Théâtre tout public à partir de 3 ans
Un conte russe
Pourquoi Kandinsky et l'école du Bauhaus ?
La trame narrative
Les marionnettes et la scénographie
La musique
La compagnie Vire Volte
« Tu avais la pomme, on te l'a volée, tu cherchais l'oiseau, il s'est envolé, mais tu m'as trouvé et je resterai, je t'ai rencontré, je te garderai ».
Les couleurs, lignes, points explorés par le peintre Kandinsky s'échappent du cadre de la toile, pour faire vivre Ivan, héros du conte traditionnel russe. De leurs déplacements et métamorphoses naissent l'oiseau de feu, le cheval à la crinière d'or, la princesse Lenka-La-Belle. Jeux visuels, jeux vocaux et instrumentaux s'entremêlent dans un incessant va-et-vient entre abstrait et figuratif.
Le spectacle tresse trois fils : l'univers du peintre Kandinsky et de l'école du Bauhaus, l'adaptation du début d'un conte traditionnel russe et la fantaisie de l'équipe de création.
Le mécanisme du conte emmène Ivan d’une épreuve à l’autre jusqu'à la rencontre de l'amour. Le voyage dans la couleur part de la page blanche et des a-plats pour aller vers le volume.
Il est apparu à la compagnie Vire Volte que l'émotion artistique, l'accès à cet imaginaire ouvrant sur la poésie, était une histoire de partage entre le tout-petit et son parent ou l'adulte référent. Le spectacle est conçu d'abord pour les tout-petits, mais il s'adresse également à tous les âges.
D'après Conte de l'oiseau de feu et du loup gris d'Ivan Tsarévitch (éditions Ecole des Loisirs) et Les mots du jardin de Laurence Benedetto.
Les artistes de ce mouvement d'art majeur du XXème siècle se sont intéressés à l'exploration des formes « basiques » - point, ligne, plan - et des correspondances entre formes et couleurs. Notre pratique de l'éveil artistique nous a conduit à des recherches similaires, ou comment isoler des données « élémentaires » pour laisser le plus ouvert possible les possibilités imaginatives de l'enfant qui le conduiront à construire des combinatoires de plus en plus complexes.
D'autre part, l'art des couleurs de Kandinsky et l'humour des formes de Schlemmer ont un aspect ludique proche de l'enfance. Mais c'est avant tout l'émotion artistique et l'intuition poétique qui ont guidé nos choix.
L'adaptation pourrait avoir pour sous-titre : « Ivan ou la désobéissance ». Le conte a une structure musicale, c'est au terme de trois épreuves et grâce à la présence bienveillante du loup qu'Ivan rencontrera enfin Lenka-la-belle.
Le pommier aux pommes d'or est le trésor du tsar Démian, il envoie son fils Ivan à la recherche de l'oiseau de feu qui pille son jardin chaque nuit.
Ivan se perd, mais le loup gris lui vient en aide et l'emmène chez le Tsar Kousmann, propriétaire de l'oiseau de feu. Ivan prend l'oiseau, mais oublie les conseils du loup et est fait prisonnier.
Le tsar lui propose un marché : « Va d'abord au-delà de la vingt-neuvième terre, dans le trentième royaume chez le tsar Dalmat et ramène-moi le cheval à la crinière d'or, et je te donnerai mon oiseau. »
Ivan accompagné du loup part donc chez le tsar Dalmat, mais il oublie de nouveau les conseils du loup et est fait prisonnier. Une nouvelle négociation a lieu, cette fois il s'agit d'aller chercher la princesse Lenka-la-belle.
Le loup accomplira seul l'enlèvement de la princesse, au grand désespoir d'Ivan. Mais dès leur première rencontre, ils tomberont amoureux et le loup s'effacera.
Si les tsars apparaissent comme des figures de pères autoritaires et avides de richesse montrant Ivan du doigt, le loup au contraire est un personnage protecteur qui accompagne Ivan au fil des épreuves jusqu'à ce qu'il ait trouvé le bonheur.
Nous partons de la surface plane, blanche comme la toile du peintre avant son premier geste, puis couleurs, lumières, ombres et volumes viennent habiter l'espace. Un tableau de Kandinsky « Ailes » sert de base aux combinaisons de formes. Les oiseaux du tableau sont « déconstruits », les différents éléments s'inscrivent dans une spirale dynamique. Le tableau dégage une grande énergie ludique.
Les formes sont aimantées, leurs déplacements successifs sur le décor vont créer un jeu de métamorphoses au service de la narration.
Ivan et le loup sont incarnés par des combinaisons de formes issues du tableau de référence puis par les comédiens.
Les marionnettes des Tsars et de Lenka-la-belle sont inspirés de l'œuvre d'Oscar Schlemmer et notamment des personnages du ballet triadique.
Deux paravents à trois pans composent le décor, leurs manipulations redessinent l'espace scénique à chaque épisode.
Les jeux d'ombres chinoises répondent aux manipulations de marionnettes à vue.
Comme dans la plupart des autres spectacles de Vire Volte, la musique originale jouée en direct a un rôle primordial. La compagnie a souhaité conserver la richesse de la langue du conte originel, même s'ils ne les comprennent pas tous, les enfants sont gourmands de mots et de sonorités nouvelles. Les parlés-rythmés, les chansons s'entremêlent avec les dialogues et la musique instrumentale.
Le « cajon », instrument de percussion flamenco, rythme le voyage d'Ivan. La douceur aigrelette d'un « piano à pouce » accompagne les séquences du prélude au jardin et une guitare électrique apporte une énergie plus actuelle et des timbres étranges. L'univers sonore est complété avec des cloches et des petites percussions.
La compagnie développe un travail de création axé sur la « transversalité » : théâtre d'objets et de marionnettes, musique, danse, vidéo, avec une dominante théâtrale. Le visuel et le musical sont privilégiés. Les textes sont le plus souvent des montages ou des adaptations. La compagnie crée des spectacles pour tous les publics, avec une part importante consacrée au jeune public et à la petite enfance.
Depuis 1999, elle est en convention avec la ville de Montreuil qui lui a confié la direction du Théâtre de La Noue avec une triple mission : création, actions de sensibilisation, programmation. C'est dans ce cadre qu'elle organise notamment le festival « Le printemps des tout petits » (5ème édition en 2003).
16, rue Georgette Agutte 75018 Paris