La brusque dégringolade des classes moyennes
La presse
La Ferté-sous-Jouarre. Depuis des années, une association d’amis joue à la " bouillotte " (succédané du poker) tous les jeudis. On s’ennuie ferme, entre chamailleries, susceptibilités, petits règlements de compte, sans jamais s’interroger sur le sens de la vie. Une cagnotte a été constituée. On y dépose sa contribution chaque fois qu’un brelan apparaît dans le jeu. Il est temps de casser la cagnotte… Grand moment d’émotion : de cette cagnotte surgit une somme d’argent et quelques boutons (certains trichent) et la petite troupe décide, à une courte majorité, de faire un voyage d’une journée à Paris. C’est cette folle journée parsemée d’embûches et de grands périls qui est donnée à suivre.
Labiche, dans ses pièces en général et dans La Cagnotte en particulier, ne parle que du “petit”. Et de la bêtise humaine. Il ne s’agit chez lui que de petits sentiments, de petites douleurs, de petits rêves et de déceptions du quotidien. Le tout hissé au niveau d’une épopée homérique. Dans un style de jeu rythmé, rapide, vif, les personnages sont montés sur ressort. Sans temps mort, sans se donner l’occasion de réfléchir, ils s’angoissent, se désespèrent, échafaudent des plans, des intrigues, des complots, forcément voués à l’échec, et servent implacablement cette analyse au vitriol de la société petite-bourgeoisie. Cette classe de notables imbue de certitudes, ne réfléchissant qu’à l’aide de clichés et de préjugés, dotée d’oeillères qui l’empêchent de rien connaître du monde, se croyant à l’abri de la nécessité et des malheurs, est en réalité très fragile. Du jour au lendemain, simplement parce qu’ils sont à Paris, c’est-à-dire à soixante kilomètres de La Ferté-sous-Jouarre, les personnages vont se retrouver sans le sou, à la rue, clochardisés. Tout simplement parce qu’ils se trouvent plongés dans un milieu dont ils ignorent les codes.
La machine théâtrale de Labiche, basée sur les ressorts du vaudeville, machine ingénieuse, d’une redoutable efficacité, tout entière tournée vers le rire, élève la petitesse et la bêtise (auxquelles nul n’échappe) à un niveau métaphysique.
Adel Hakim
Musiques Marc Marder
Chorégraphie Véronique Ros de la Grange
" Chaque soir, des centaines de spectateurs enthousiastes. Enthousiastes : le mot n’est pas survendu. Adel Hakim est un metteur en scène intelligent, astucieux,(…) et qui n’oublie jamais le plaisir du public. " Le Parisien
" Une farce de Labiche ranimée par des acteurs déchaînés. Les comédiens, méconnaissables sous leurs perruques absurdes, leurs ventres imposants, leurs maquillages forcés, mènent la danse sous la houlette du metteur en scène lui aussi déchaîné, avec un rythme époustouflant (…). Cela court, cela vit, cela danse et chante, sous les coups implacables d’un destin cruel. " Le Monde
" Un merveilleux spectacle Cette comédie est la plus critique de Labiche sur la décadence de la petite et moyenne bourgeoisie de son temps. Dès que les protagonistes se retrouvent confrontés à une situation où les codes ne s’appliquent pas, ils sont perdus. C’est très actuel. " Le Figaro
" C’est une folle équipée, rocambolesque jusqu’à l’absurde. Adel Hakim a puisé dans les références esthétiques du cinéma muet ou de l’expressionnisme allemand pour habiller en noir et blanc et affubler de coiffures démentes ses comédiens, menés d’une baguette énergique et entraînante. " La Croix
" Courant d’art Le metteur en scène suit la tradition vaudevillesque en donnant un spectacle ponctué de performances chantées et dansantes réussies, entre opérette et music-hall. L’ensemble est très comique. Adel Hakim a encore frappé et rendu Labiche plus féroce. Il signe un spectacle follement gai : roboratif. " L’humanité
" Une mise en scène qui rajeunit la célèbre comédie. La troupe, emmenée par Malik Faraoun, étayée par des personnalités comme Serge Gaborieau, Etienne Coquereau, virant au délire avec Prunella Rivière, remplace le statisme de cette bonne vieille comédie par un dynamisme bondissant. Le décor incroyablement mobile d’Yves Collet a son rôle dans cette libertécontagieuse (…). La bouillotte, avec eux, est un jeu brûlant. " Les Echos
" Un tourbillon impitoyable (…) On rit du début jusqu’à la fin. La troupe est formidable (…), Prunella Rivière, inénarrable Léonida en proie aux feux de l’amour, Isabelle Cagnat, une Blanche délicieuse et Malik Faraoun absolument méconnaissable et follement drôle. Grâce à Adel Hakim, justice est rendue à cette pièce. " Webthea.com
" Comme toujours avec Labiche, le tempo se doit d'être soutenu et respecté au millimètre pour être efficace. Pas de fausse note dans le travail d'Adel Hakim. La réussite du spectacle est totale. Un seul conseil : précipitez-vous y ! Sourire sur les lèvres garanti ! " Le Pariscope
" Une pièce drôle, un spectacle intelligent, à voir à tout prix. " TGV Magazine
" Adel Hakim s'empare du texte avec force trouvailles et expédie ses héros en enfer avec délectation. C'est un moment musical, désopilant et ultrarythmé. " Le Point
" On connaissait le Labiche de boulevard, on découvre ici un Labiche grotesque et un peu plus grinçant. " Charlie Hebdo
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