. Je devrais dire deux systèmes, car la guerre de 14 nourrira le nazisme autant que le bolchevisme. Peut-être, aussi, avec ce spectacle, imaginons-nous, très naïvement, ériger une sorte de barricade théâtrale contre les divers despotismes, totalitarismes et entêtements idéologiques, qui, aujourd’hui, nous menacent sur plusieurs fronts. Nous nous sommes donc plongés dans l’Histoire et nous sommes rendu compte qu’il fallait pour raconter le 24 février 2022, remonter jusqu’en février 1917 ! La première époque de cette fresque qui (si les dieux du théâtre nous sont favorables) en comptera certainement plusieurs, couvrira les années 1917-1918. La deuxième, qui sera créée l’année prochaine, suivra et se déploiera, jusqu’en 1945, et ainsi de suite. J’espère que nous aurons les forces et la chance de poursuivre cette Geste, cette immense épopée, jusqu’à rattraper nos jours. Chacune devrait durer environ 2h15, sans entracte.
(...)
L’immense travail préalable de lectures que nous avons effectué s’est avéré bouleversant et vertigineux, une connaissance entraînant le besoin d’une autre connaissance et ainsi de suite jusqu’à l’infini. On pourrait presque dire que plus on travaille, plus on se dit qu’on ne sait rien ! Nous nous sommes nourris de multiples archives et écrits des grands protagonistes de l’époque et d’innombrables livres d’historiens de toutes sortes d’obédiences politiques. Morts ou encore bien vivants. Nous leur devrons beaucoup, sinon tout. Cette première époque, sous-titrée « La victoire était entre nos mains », d’après le titre du Tome 1 des Carnets de la Révolution russe de Nikolaï Soukhanov, l’un des fondateurs du Soviet de Petrograd, me paraît comme une espèce de dernier râle de la Révolution française, montrant comment l’Histoire régurgite ses monstres. Tant de séquelles subsistent des mensonges historiques inscrits de génération en génération. Nous nous servons des faits, des écrits, des discours réellement prononcés. Il nous revient d’en faire du théâtre, du vrai théâtre. Nous ne pouvons pas rivaliser avec le cinéma ou même avec les innombrables documentaires admirables qui nous nourrissent. Le théâtre a ses langages. Il sait et peut tout raconter. À nous d’être à la hauteur de notre art pour être à la hauteur de l’Histoire. Tout ce que disent les personnages a été effectivement prononcé ou écrit. Certains, comme Lénine, sont mondialement célèbres, d’autres, qui furent pourtant très importants, ont été effacés. Nous voulons les faire renaître. Certains, parce qu’ils étaient très humains. D’autres, parce qu’ils furent démoniaques.
Toujours fabuleux : le lieu , l'ambiance, l'accueil et le sourire d'Ariane ! Le spectacle toujours magique magique ! A bientôt !
comprendre aujourd'hui en regardant hier; dispositif scénique remarquable
Ariane est toujours là pour nous souhaiter la bienvenue à l'entrée de son théâtre malgré le froid et les années : chapeau bas!! Et le spectacle ... on est emporté par le grand vent de l'Histoire en immersion totale pendant 2h et les parallèles avec la guerre en Ukraine actuelle sont saisissants A aller voir d'urgence. On attend avec impatience la seconde époque.
Accueil, ambiance, site, son, mise en scène remarquables Quelques longueurs dans le texte
Un travail phénoménal très pédagogue sur l'année 1917 en Europe sur les fronts est et ouest, avec une mise en scène mouvante, vivante extrêmement riche. Les acteurs jouent en anglais, en russe, en allemand en français. Merci de nous rappeler que le fanatisme idéologique a toujours oeuvré contre la liberté des peuples. Le théâtre du soleil, un des derniers bastions de lumière dans un monde progressivement envahi par la pénombre.
Voyage d’uns nuit d’hiver dans le monde lointain mais toujours accueillant et chaleureux de la Cartoucherie, accueillis par A. Mnouchkine pour un borsch ravigorant et délicieux, rejoignant en procession le temple de la salle de théâtre. Emportés par le souffle historique de l’hiver de Petrograd et des tranchées sur le front, les changements de décor à vue réglés au cordeau, la musique discrète mais envoûtante. Découvrant et redécouvrant l’enchaînement historique de la confiscation d’une révolte populaire par une révolution cynique (le parallèle entre la terreur bolchevique et la terreur de la révolution française est à faire et à refaire), annonce des enchaînements qui mèneraient à la seconde guerre mondiale et à 70 ans d’Union Soviétique… Passionnant, oui un peu verbeux et parfois des longueurs. Mais le souffle de l’histoire passe par ces étapes qui la construisent et qui nous sont données à comprendre (l’histoire n’est jamais neutre, le spectacle ne l’est pas non plus…). Alors un peu moins vivant et empathique que d’autres pièces de cette troupe, mais passionnant et attachant. Jusqu’à la seconde période !!!
