La première version de LEnfer, pièce pour cinq danseurs, a été créée en 1987 à Vandoeuvre, puis reprise au Café de la Danse la même année. Cest sur la demande et suivant les propositions de certains théâtres que cette chorégraphie sera non seulement remontée mais recréée : nouveaux éléments de danse, nouveaux danseurs, nouvelle conception et composition dont le thème obsède toujours, enrichi de deux années de créations et de réflexions.
Le thème peut se dire ainsi : quelle nudité réelle la danse appelle-t-elle, dans sa veille et son secret, dans ses folles discrétions, aussi bien quant au corps même quaux espaces, aux censures ou aliénations non dites, quaux violences ou extrêmes douceurs qui la hantent ou la bouleversent, la forcent à excéder son mouvement ? Quelle serait cette nudité dêtre que la danse, seule en ce point, est capable de supporter, de soutenir et même de révéler ?
Cette pièce expose la danse à de sourdes et insistantes brutalités quelle conjure, distille et repousse avec une délicatesse qui est, dans le champ de lart, le point ultime de toute tension. LEnfer est cette tension fermée ou cerclée ; la délicatesse, émanant de ce qui est hors de forme, est la grâce inaliénable de la danse que rien ne peut cadrer ou cerner.
La délicatesse, objet réel de cette pièce, est lautre nom de lérotisme, légard sans frein que le corps porte envers la danse quand elle consent à ses désirs.
16, rue Georgette Agutte 75018 Paris