Après Tamerlan de Marlowe, Les Paravents de Genet, La Surprise de l’amour de Marivaux ou, tout dernièrement, Un chapeau de paille d’Italie de Labiche, Jean-Baptiste Sastre est une nouvelle fois là où on ne l’attend pas. Ce jeune metteur en scène s’attache à La Ballade du vieux marin, poème en sept chants du plus romantique des auteurs romantiques anglais, Samuel Taylor Coleridge (1772-1834).
« Il y a des moments dans votre vie où une oeuvre vous transperce. La lecture de La Ballade du vieux marin est de ceux-là. Depuis une dizaine d’années je voulais travailler ce poème d’une grande douceur. Et je voulais également travailler avec Jean-Marie Patte. Ce sera donc chose – doublement – faite » avoue Sastre. La direction d’acteur – au singulier – ira vers une certaine simplicité pour faire entendre la beauté, la voix, le corps de l’interprète.
Pas de gradins dans le Studio de Chaillot, mais des chaises au sol « pour que les spectateurs soient au même niveau ». On retrouve là ce souci de Jean-Baptiste Sastre d’être au plus près des mots, ici traduits librement par Alfred Jarry. Jean-Marie Patte est donc ce marin qui a fait l’expérience de la faute et de la culpabilité, qui raconte sa dérive du pôle Sud au Grand Océan Pacifique. Jean-Baptiste Sastre s’est peut-être souvenu des longues promenades dans le Pays des Lacs de Coleridge comme de l’enfance du poète-philosophe dans les bars du Pays de Galles à écouter les autres. « Je veux retrouver de cela dans cette mise en espace du poème de Samuel Taylor Coleridge, quelque chose qui ne soit pas hiératique ». La mer n’a jamais été aussi proche.
Traduction libre et rimée d’Alfred Jarry.
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