Après Fin de Partie, Jacques Osinski s’empare à nouveau d’un grand classique, L’Amante anglaise de Marguerite Duras. Servi par Sandrine Bonnaire, Frédéric Leidgens et Grégoire Oestermann, ce thriller psychologique nous plonge dans les méandres de l’âme humaine.
« C’est l’incuriosité qui est le mal mortel. » Marguerite Duras
Après le succès de son adaptation de Fin de Partie, Jacques Osinski s’empare à nouveau d’un grand classique, L’Amante anglaise de Marguerite Duras.
Servi par un trio de talents rares (Sandrine Bonnaire, Frédéric Leidgens et Grégoire Oestermann), ce thriller psychologique explore la personnalité énigmatique de Claire Lannes nous plongeant dans les méandres de l’âme humaine.
« On ne s’ennuie pas une seconde à la vue et à l’écoute du trio de comédiens (Sandrine Bonnaire, Frédéric Leidgens, Grégoire Oestermann), mais on entre dans un curieux état de sidération avec l’impression tenace d’être aussi piégés que le sont les acteurs entre des vérités qui louvoient et ne se fixent jamais. » Le Monde
« Dans une mise en scène épurée de Jacques Osinski, Sandrine Bonnaire incarne magistralement la folie criminelle de l'héroïne de Duras. » Les Echos
« Sous la direction radicale et précise de Jacques Osinski, Sandrine Bonnaire, Frédéric Leidgens et Grégoire Oestermann déploient magnifiquement, et avec une élégance rare, la langue vénéneuse de Marguerite Duras, qui s’emploie à traduire les silences pour mieux sonder les esprits, les cœurs et les âmes. » Sceneweb
« Par sa sobriété, son éclat, les variations extrêmement rapides et contrastées de ses émotions qui font parfois apparaître ses fossettes, sa légèreté intense, son regard, la comédienne est magnifique et elle est surtout exactement le personnage. » Libération
« Sandrine Bonnaire, juste, bouleversante, laisse voir l’intense désarroi et la réalité énigmatique de Claire. » La Terrasse
« Dans un dispositif réduit à l'essentiel, Jacques Osinski monte la pièce de 1968 comme une cérémonie sacrée. » Télérama, TT
Ce n’est pas un hasard, je crois, si j’arrive à Duras après avoir beaucoup arpenté l’oeuvre de Beckett. Ils ont en commun le questionnement sur la langue, un certain rapport de leurs personnages à l’attente et à l’enfermement dans un lieu aussi.
Lisant ces mots écrits en 1960 par Serge Young dans la Revue générale belge à propos des personnages de Duras, je ne peux m’empêcher de penser qu’ils pourraient s’appliquer aux personnages de Beckett : « Ils sont devant nous et ils parlent […] Ils parlent, comme nous parlons, chacun pour soi et pour tous les autres, tantôt indifférents et tantôt soucieux de se faire entendre. […] La langue à la fois familière et très élaborée qu’elle leur prête est le moyen de son art. […] toutes les femmes, tous les hommes que Marguerite Duras met en scène, en situation, se servent de ce français « traduit du silence », de ce français à la fois ferme et balbutiant, approximatif, de cette approximation qui tient à l’irréfragable distance entre la langue et la vie. »
J’ai envie d’aborder Duras comme un classique qu’elle est désormais devenue. En m’attachant uniquement au texte. C’est ce français « traduit du silence » que j’ai envie de chercher en mettant en scène L’Amante anglaise. C’est pour cela que j’ai demandé à Sandrine Bonnaire d’être une incarnation moderne de Claire Lannes, à la fois opaque et transparente. Elle connait cette intrication des mots et du silence qui fait qu’un comédien est juste.
À ses côtés, Frédéric Leidgens, qui fut Hamm dans ma précédente mise en scène, Fin de partie, sera l’interrogateur, celui qui « cherche » sans jamais juger, d’une manière presque « religieuse » comme le dit Duras, avec la seule volonté de comprendre ce qui n’est pas compréhensible, et Grégoire Oestermann dont j’aime la dangereuse douceur sera Pierre Lannes.
Dans une interview à Claude Sarraute pour Le Monde, Duras explique ainsi son titre :
« Il s’agit de la menthe anglaise, de la plante, ou , si vous préférez, de la chimie de la folie. Elle l’écrit avec l’apostrophe. Elle a tout désappris, y compris l’orthographe. »
Ce mot de chimie m’intéresse, « chimie de la folie », alchimie.
Et plus que la folie de Claire, la chimie des rapports des uns avec les autres, sur scène et dans la salle.
