Le mot du metteur en scène
A propos d'Henri Monnier
Scènes populaires, la genèse
Jérôme Deschamps et Macha Makeieff sont allés chercher l’œuvre méconnue d’un des caricaturistes les plus féroces du XIXème siècle, Henri Monnier, le père de «Monsieur Prudhomme», pour croquer, en les actualisant, quelques-uns des comportements les plus universellement méchants de l’être humain...
Tout y passe, et c’est l’occasion surtout de retrouver Jérôme Deschamps sur scène, travesti comme à ses débuts, irrésistible en vieille pipelette acariâtre et bougonne.
Brûlée au fer rouge par les petites rancunes et la grande injustice, noyée dans son petit ménage, elle a pris les armes. Une bataille épouvantable, et puis "comment allez-vous, ma chère, ma voisine, ma soeur, mon ennemie…" La méchanceté ordinaire. Les acrobaties de la vie. Et attention, tu vas t’en prendre une.
L’Amour, mon bel amour, l’Amour déçu. Chanter l’Amour souvent, et puis pleurer… L’état d’errance, la perdition, et puis les fuites, les abandons, les lâchetés, les haines injustifiables, les coups, les remèdes, les défaillances et les chagrins. Son chien dans une vitrine et les aboiements, les souvenirs… et des congélateurs partout, si on peut.
Une bataille de plus. Pour dire que ça fait mal, mais qu’on essaie de faire avec les petites choses, et des choses petites, une fête de rien du tout. La misère, le silence et le vacarme, le ménage et la vie pratique, le côtoiement des épluchures et des petits bourgeois. La mesquinerie partout, et même chez soi, si on ne fait pas très attention. Oeil pour oeil et coup pour coup, on n’est pas moins gentil que les autres.
Encore heureux que la Musique et les acrobaties du Théâtre passent par là, comme un coin de ciel qui nous porte.
Jérôme Deschamps
D'après Les Scènes populaires d'Henri Monnier.
"L’humanité qu’il peint est sordide ; notre épouvante vient de ce que cette peinture est exacte. Ces propos nous les reconnaissons, nous les entendons tous les jours. Nous voyons ces gens ; ce sont eux que nous rencontrons dans les trains, dans les omnibus… Nous les contemplons avec horreur sans doute, mais bien également avec une sorte de stupeur amusée. Et parfois, parmi tant d’idiots, dans ce miroir impitoyable que Monnier nous tend, nous tremblons de nous reconnaître." André Gide
"C’est une des personnalités les plus tranchées de ce temps ; il a poursuivi et atteint dans l’art la vérité absolue […] Ce n’est plus de la comédie, c’est de la sténographie." Théophile Gautier
"Ce fut le 5 juillet 1831 que débuta Henri Monnier. Je doute que jamais début ait produit une telle émotion littéraire. Henri Monnier avait alors vingt-six ou vingt-huit ans ; il était connu dans le monde artistique sous une triple face. Comme peintre, élève de Girodet et de Gros, il avait, à son retour d'un voyage en Angleterre, fait faire les premières gravures sur bois qui aient été exécutées à Paris, et publié Les Mœurs administratives, Les Grisettes et Les Illustrations de Béranger.
Comme auteur, à l'instigation de Latouche, son ami, il avait fait imprimer ses Scènes populaires, grâce auxquelles la renommée du gendarme français et du titi parisien s'est étendue jusqu'au bout du monde.
Enfin, comme comédien de société, il avait fait la joie de nos soupers en nous jouant, derrière une tapisserie ou un paravent, sa Halte d'une diligence, son Etudiant et sa Grisette, sa Femme qui a trop chaud et son Ambassade de M. de Cobentzel. A force d'être applaudi dans les salons, il avait eu l'idée de se hasarder au théâtre, et il s'était fait à lui-même, et pour ses propres débuts, une pièce intitulée La Famille improvisée, et qu'il avait tirée de ses Scènes populaires. Deux types créés par Henri Monnier sont restés et resteront : c'est Joseph Prudhomme, professeur d'écriture élève de Brard et Saint-Omer, et Coquerel, amant de la Duthé et de la Briand.
