La Héronnière

le 23 mars 2001

La Héronnière

CLASSIQUE Terminé

"La Héronnière est un hommage aux gens du Nord, ceux qui m’ont accueillie lorsque je suis venue à Lille poursuivre mes études. Bientôt entrèrent dans ma vie odeur de flamiche au maroilles, cris de marchés populaires et carcasses de chevalement de mines. Moi qui venais d’une région de vignes je tombai

La Héronnière
Paroles de metteur en scène

La Héronnière

« La Héronnière » est un hommage. Un hommage aux gens du nord, ceux qui m’ont accueillie lorsque je suis venue à Lille poursuivre mes études. Bientôt entrèrent dans ma vie odeur de flamiche aux maroilles, cris de marchés populaires et carcasses de chevalement de mines. Moi, qui venais d’une région de vignes je tombais des nues.

Quelques quinze années plus tard, j’ai écrit la Héronnière alors qu’un de mes vieux amis, mineur, disparaissait. M’est venue cette envie de dessiner u portrait réaliste, mais plutôt d’écrire à l’intuition, à partir de ces gens, de ces terres du Nord. Générosité, désespoir, monde économique à la dérive, fierté ouvrière.

C’est ainsi qu’est née la cavale de Colo, jeune homme sans avenir, meurtrier et vagabond, de retour chez lui. Terre du Nord. Il rencontre Otto, Polonais. Madame, qui imagine que les terrils sont des déserts. Aline, croqueuse de mimolette, souveraine en sa maternité.

Tout autour d’eux, impalpable, invisible, entre ombre et lumière, rôde un couple singulier que rien ne relie sinon la mort. Nanou la jeune fille assassinée et Nadia, au bras de laquelle s’agrippe une corneille. L’ange Noir.

Catherine Zambon

Paroles de metteur en scène

L’écriture de Catherine Zambon éclabousse d’amour et de certitude, de doutes et de refus, mais toujours reste lumineuse et sous-tendue d’espoir. Résolument contemporaine, elle nous raconte une vraie histoire avec une humanité criante. J’aime les sentiments qui font qu’un parcours d’homme a une signification ici-bas, j’aime la vie avec ses contradictions et ses reliefs et « La Héronnière » n’est que pans de vie. Catherine façonne ses personnages d’une écriture simple, vivante, charnelle ; elle mélange morts et vivants dans une dimension onirique qui nous rapproche encore plus de nos liens les plus intimes avec l’essence de notre existence.

Dans notre époque où les repères se perdent, où la jeunesse plonge souvent dans une marginalité sans croyances ni idéaux, « La Héronnière » résonne de façon frappante. Ce texte nous parle de la cavale d’un jeune meurtrier, Colo, qui a perdu bien des espérances ; il nous plonge dans un pays ravagé par les problèmes économiques où le repli sur soi paraît a priori de mise.

Mais la force d’énergie et de vie de cette œuvre nous raconte comment l’homme reste prêt à tout et surtout au meilleur pour vivre et se construire ; même si Colo traverse ses « rencontres » sans pouvoir dévier de son chemin de mort.

Ma rencontre avec Catherine est à l’image de ses textes, pleine de Vie, de Respect et d’Amitié.

Yves Chenevoy

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Informations pratiques

Maison des Arts à Laon

place Aubry 02000 Laon

Spectacle terminé depuis le vendredi 23 mars 2001

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