L'Amante anglaise

du 19 octobre au 30 novembre 2024
1h45

L'Amante anglaise

Après Fin de Partie, Jacques Osinski s’empare à nouveau d’un grand classique, L’Amante anglaise de Marguerite Duras. Servi par Sandrine Bonnaire, Frédéric Leidgens et Grégoire Oestermann, ce thriller psychologique nous plonge dans les méandres de l’âme humaine.

  • Un thriller psychologique

« C’est l’incuriosité qui est le mal mortel. » Marguerite Duras

Après le succès de son adaptation de Fin de Partie, Jacques Osinski s’empare à nouveau d’un grand classique, L’Amante anglaise de Marguerite Duras.

Servi par un trio de talents rares (Sandrine Bonnaire, Frédéric Leidgens et Grégoire Oestermann), ce thriller psychologique explore la personnalité énigmatique de Claire Lannes nous plongeant dans les méandres de l’âme humaine.

  • Note d'intention

Ce n’est pas un hasard, je crois, si j’arrive à Duras après avoir beaucoup arpenté l’oeuvre de Beckett. Ils ont en commun le questionnement sur la langue, un certain rapport de leurs personnages à l’attente et à l’enfermement dans un lieu aussi.

Lisant ces mots écrits en 1960 par Serge Young dans la Revue générale belge à propos des personnages de Duras, je ne peux m’empêcher de penser qu’ils pourraient s’appliquer aux personnages de Beckett : « Ils sont devant nous et ils parlent […] Ils parlent, comme nous parlons, chacun pour soi et pour tous les autres, tantôt indifférents et tantôt soucieux de se faire entendre. […] La langue à la fois familière et très élaborée qu’elle leur prête est le moyen de son art. […] toutes les femmes, tous les hommes que Marguerite Duras met en scène, en situation, se servent de ce français « traduit du silence », de ce français à la fois ferme et balbutiant, approximatif, de cette approximation qui tient à l’irréfragable distance entre la langue et la vie. »

J’ai envie d’aborder Duras comme un classique qu’elle est désormais devenue. En m’attachant uniquement au texte. C’est ce français « traduit du silence » que j’ai envie de chercher en mettant en scène L’Amante anglaise. C’est pour cela que j’ai demandé à Sandrine Bonnaire d’être une incarnation moderne de Claire Lannes, à la fois opaque et transparente. Elle connait cette intrication des mots et du silence qui fait qu’un comédien est juste.

À ses côtés, Frédéric Leidgens, qui fut Hamm dans ma précédente mise en scène, Fin de partie, sera l’interrogateur, celui qui « cherche » sans jamais juger, d’une manière presque « religieuse » comme le dit Duras, avec la seule volonté de comprendre ce qui n’est pas compréhensible, et Grégoire Oestermann dont j’aime la dangereuse douceur sera Pierre Lannes.

Dans une interview à Claude Sarraute pour Le Monde, Duras explique ainsi son titre :
« Il s’agit de la menthe anglaise, de la plante, ou , si vous préférez, de la chimie de la folie. Elle l’écrit avec l’apostrophe. Elle a tout désappris, y compris l’orthographe. »
Ce mot de chimie m’intéresse, « chimie de la folie », alchimie.
Et plus que la folie de Claire, la chimie des rapports des uns avec les autres, sur scène et dans la salle.
Comment en partant de tout autre chose (un fait divers) faire advenir le théâtre, au sens fort du terme, dans une sorte de révélation.

Dans la vraie vie, la vérité de Claire Lannes ne peut être entendue. Sur scène, on peut espérer la saisir, être au bord de celle-ci et presque pouvoir l’atteindre. Duras termine sa pièce sur ces mots de Claire : « Moi, à votre place, j’écouterais. Écoutez-moi… je vous en supplie… ». Et c’est comme une réponse à tout ce qui n’est pas exprimable dans la vraie vie. Au tribunal, on n’écoute pas. Au théâtre, si. Et c’est toute l’ambivalence de l’humanité que l’on peut alors saisir. Le théâtre est l’anti-tribunal.

C’est un lieu où l’on écoute, où l’on ne peut faire autrement qu’écouter, le silence et les mots qui achoppent. En écrivant L’Amante anglaise, c’est l’âme humaine que Duras replace au centre du théâtre.

Jacques Osinski

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

Informations pratiques

Théâtre de l'Atelier

1, place Charles Dullin 75018 Paris

À l'italienne Accès handicapé (sous conditions) Bar Pigalle Restaurant Vestiaire
  • Métro : Anvers à 145 m, Abbesses à 311 m
  • Bus : Yvonne Le Tac à 117 m, Anvers - Sacré Coeur à 134 m, Trudaine à 265 m, Pigalle à 372 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Théâtre de l'Atelier
1, place Charles Dullin 75018 Paris
  • 1re catégorie

    de 35,5 à 46,5 €

  • 2e catégorie

    35,5 €

  • 3e catégorie

    22,5 €

Pourraient aussi vous intéresser

Denali

Marigny

- 20%
Clôture de l'amour

Théâtre de l'Atelier

Inconnu à cette adresse

Théâtre Antoine - Simone Berriau

Les Idoles

Théâtre de la Porte Saint-Martin

Pascal et Descartes

Théâtre des Gémeaux Parisiens

Réserver à partir de 22,5 €