J'ai parlé de la salle du Théâtre-Français le jour de la première représentation d'Henri III ; la salle du Vaudeville n'était pas moins remarquable dans la soirée du 5 juillet : toutes les illustrations littéraires et artistiques semblaient s'être donné rendez-vous rue de Chartres. En peintres et en sculpteurs, Picot, Gérard, Horace Vernet, Carle Vernet, Delacroix, Boulanger, Pradier, Desboeufs, les Isabey, Thiolier, que sais-je, moi ? En poètes, Chateaubriand, Lamartine, Hugo, nous tous, enfin. En artistes dramatiques, mademoiselle Mars, mademoiselle Duchesnois, mademoiselle Leverd Dorval, Perlet, Nourrit, tous les acteurs qui n'étaient pas forcés d'être en scène ce soir-là. En gens du monde, Vaublanc, Mornay, Blancménil, madame de La Bourdonnaie, la spirituelle madame O'Donnell, l'éternelle madame de Pontécoulant, Châteauvillars, qui a le privilège de ne vieillir ni de visage ni d'esprit, madame de Castries, le faubourg Saint - Germain, la Chaussée d’Antin, et le faubourg Saint-Honoré. En journalistes, la presse tout entière. Le succès fut immense. Henri Monnier reparut deux fois, rappelé d'abord comme acteur, ensuite comme auteur. On était, je l'ai dit, au 5 juillet ; à partir de ce jour jusqu'à la fin de décembre, la pièce ne quitta point l'affiche." Alexandre Dumas, Mes mémoires
"Schwob raconte : Un jour, Henri Monnier, invité à un enterrement, arrive en retard, entre dans la chambre du mort déserte, et, mettant ses gants, demande à un domestique : "Alors, il n’y a plus d’espoir ?"" Jules Renard, Journal
"Henri Monnier, employé au ministère de la Justice, ordonnant les frais des bourreaux. Chef : un certain M. Petit, type qui lui a donné l’idée de M. Prudhomme. (...) Henri Monnier tombe chez nous à midi. Il reste jusqu’à trois heures, feuilletant nos cartons, regardant nos dessins, s’asseyant de pièce en pièce - tout cela entremêlé de causerie sur Gavarni, dont il parle comme un ami qui ne l’aime pas, nous répétant sa dureté avec ses maîtresses et montrant le dépit qu’il éprouve à les voir attachées au souvenir de cet homme." Edmond et Jules de Goncourt, Journal
La figure de Prudhomme, dont Henri Monnier est le créateur, avait déjà fait son apparition avec les Scène populaires dessinées à la plume, qui représentent la première tentative de l’auteur pour tourner son esprit satirique et caricatural du domaine du dessin vers celui de la littérature. […]
Cette figure est désormais devenue légendaire : M. Prudhomme est le type débonnaire et magnifique du sot satisfait de lui-même ; de la nullité présomptueuse qui lance, avec une solennité imperturbable et pleine d’autorité, son vaste assortiment de lieux communs, de lourdes sentences, de discours vides et risibles. A cette créature de sa fantaisie qui, seule de tout son vaste répertoire, fut destinée à lui survivre, l’auteur prodigua tous ses soins. […]
Mais les Français ne sourient pas tellement de bon cœur – ajoute l’auteur par la bouche de son personnage, exerçant sa petite vengeance d’artiste contre la société bourgeoise. Ils ne se considèrent pas comme les fils de Voltaire ; ils sont tous fils de Prudhomme, de ce "bourgeois" qui règne triomphalement dans le siècle où l’aristocratie est morte et le peuple pas encore né.