austère mais magique et indispensable
Vaut surtout pour l'important retour sur l'histoire et la vivacité quasi chorégraphique de la mise en scène
Pour 136 Notes
Toujours fabuleux : le lieu , l'ambiance, l'accueil et le sourire d'Ariane ! Le spectacle toujours magique magique ! A bientôt !
comprendre aujourd'hui en regardant hier; dispositif scénique remarquable
Ariane est toujours là pour nous souhaiter la bienvenue à l'entrée de son théâtre malgré le froid et les années : chapeau bas!! Et le spectacle ... on est emporté par le grand vent de l'Histoire en immersion totale pendant 2h et les parallèles avec la guerre en Ukraine actuelle sont saisissants A aller voir d'urgence. On attend avec impatience la seconde époque.
Accueil, ambiance, site, son, mise en scène remarquables Quelques longueurs dans le texte
Un travail phénoménal très pédagogue sur l'année 1917 en Europe sur les fronts est et ouest, avec une mise en scène mouvante, vivante extrêmement riche. Les acteurs jouent en anglais, en russe, en allemand en français. Merci de nous rappeler que le fanatisme idéologique a toujours oeuvré contre la liberté des peuples. Le théâtre du soleil, un des derniers bastions de lumière dans un monde progressivement envahi par la pénombre.
Voyage d’uns nuit d’hiver dans le monde lointain mais toujours accueillant et chaleureux de la Cartoucherie, accueillis par A. Mnouchkine pour un borsch ravigorant et délicieux, rejoignant en procession le temple de la salle de théâtre. Emportés par le souffle historique de l’hiver de Petrograd et des tranchées sur le front, les changements de décor à vue réglés au cordeau, la musique discrète mais envoûtante. Découvrant et redécouvrant l’enchaînement historique de la confiscation d’une révolte populaire par une révolution cynique (le parallèle entre la terreur bolchevique et la terreur de la révolution française est à faire et à refaire), annonce des enchaînements qui mèneraient à la seconde guerre mondiale et à 70 ans d’Union Soviétique… Passionnant, oui un peu verbeux et parfois des longueurs. Mais le souffle de l’histoire passe par ces étapes qui la construisent et qui nous sont données à comprendre (l’histoire n’est jamais neutre, le spectacle ne l’est pas non plus…). Alors un peu moins vivant et empathique que d’autres pièces de cette troupe, mais passionnant et attachant. Jusqu’à la seconde période !!!
austère mais magique et indispensable
Vaut surtout pour l'important retour sur l'histoire et la vivacité quasi chorégraphique de la mise en scène
C'est une fresque historique, mais sans jeu de comédiens, lesquels parlent en play-back et en russe la plupart du temps. C'est très ennuyeux et très long. On a parfois l'impression qu'ils lisent des pans entiers d'un livre d'histoire. J'ai trouvé les masques grotesques. Par contre, chapeau pour les décors. Seule chose magnifique de ce spectacle. À savoir que pour les amateurs de théâtre, il s'agit plus d'un spectacle que d'une pièce de théâtre afin qu'ils ne soient pas déçus…
J'ai eu l'impression que ce n'était pas du théâtre en fait. On passe notre temps à lire des sous-titres et à entendre les voix sortir d'un micro plutôt que de voir réellement des acteur.ice.s jouer. Un nombre trop important de scènes montrent un personnage statique ou presque écrire une lettre, réduite à une ennuyeuse voix off. La présence de sous-titres est justifiée par le parti-pris de faire parler les comédien.ne.s dans la langue de leurs personnages... Et c'est une idée de mise en scène intéressante, dommage que ça ne soit pas allé au bout : soudainement un russe va se mettre en parler en français, annihilant la pertinence du parti-pris. Ajoutez à cela le ton (trop) caricatural, presque grotesque du jeu de la majorité des acteur.ice.s, et des blagues qui ne font jamais mouche, et vous aurez l'impression de vous être égaré.e sur le chemin d'une pièce destinée à des classes de collège.
Très bon spectacle grand public.
Bien, un poil didactique.
Incroyable à ne pas rater !
Magnifique, comme d'habitude au théâtre du soleil, merci madame Mnouchkine, madame Cixous, et toute votre troupe d'une incroyable énergie. C'est un sujet brûlant, émouvant, qui mérite d'être creuse, vivement la deuxième époque !
Grande fresque historique, très précise, sur la naissance de l'indépendantisme ukrainien pendant la Première Guerre mondiale et la révolution d'Octobre. Décors saisissants, récit prenant dans un lieu magique.
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Navette : Sortir en tête de wagon, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) stationnée dans la gare routière devant le point d'information (départ toutes les 15 minutes, premier voyage 1h15 en semaine et 1h45 le week-end) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.
En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.