Comment en partant de tout autre chose (un fait divers) faire advenir le théâtre, au sens fort du terme, dans une sorte de révélation.
Dans la vraie vie, la vérité de Claire Lannes ne peut être entendue. Sur scène, on peut espérer la saisir, être au bord de celle-ci et presque pouvoir l’atteindre. Duras termine sa pièce sur ces mots de Claire : « Moi, à votre place, j’écouterais. Écoutez-moi… je vous en supplie… ». Et c’est comme une réponse à tout ce qui n’est pas exprimable dans la vraie vie. Au tribunal, on n’écoute pas. Au théâtre, si. Et c’est toute l’ambivalence de l’humanité que l’on peut alors saisir. Le théâtre est l’anti-tribunal.
C’est un lieu où l’on écoute, où l’on ne peut faire autrement qu’écouter, le silence et les mots qui achoppent. En écrivant L’Amante anglaise, c’est l’âme humaine que Duras replace au centre du théâtre.
Jacques Osinski
très beaux dialogues et super performance des 3 acteurs
Bien sûr le texte est aride la mise en scène minimaliste mais une fois que l’on est entré dans la pièce on apprécie ce texte Sandrine Bonnaire est excellente elle sublime le rôle bien accompagné par ses deux partenaires Les sièges du Théâtre de l’Atelier restent ce qu’ils sont avec tout le charme de ce théâtre bien parisien Une très bonne soirée
Pour être objectif, nous avons passé un excellent moment au resto du théâtre. Mais c’était avant la pièce… Quant au spectacle, les acteurs sont très bons. Mais nous cherchons encore ce qui nous restera de cette pièce, à part un ennui infini. Plus jamais Duras un soir de novembre.
Pièce un peu trop statique néanmoins c’est excellent
Pour 6 Notes
très beaux dialogues et super performance des 3 acteurs
Bien sûr le texte est aride la mise en scène minimaliste mais une fois que l’on est entré dans la pièce on apprécie ce texte Sandrine Bonnaire est excellente elle sublime le rôle bien accompagné par ses deux partenaires Les sièges du Théâtre de l’Atelier restent ce qu’ils sont avec tout le charme de ce théâtre bien parisien Une très bonne soirée
Pour être objectif, nous avons passé un excellent moment au resto du théâtre. Mais c’était avant la pièce… Quant au spectacle, les acteurs sont très bons. Mais nous cherchons encore ce qui nous restera de cette pièce, à part un ennui infini. Plus jamais Duras un soir de novembre.
L’Amante anglaise fait partie de ce qu’on peut appeler le théâtre de texte. Avec sa mise en scène très statique, Jacques Osinski ne dénature donc pas la pièce de Duras. Ce théâtre de texte n’est pas une joute verbale, ni même un interrogatoire d’enquêteur cherchant à établir des faits, juste la quête d’un « interrogateur » pour comprendre la folie qui a pu conduire Claire Lannes à assassiner sa cousine. Je comprends le rôle de Claire Lannes comme incarnant la folie, celui de Pierre Lannes comme incarnant l’absence de folie et celui de l’interrogateur comme un double de Duras. En ce sens, je comprends le choix de Frédéric Leidgens, acteur au timbre de voix si particulier. L’entendre poser ses questions m’a fait penser aux interviews menées par Marguerite Duras. Pour citer Jacques Osinski, en cherchant à comprendre l’incompréhensible, Duras nous permet d’entrer dans une « zone d’inconfort qui éclaire la folie ». Et c’est là que ça coince. Pas d’action des corps, pas de joute verbale, il aurait fallu un crescendo bien plus fort dans l’exploration de la folie pour donner plus de rythme à la pièce. Certes, Sandrine Bonnaire finit par entrer dans la folie, mais après qu’on a entendu la voix de Frédéric Leidgens trop longtemps monotone. Les dix dernières minutes du spectacle ne suffisent donc pas à faire oublier l’ennui qui a précédé.
Je n’ai pas lu le livre de Duras. Peut être est ce la raison pour laquelle je n’ai pas accroché ? ( même si en soit il me semblerait normal que la lecture du livre ne soit pas un pré requis nécessaire ) , mais j’ai piqué du nez plusieurs fois ( et je n’étais pas la seule dans la salle, un monsieur devant s’est offert une belle sieste ). Le texte est pénible, et je ne vois pas en quoi cette pièce explore le fond de l’âme humaine. On y va pour Sandrine Bonnaire, elle joue très bien . Mais cela ne suffit pas à nous faire passer une bonne soirée.
Pièce un peu trop statique néanmoins c’est excellent
1, place Charles Dullin 75018 Paris