Le Nouveau Dictionnaire des œuvres, Laffont, Bompiani, Bouquins, 1999
C'est un spectacle lamentable. Sans intérêt. Le soir où j'y suis allé, personne ne riait et des dizaines de personnes sont sorties. Ma femme m'a dit dans l'oreille : "quand je pense qu'on a plein de films à voir". Est-ce un coup d'orgeuil de Deschamps qui se veut acteur de génie? Ah! on est loin des Deschiens.
quelle deception !!!on y allait les yeux fermés, ayant déjà vu les etourdis et la cour des grands Deschamps parle en bourré et le ventre en avant por dire des inepties meme pas droles les seules moments acceptables sont les apparitions des 2 enfants.. affligeant!!! pas mal de monde a quitté la salle ce soir et certains très bruyamment pour marquerleur mécontentement
Ce n'est même pas une redite, c'est rien, avec du rien, c'est absolument affligeant! Une mauvaise improvisation qui dure une grosse heure et demi. Il y a longtemps que je n'avais pas vu un si mauvais spectacle. J'espère qu'il ne partira pas en tournée. Dans le prospectus de Chaillot, il y a un texte qui cite Florence Aubenas qui dit: Il [Jérôme Deschamps]joue. Il a remis une blouse,une jupe... Elle ne s'est pas ennuyée. Nous non plus... Eh bien, moi si! Fuyez ce spectacle mauvais, sans intérêt, mal fagoté, même pas méchant (comme Deschamps/Makéïeff nous avaient habitués lors de leurs nombreux spectacles précédents). Je déteste passer une mauvaise soirée au théâtre et cela me rend furieux. J'aurais dû me méfier, la grande prêtresse de la critique théâtrale Fabienne Pascaud avait aimé dans Télérama! Mais je me disais, Deschamps/Makéïeff... Zut!
pas d'accord, ce n'est justement pas une redite des deschiens et c'est ce qui a pu en désorienter certains... et à part ça l'humour de Monnier est un humour noir... et assez réjouissant !!!!!
C'est un spectacle lamentable. Sans intérêt. Le soir où j'y suis allé, personne ne riait et des dizaines de personnes sont sorties. Ma femme m'a dit dans l'oreille : "quand je pense qu'on a plein de films à voir". Est-ce un coup d'orgeuil de Deschamps qui se veut acteur de génie? Ah! on est loin des Deschiens.
quelle deception !!!on y allait les yeux fermés, ayant déjà vu les etourdis et la cour des grands Deschamps parle en bourré et le ventre en avant por dire des inepties meme pas droles les seules moments acceptables sont les apparitions des 2 enfants.. affligeant!!! pas mal de monde a quitté la salle ce soir et certains très bruyamment pour marquerleur mécontentement
Ce n'est même pas une redite, c'est rien, avec du rien, c'est absolument affligeant! Une mauvaise improvisation qui dure une grosse heure et demi. Il y a longtemps que je n'avais pas vu un si mauvais spectacle. J'espère qu'il ne partira pas en tournée. Dans le prospectus de Chaillot, il y a un texte qui cite Florence Aubenas qui dit: Il [Jérôme Deschamps]joue. Il a remis une blouse,une jupe... Elle ne s'est pas ennuyée. Nous non plus... Eh bien, moi si! Fuyez ce spectacle mauvais, sans intérêt, mal fagoté, même pas méchant (comme Deschamps/Makéïeff nous avaient habitués lors de leurs nombreux spectacles précédents). Je déteste passer une mauvaise soirée au théâtre et cela me rend furieux. J'aurais dû me méfier, la grande prêtresse de la critique théâtrale Fabienne Pascaud avait aimé dans Télérama! Mais je me disais, Deschamps/Makéïeff... Zut!
pas d'accord, ce n'est justement pas une redite des deschiens et c'est ce qui a pu en désorienter certains... et à part ça l'humour de Monnier est un humour noir... et assez réjouissant !!!!!
Bonjour cher spectateur, Je n'ai pas encore vu le spectacle ; pourrais-tu expliciter tes critiques ? de quelles redites s'agit-il ? la noirceur est-elle dûe au texte ou aux parti-pris de mise en scène ? La "fuite des spectateurs" est-elle à prendre au pied de la lettre ??
une redite de plusieurs spectacles, dont la noirceur fait fuir les spectateurs! A ne pas voir.
1, Place du Trocadéro 75016 Paris