Le dernier opéra de Mozart brille par son humanité dans une obscure clarté. La mise en scène épurée de Willy Decker offre une réflexion sur le pouvoir où le pardon et la réconciliation s’exposent dans toute leur force et leur fragilité. En langue italienne, surtitré. Attention Pass sanitaire demandé.
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En langue italienne, surtitré.
« Voyons qui, de ma clémence ou de la perfidie d’autrui, est plus constante. » Titus, Acte II, scène 17
Si la liaison entre Titus et Bérénice a inspiré les plus grands dramaturges français, c’est l’empereur romain, incarnation de la souveraineté absolue, qui occupe la place centrale de ce qui devait être le dernier opéra de Mozart.
Marquant un retour à l’opera seria par ses contraintes formelles et le choix du sujet, La Clémence de Titus détourne néanmoins les attentes et brille par son humanité dans une obscure clarté qui laisse apparaître la tristesse dissimulée de la partition d’un compositeur déjà souffrant. La mise en scène épurée de Willy Decker offre une réflexion sur le pouvoir où le pardon et la réconciliation s’exposent dans toute leur force et leur fragilité.
Commande des Etats de Bohême pour le couronnement, à Prague, de l'empereur Léopold II, La Clémence de Titus a été composé en un temps record d'à peine trois semaines, sur un livret de Métastase (le plus célèbre librettiste du XVIIIe siècle), qui avait déjà servi à de nombreux musiciens (dont Hasse et Jommelli) et que Caterino Mazzolà, le poète de la Cour de Saxe, avait remis au goût du jour. Il appartient au genre seria, c’est-à-dire à un genre qui obligeait à de rigoureuses contraintes formelles (succession d'airs reliés par des récitatifs), auquel Mozart s’était beaucoup plié pendant sa jeunesse, mais qu'il avait lui-même fait éclater, en particulier dans Idomeneo.
Pour toutes ces raisons, La Clémence de Titus a été longtemps le moins aimé et le moins joué des opéras de maturité du compositeur. Il est vrai qu’après les audaces des Noces de Figaro et de Don Giovanni, l’œuvre peut paraître conventionnelle et rétrograde. Pourtant, Mozart y a mis une flamme et une humanité qui parviennent à faire revivre un genre éteint et il y a composé quelques-unes de ses plus belles pages, caractéristiques, par la sobriété et la transparence de leur instrumentation, de sa dernière période créatrice. La Clémence de Titus peut également être considéré, sur le plan politique, comme une réflexion sur le Pouvoir, où triomphe un thème cher au cœur du compositeur : celui du pardon. Lors de sa création, l’impératrice Marie-Louise aurait qualifié l’œuvre de « porcheria tedesca ! » (« cochonnerie allemande ! »).
Place de l'Opéra 75009 Paris
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